Ces deux rôles font de lui une vedette. Il tourne alors avec Jean-Paul Le Chanois (Sans laisser d'adresse, 1951) ou Jean Dréville (Horizons sans fin, 1953). A deux reprises, il joue des rôles d'ecclésiastiques : dans Le Défroqué, de Léo Joannon (1953), il affronte Pierre Fresnay, prêtre qui a renoncé à son sacerdoce, et dans Le Désert de Pigalle, du même Joannon (1958), il s'efforce de remettre les filles des rues sur le droit chemin.

LA VOIX DE BRANDO :
Pierre Trabaud est aussi un aviateur français combattant aux côtés des Soviétiques dans Normandie-Niemen, de Jean Dréville, en 1960. Deux ans après, il fait l'une de ses dernières apparitions marquantes en interprétant l'instituteur autoritaire mais compréhensif de La Guerre des boutons, d'Yves Robert. Ensuite, Pierre Trabaud n'obtient que de petits rôles. Mais, depuis la fin des années 1950, il double Popeye dans les dessins animés tirés de la bande dessinée de Segar. C'est au doublage qu'il se consacre, prêtant sa voix aussi bien aux monstres sacrés d'Hollywood (Marlon Brando) qu'à une kyrielle de personnages de dessins animés, de Joe Dalton à Daffy Duck.

En 1984, Pierre Trabaud réalise un unique long-métrage, Le Voleur de feuilles, qu'il interprète avec Jean-Pierre Castaldi et Denise Grey. Le film passe inaperçu à sa sortie mais acquiert, au fil des ans, une solide réputation. Bertrand Tavernier compte parmi les défenseurs du film. Le cinéaste offrira à Pierre Trabaud ses deux derniers rôles, dans Round Midnight, en 1986, et La Vie et rien d'autre, en 1989.

Source : Thomas Sotinel pour le Monde.