Walter n'est pas resté longtemps dans sa ville natale, il a passé son enfance à Elberfeld, puis la famille a déménagé à Königsberg. Durant son parcours scolaire, Walter a étudié la littérature, la philosophie et l'histoire de l'art à Breslau en Pologne, à Lausanne en Suisse et à Berlin.

En 1913, il débute comme journaliste, pour le magazine « Latest Breslau News ». En 1919, il fonde la revue littéraire « Terre », et à partir de 1920, il travaille comme professeur d'art dramatique au Berliner Tribune.

Acteur et réalisateur, sa carrière a commencé en 1922, il deviendra rapidement l'un des plus grands acteurs allemands de sa génération.

De sa période du muet on peut retenir « Le saut dans la vie » (1922) un film sur le cirque de Johannes Guter, Idea (Xenia Desni) une jeune acrobate d'un cirque itinérant retrouve son ancien partenaire Frank (Walter Rilla) elle lui propose un dernier numéro ensemble mais Xenia déconcentrée tombe au milieu des prédateurs sauvages, Frank parvient à sauver sa compagne ; puis un drame sentimental « Liebesfeuer » (1925) de Karl Grune, la showgirl Ingeborg (Liane Haid) épouse le duc von Arenheim, (Alphons Fryland) mais accepte secrètement de figurer dans un opéra-ballet, au grand dam du duc, Harald (Walter Rilla) jaloux et amoureux d'Ingeborg profite de la situation pour tenter de les séparer.

En 1925 dans le drame historique « Le garde noir » il incarne un violoniste dans la Russie tsariste où pendant la révolution, il tombe amoureux d'une princesse Jane Novak qu'il réussit à sauver de l'exécution.

Dans une comédie romantique « Princesse Ohlala » (1928) de Robert Land, le Prince Boris (Walter Rilla) doit absolument se marier, son père l'envoie à l'école de l'amour chez Madame Chichotte de Gastoné, surnommée Olala (Marlène Dietrich) où Boris doit faire la connaissance de sa future épouse, la princesse Xenia (Carmen Boni) mais voilà ! Boris tombe amoureux de Mme Chichotte.

Il aborde le parlant en restant abonné à des personnages de la noblesse, tel le baron Hans von Velten dans « Marriage in Name Only » (1930) de Heinz Paul avec Evelyn Holt et Erika Dannhoff.

En 1934, lorsque Hitler accède au pouvoir, d'origine juive, sous la pression des nationaux-socialistes et ne voulant pas se séparer de son épouse Theresa Klausner elle aussi juive, il émigre en Angleterre et y restera jusqu'à la fin des années 1950.

La quarantaine avérée, les sourcils expressifs et à l'air plutôt sévère, il trouve rapidement des rôles de caractère en témoigne, le thriller politique fascinant « Le sultan rouge » (1935) de Karl Grune , il campe le dignitaire Hassan-Beyou qui participe activement à la chute du despotique Sultan Abdülhamid II, magnifiquement interprété par (Fritz Kortner), il vit dans une telle peur d'être assassiné que son chef de la police secrète, Kadar-Pasha (Nils Asther) enlève quiconque qui pourrait être une menace.

Il enchaîne deux films historiques avec Herbert Wilcox dont « Victoria la Grande » (1937) et sa suite « Soixante années de règne » (1938) dans lesquels il tient le rôle du prince Ernst aux cotés de la reine Victoria (Anna Neagle) avec Anton Walbrook le Prince Albert son époux.

On le voit aussi dans le registre aventure notamment dans « La cargaison dangereuse » (1939) d'Harold Huth en tant qu'officier Lestailleur, il commande un cargo, qui traverse les eaux traîtresses avec une cargaison composée d'un gaz toxique, suivi du rôle de l'inspecteur allemand Otto Vogel dans le film d'espionnage « Tartu , agent de sabotage » (1943) de Harold S. Bucquet ou Tartu (Robert Donat), un officier britannique reçoit la mission de voler la formule d'un nouveau gaz toxique nazi et saboter l'usine chimique en Tchécoslovaquie.

Un drame historique « A l'ombre de l'aigle » (1949) de Sidney Salkow, il campe le prince Radziwill proche de l'impératrice de Russie Catherine la Grande (Binnie Barnes) elle envoie son amant le comte Orloff (Richard Greene) kidnapper sa rivale pour le trône, la princesse Tarakanova (Valentina Cortese) cependant, Orloff tombe amoureux de la princesse.

De l'action avec « La salamandre d'or » (1950) l'archéologue David Redfern (Trevor Howard) part en Tunisie récupérer des objets étrusques chez un certain Serafis (Walter Rilla), chef d'un gang criminelle avec Anouk Aimée et Herbert Lom.

Il campe dans un film politique « Secret d'état » (1950) de Sidney Gilliat, il campe le sosie d'un dictateur, le général Nivo décédé après une opération par un chirurgien John Marlowe (Douglas Fairbanks Jr) mais Marlowe en sait trop, il doit fuir, la police le poursuit.

Un film de science-fiction et d'horreur « Les secrets du docteur Bronski » (1956) de John Gilling, un journaliste (Leslie Phillips) découvre les travaux d'un scientifique fou (Walter Rilla) exposant des enfants à des rayons gamma, en pensant développer chez eux, une intelligence supérieure, les résultats et les conséquences sont en fait fort dramatiques avec Paul Douglas, Eva Bartok.

En 1957, Walter Rilla retourne en Allemagne de l'Ouest et se voit sollicité par Kurt Hoffmann, pour interpréter Lord Kilmarnock dans la comédie dramatique « Les confessions de Felix Krull » de Kurt Hoffmann.

Les années suivantes d'autres personnages compléteront sa prolifique filmographie comme celui d'un archevêque à la cour de la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein (Capucine) dans le biopic dramatique et musical « Le bal des adieux » (1960) de George Cukor avec Dirk Bogarde pianiste de talent qui tombe amoureux de la princesse mais cette idylle à des conséquences négatives sur sa carrière.

Citons aussi son rôle du professeur fou Pohland dans « Le Testament du Docteur Mabuse » (1962) de Werner Klingler, bien que le docteur Mabuse (Wolfgang Preiss) est derrière les barreaux, des crimes qui semblent clairement porter sa signature se produisent partout dans la ville. Deux autres volets complètent la trilogie « Mabuse attaque Scotland Yard » (1963) de Paul May, et « Dr. Mabuse et le rayon de la mort » (1964) de Hugo Fregonese.

En 1964, dans un drame hippique où scandale, chantage et drogue abondent dans ce beau thriller de Franz Josef Gottlieb, « La septième victime », Walter Rilla, campe Lord John Mant un riche propriétaire de chevaux où avant un derby son pur-sang et des jockeys sont assassinés par un tueur mystérieux.

L'acteur apparait dans un western spaghetti italo-allemand (le seul de sa carrière) en tant que Murph Allan Short un ancien flingueur dans « Le dernier jour de la colère » (1967) de Tonino Valerii avec Lee Van Cleef et Giuliano Gemma.

Walter Rilla termine sa carrière en 1971 avec un film d'horreur « Malpertuis » d'Harry Kümel, l'histoire d'un manoir maudit où un vieillard (Orson Welles) retient enfermés les dieux de l'Olympe condamnés par une sorte de magie noire à errer sous des défroques humaines, mourant il appelle tous ses familiers pour leur faire part de son testament, Eisengott (Walter Rilla) donne lecture du testament, rapidement, les morts vont s'accumuler, chute à cause d'un serpent, mort par balle, embrochement par une fourche, pendaison, harpon dévastateur, etc.. avec les principaux protagonistes, Mathieu Carrière, Susan Hampshire, Michel Bouquet et Jean-Pierre Cassel.

Walter Rilla était acteur, écrivain, scénariste, producteur et réalisateur de plusieurs productions théâtrales et de téléfilms, et aussi auteur de pièces radiophoniques pour la BBC. Décrit par la profession comme un grand maître de l'industrie cinématographique, il reçoit en 1966, le Prix du film allemand pour l'ensemble de son travail. Avec son épouse Theresa Klausner, il a eu un fils Wolf qui dirigea son père dans « Les bijoux du pharaon » (1963) et épouse ensuite Alix du Frênes épousé dans les années 50, une actrice de télévision, ils restèrent unis jusqu'au décès de l'acteur le 21 novembre 1980 à l'âge de 86 ans…

1966 - Prix d'honneur aux Prix du cinéma Germanique, Allemagne.