Hasard ou fatalité ? Quelques mois après le décès de Walter Matthau, Jack Lemmon disparaît. Cela n'arrive qu'aux grands couples de cinéma. 8 films ensemble. Un drôle de couple....

Le grand comédien américain Jack Lemmon est mort mercredi, tard dans la soirée, d’un cancer dans un hôpital de Los Angeles, à l’âge de 76 ans. Né le 8 février 1925 à Boston sous le nom de John Uhler Lemmon III, fils du président d’une fabrique de beignets, Jack Lemmon intègre Harvard où il fréquente le club de théâtre. Après un service militaire effectué dans la marine, il gagne sa vie comme pianiste de bar, s’essaie à la radio, joue " off Broadway ", à la télévision (entre autres l’assassin de Lincoln), puis dans les grandes salles de Broadway. Pour ses vrais débuts au cinéma, en 1954, il donne la réplique à Judy Holliday dans Une femme qui s’affiche, de Cukor. En 1955, il obtient l’oscar du meilleur second rôle grâce à Mister Roberts, de John Ford et Mervyn Le Roy. Suivent des contributions secondaires mais plaisantes et qui témoignent d’un beau talent, pour Richard Quine, Robert Parrish et Delmer Daves en particulier.

Mais, chacun le sait, c’est Billy Wilder qui va être le Pygmalion de cet immense acteur. En 1959, dans Certains l’aiment chaud (scénario de I.A.L. Diamond), Jack Lemmon tient le double rôle masculin et féminin de Jerry et Daphné, au côté de Tony Curtis qui joue Joe, Joséphine et Junior Shell, tous deux faisant partie d’un orchestre féminin qui comprend également Marilyn Monroe. On est là, sur fond de massacre de la Saint-Valentin, au sommet de la comédie délirante, avec dynamitage irrespectueux des codes, inversions en tout genre, retournements de situations à gogo et mots d’auteur passés à la postérité (" Personne n’est parfait ", pour ne citer que la chute du film). Lemmon n’a plus rien à prouver, sauf qu’il peut aussi être un grand comédien dramatique, chose aussitôt faite avec la Garçonnière (toujours écrit par Diamond et filmé par Wilder), où, grâce à l’interprète, on demeure de bout en bout en parfait équilibre entre le rire et les larmes. Du dramatique au tragique, il n’y a qu’un pas, franchi en 1963 avec le Jour du vin et des roses, de Blake Edwards, qui demeure sans doute le plus beau film jamais réalisé sur l’alcoolisme, sujet que l’acteur ne connaissait que trop.

Parmi sa soixantaine de rôles marquants, on retiendra encore ceux d’Irma la Douce, la Grande Combine, Avanti (tous trois de Wilder), Sauvez le tigre (John Avildsen), qui lui vaut un oscar, Spéciale première (Wilder), le Syndrome chinois (James Bridges) et Missing (Costa-Gavras), qui lui rapportent tous deux le prix d’interprétation à Cannes. Son registre à l’exceptionnelle étendue lui permettait d’incarner qui bon lui semblait, toujours dans la nuance et la retenue, y compris dans les comédies qui s’y prêtaient le moins. Seul, il était formidable, mais il l’était tout autant face à Tony Curtis, puis Walter Matthau dans plusieurs de ses meilleures créations. Jack Lemmon avait enfin mis en scène un film, Kotch, en 1971.

2000 - Prix pour l'ensemble de sa carrière - Société des critiques de cinéma de Las Vegas, États-Unis.

1999 - Prix pour l'ensemble de sa carrière - Festival du cinéma de Hollywood, États-Unis.

1999 - Prix de Comédie pour l'ensemble de sa carrière - American Comedie Awards, États-Unis.

1996 - Prix l'Ours d'Or d'Honneur - Festival international du cinéma de Berlin, Allemagne.

1993 - Pour : SHORT CUTS - Prix Spécial pour l'ensemble de la distribution - Golden Globes, États-Unis.

1993 - Pour : SHORT CUTS - Coupe Volpi pour l'ensemble de la distribution du film - Festival du cinéma de Venise, Italie.

1991 - Pour : GLENGARRY - Prix NBR du meilleur acteur -National Board of Review, États-Unis.

1991 - Pour : GLENGARRY - Coupe Volpi du meilleur acteur - Festival du cinéma de Venise, Italie.

1991 - Prix Cecil B. DeMille - Golden Globes, États-Unis.

1988 - Prix pour l'ensemble de sa carrière - l'American Film Institut, États-Unis.

1986 - Prix pour l'ensemble de sa carrière - National Board of Review, États-Unis.

1982 - Pour : PORTÉ DISPARU - Prix d'interprétation masculine - Festival du cinéma de Cannes, France.

1980 - Pour : UN FILS POUR L'ÉTÉ - Génie de la meilleure interprétation masculine pour un acteur étranger, Canada.

1980 - Pour : UN FILS POUR L'ÉTÉ - Ours d'Argent du meilleur acteur - Festival international du cinéma de Berlin, Allemagne.

1978 - Pour : LE SYNDROME CHINOIS - prix d'interprétation masculine - Festival de Cannes, France.

1978 - Pour : LE SYNDROME CHINOIS - David - Meilleur acteur étranger, Italie.

1978 - Pour : LE SYNDROME CHINOIS - BAFTA - Meilleur acteur - British Academy Awards, Royaume-Uni.

1972 - Pour : SAUVEZ LE TIGRE - Oscar du meilleur acteur, États-Unis.

1972 - Pour : AVANTI ! - Golden Globe - Meilleur acteur de cinéma catégorie musical ou comédie, États-Unis.

1969 - Pour : FOLIE D'AVRIL - Laurel d'Or - Meilleure interprétation masculine, catégorie : Comédie, États-Unis.

1967 - Laurel d'Or de la star masculine, États-Unis.

1965 - Pour : LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE - Golden Globe du meilleur acteur de cinéma catégorie musical ou comédie, États-Unis.

1965 - Pour : COMMENT TUER VOTRE FEMME ? - Laurel d'Or de la meilleure interprétation masculine, catégorie : Comédie, États-Unis.

1963 - Pour : IRMA LA DOUCE - Laurel d'Or de la meilleure interprétation masculine, catégorie : Comédie, États-Unis.

1962 - Pour : LE JOUR DU VIN ET DES ROSES - Laurel d'Or de la meilleure interprétation masculine, catégorie : Drame, États-Unis.

1962 - Pour : LE JOUR DU VIN ET DES ROSES - prix du meilleur acteur - Festival international du film de San Sebastián, Espagne.

1960 - Prix Pomme d'Or de l'acteur le plus coopératif - Golden Apple Awards, États-Unis.

1960 - Pour : LA GARÇONNIÈRE - Laurel d'Or - Meilleure interprétation masculine, catégorie : Comédie, États-Unis.

1960 - Pour : LA GARÇONNIÈRE - Golden Globe - Meilleur acteur de cinéma catégorie musical ou comédie, États-Unis.

1960 - Pour : LA GARÇONNIÈRE - BAFTA - Meilleur acteur étranger - British Academy Awards, Royaume-Uni.

1958 - Pour : CERTAINS L'AIMENT CHAUD ! - Golden Globe - Meilleur acteur de cinéma catégorie musical ou comédie, États-Unis.

1958 - Pour : CERTAINS L'AIMENT CHAUD ! - BAFTA -Meilleur acteur étranger - British Academy Awards, Royaume-Uni.

1954 - Pour : PERMISSION JUSQU'À L'AUBE - Oscar -Meilleur second rôle masculin, États-Unis.