Raymond Souplex, Madeleine Barbulée et André Valmy - Dans la Série TV : Les 5 Dernières Minutes.

Elle effectue toutes ses études dans sa ville natale, notamment des études universitaires de lettres, et suit en parallèle des cours d'art dramatique à l'école des Beaux-Arts et obtient un premier prix de comédie et de diction au conservatoire de Nancy.

En 1936, Madeleine débute sur scène avec une troupe amateur « Les Comédiens routiers » fondée au sein des Scouts de France par le metteur en scène Léon Chancerel. En 1940 elle rejoint la Compagnie de Grenier-Hussenot et de Jean-Pierre Grenier deux anciens comédiens routier. Une troupe itinérante qui anime des spectacles dans les villages et les chantiers de la jeunesse de la zone libre. A cette occasion elle écrit quelques pièces de théâtre pour enfants qui seront jouées en France et à l'étranger dont « Capucine la petite Vache de la Lune ».

Son actif théâtral deviendra extrêmement important environ 150 pièces dont sept du répertoire de Jean Anouilh et 16 pièces dans l’émission de Pierre Sabbagh « Au théatre ce soir ». Elle interprète également des pièces de boulevard et en fin de carrière des pièces d'auteurs tels ; « Pygmalion » (1977) de George Bernard Shaw au Théâtre de Paris ; « Roméo et Juliette » (1983) de William Shakespeare au Théâtre des Célestins ; « Le Bourgeois gentilhomme » et « L'Avare » tout deux de Molière au Théâtre des Célestins; où encore « Le Dindon » (1984) de Georges Feydeau au Théâtre du Palais-Royal.

Lors du conflit mondial, elle fait preuve de courage en s’engageant dans la Résistance, en effet, en pleine occupation allemande, elle parcoure la France à bicyclette pour servir de « boîte aux lettres » d’un maquis à l’autre.

Comédienne de théâtre avant tout, elle ne dénigre pas le cinéma pour autant, sa carrière cinématographique est tout aussi féconde, (elle tourna une centaine de films). Bien qu'elle n’obtint que des rôles secondaires, voire de la figuration, ses apparitions deviennent au fil du temps, l’un des visages familiers du grand écran.

Elle à déjà 38 ans quand elle débute au cinéma. Elle joue la secrétaire du patron d’un théâtre (André Gabriello) dans « Métier de fous » (1948) d'André Hunebelle ; une libraire dans « Rome-Express », (1949) de Christian Stengel avec Hélène Perdrière et Jean Debucourt; une dactylo dans le film d’espionnage « Mission à Tanger », (1949) d'André Hunebelle avec Raymond Rouleau en agent secret.

Il faut beaucoup d'attention pour la remarquer en infirmière dévouée du docteur Knock alias Louis Jouvet dans la comédie médicale « Knock » (1950); puis on la voit jouer la gouvernante dépassée par l’espièglerie juvénile de Martine Carol dans « Caroline chérie » (1951) de Richard Pottier ; et quelques secondes en marchande de jouets dans « Sans laisser d'adresse » (1951), de Jean-Paul Le Chanois.

Madeleine Barbulée et Olivier Hussenot Dans la Série TV : Boudu sauvé des Eaux

C’est avec génie qu’elle poursuit sa carrière avec des personnages attachants, c’est ainsi qu’elle interprète une infirmière de la Croix Rouge qui prend la main de la petite Brigitte Fossey à la fin du film dans « Jeux interdits » (1952) de René Clément avec Georges Poujouly le petit camarde de Brigitte ; une tricoteuse dans « Monsieur Taxi » 1952 avec Michel Simon, un chauffeur de taxi bourru, un peu anar mais au cœur d'or ; et Marie-Louise, la première bonne dans « Papa, maman, la bonne et moi » (1954) de Jean-Paul Le Chanois avec Robert Lamoureux et Gaby Morlay.

Elle est Berthe, l'habilleuse et femme de chambre de Dany Robin dans « Frou-frou » (1955) d'Augusto Genina; une assistante sociale dans « Les lumières du soir » (1956), de Robert Vernay, avec Gaby Morlay , Etchika Choureau et Aimé Clariond ; Mme Sophie la sœur de Louis XV (Jacques Morel) dans « Marie Antoinette, la reine de France » (1956) de Jean Delannoy avec Michèle Morgan dans le rôle titre ; la mère de Brigite Bardot l’auteure du livre qui fait scandale « En effeuillant la marguerite »(1956) de Marc Allégret avec Jacques Dumesnil son père, qui décide de l’envoyer en pension.

Dans le policier dans « Quand la femme s'en mêle » (1957) d’Yves Allégret, on la voit furtivement en pâtissière avec Edwige Feuillère, Bernard Blier et Jean Servais en gangster ; puis la secrétaire dévouée de l'avocat Maître André Gobillot (Jean Gabin) qui se laisse piéger par la belle, naïve et immorale Brigitte Bardot dans « En cas de malheur » (1958) de Claude Autant-Lara.

Pour Jean-Paul Le Chanois, elle endosse l'habit religieux, celui de Sœur Simplice dans l’œuvre littéraire « Les Misérables » (1958) avec Jean Gabin en Jean Valjean et un casting impressionnant de grand noms citons les principaux protagonistes : Bernard Blier en Javert, Bourvil et Silvia Monfort les Thénardier, Giani Esposito le jeune Marius, Danièle Delorme jouant Fantine et Béatrice Altariba Cosette.

Les années suivantes Madeleine Barbulée avançant dans l’âge, est davantage sollicitée pour interpréter des rôles de mère, de grand-mère, de veuve ou de tante. Elle apparaît quelques secondes en dame pipi dans « L'Incorrigible » (1975) de Philippe de Broca avec Jean Paul Belmondo ; où la vieille dame du Paris-Tunis qui rencontre Coluche dans la comédie « Banzaï » (1983) de Claude Zidi.

Elle participa aussi à de nombreuses séries et téléfilms pour la télévision, dont les plus marquantes sont plusieurs épisodes policières des « Cinq Dernières Minutes » (1963/72) avec Raymond Souplex, ou « Les enquêtes du commissaire Maigret » de (1985/ 88) auprès de Jean Richard.

Artiste complète, elle avait diverses passions, elle dessinait à l'aquarelle des images fixé sous verre et créait des modèles de tapisseries à points comptés qu'elle brodait dans ses loges. Collectionneuse d'art religieux, très croyante, elle acquit et restaura à Anisy une petite église du XVIIe siècle dans le Calvados en Normandie.

Madeleine Barbulée, Marthe Mercadier et Mony Dalmes - Dans : Au théâtre ce soir.

Ses amis, ses cousins et ses nombreux filleuls l'appellent affectueusement Bulette.

L'actrice célibataire sans enfant, décède le 1er janvier 2001 à l’âge de 90 ans dans le 9e arrondissement de Paris, elle repose au cimetière du petit village normand d’Anisy dans le caveau familial avec sa sœur et ses parents...