JACQUELINE DELUBAC

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Profession:
Actrice et femme de théâtre française.

Date et lieu de naissance:
27-05-1907, à Lyon, France.

Date et lieu du décès:
14-10-1997, à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil dans le Val-de-Marne, France.

Cause du décès:
Après avoir été heurtée accidentellement par un cycliste. Elle était âgée de 90 ans.

Nom de naissance:
Isabelle Jacqueline Basset.

État civil:
Mariée le 21 février 1936 avec : SACHA GUITRY - Divorcée le 05 avril 1939.
Sacha Guitry (1885-1957)

Mariée en 1981 avec le diamantaire : MYRAN EKNAYAN - jusqu'au décès de Myran en 1985)
Myran Eknayan (1892-1985)

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Anecdotes

Jacqueline Delubac est une actrice française, née le 27 mai 1907 à Lyon, morte le 14 octobre 1997, à Créteil (Val-de-Marne). Elle est la fille d'Isabelle Delubac, dont elle a pris le nom, et d'Henri Basset, industriel Lyonnais. Elle fut la troisième épouse de Sacha Guitry, et l'interprète de onze de ses films.

Élevée à Valence dans la Drôme, Jacqueline arrive à Paris en 1927 pour prendre des cours de danse et de chant. Elle obtient rapidement quelques petits rôles dans des revues, puis au théâtre et au cinéma.

Elle se lie avec Jean Sablon, Marcel Achard, Léon-Paul Fargue. À l'automne 1931, un de ses amis parle d'elle à Sacha Guitry, qui cherche une jeune et jolie comédienne capable de jouer avec l'accent anglais dans sa pièce Villa à vendre. Guitry la convoque, l'engage et lui fait une cour discrète. L'été 1934, Sacha, quitté par l'infidèle Yvonne Printemps, se fait pressant. Jacqueline, séduite, cède. Le 21 février 1935, elle épouse Guitry, qui a 50 ans, 22 ans de plus qu'elle. Il annonce leur mariage en déclarant : « J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié », rajeunissant légèrement et galamment la mariée (et dès lors, pour la beauté du mot et l'exactitude des comptes, Jacqueline prétendra être née en 1910 et non en 1907).

Guitry fait d'elle une actrice applaudie au théâtre, et au cinéma. Elle joue dans 23 pièces de son mari, 10 créations et 13 reprises, et interprète 11 de ses films. Son jeu dans les films du maître est étonnant de naturel et de modernité. Son charme physique fait d'elle l'une des Françaises les plus séduisantes de l'entre-deux-guerres.

Après son divorce d'avec Sacha Guitry, le 5 avril 1939, elle joue encore dans une dizaine de films de Pabst, Tourneur, L'Herbier et dans quelques pièces de théâtre. En avril 1940, son mariage avec Leslie Hore-Belisha, homme politique britannique, ancien ministre de la guerre, est annoncé puis démenti. Elle épouse un diamantaire d'origine arménienne, Miran Eknayan. Au début des années 1950, elle abandonne définitivement cinéma et théâtre, et se consacre à une remarquable collection d'art impressionniste et moderne, Degas, Rodin, Renoir, Manet, Modigliani, Picasso, Bacon, dont elle a fait don, en grande partie, au musée des Beaux-Arts de Lyon, sa ville natale. Sa splendide collection personnelle de vêtements des années 60 aux années 90, plus de 600 pièces, a été offerte au Musée de la Mode et du Textile de Paris.

Après son divorce avec Guitry, sa carrière s'essoufle. "J'étais tellement guitrysée au théâtre comme au cinéma que les metteurs en scène avaient peur que je ne me déguitryse point", explique-t-elle.

Elle joue dans un film passé inaperçu, J'ai dix-sept ans (1945) d'André Berthomieu, puis, quatre ans plus tard, dans un policier et une comédie de Raymond Leboursier, avant de s'éclipser définitivement du monde du cinéma.

Jacqueline Delubac meurt le 14 octobre 1997, à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil dans le Val-de-Marne, après avoir été heurtée accidentellement par un cycliste.

photos

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Biographie

 

Hommage à JACQUELINE DELUBAC dans un extrait de "Faisons un rêve" de Sacha Guitry en 1936

 

 

Ajout de la vidéo le 04 mars 2009 par Philippe de CinéMémorial.

 

Article publié le 25 janvier 2007 N°1310 Le Point - Musée de Lyon - L'héritage de Jacqueline Delubac.

Le musée des Beaux-Arts de Lyon vient de faire un bel héritage. Le plus beau du siècle même : Monet, Manet, Renoir, Degas, Bonnard, Léger, Braque, Picasso, Modigliani, Bacon... trente-quatre oeuvres des plus grands maîtres, sans compter une vingtaine de bronzes signés Rodin, qui placeront désormais la collection lyonnaise d'impressionnistes au premier rang français, après le Musée d'Orsay, et sa collection d'art moderne à une place tout à fait honorable. L'ange par qui ce miracle est arrivé n'est autre que Jacqueline Delubac. L'épouse de Sacha Guitry, qui incarna l'élégance française à la scène comme à la ville dans les années 30-40, est décédée accidentellement le 14 octobre dernier à l'âge de 90 ans. Sans héritier, cette grande amatrice d'art avait choisi de gâter le musée Saint-Pierre de Lyon dans son testament, en lui léguant la totalité de sa prestigieuse collection. Une façon de renouer, à la fin de sa vie, avec ses racines. Jacqueline Delubac était en effet née Basset, à Lyon, en 1907, dans une riche famille de soyeux, avant d'adopter le nom de sa mère pour la scène.

C'est en fait avec son second mari, le joaillier de la place Vendôme Myran Eknayan, qu'elle commença à collectionner la peinture. Lui appréciait les impressionnistes ; elle préférait l'art moderne. Quand le bijoutier la laissa veuve, elle ne donna pas moins que « Le déjeuner sur l'herbe » de Manet au Musée d'Orsay pour payer ses droits de succession, et continua à courir les galeries pour compléter sa collection. « Elle était particulièrement fière de ses Picasso, une "Femme aux bas rouges" de l'époque Barcelone, et un cubiste de 1937 », explique Philippe Durey, l'heureux conservateur du musée Saint-Pierre. Ce dernier Picasso est estimé à lui seul à 50 millions de francs. Un tiers de la valeur totale du legs Delubac, qui compte également « Deux femmes au bouquet de pâquerettes », un Fernand Léger de 1921, un « Femmes dans l'atelier » de Georges Braque, un « Intérieur d'atelier » de Raoul Dufy, une « Tauromachie » et une « Carcasse aux vautours » de Francis Bacon, ou encore une ravissante « Jeune femme à la pèlerine » de Manet qui trônait au-dessus de son lit avec une « Tête de Christ » de Georges Rouault.

C'est en 1988, en cherchant un point de chute pour sa collection, qu'elle entre en contact avec le musée des Beaux-Arts de Lyon. « Notre histoire a mal commencé puisque, lors de notre premier rendez-vous, nous nous sommes ratés. Lors du deuxième, je lui ai fait visiter pendant deux heures un musée particulièrement poussiéreux », se souvient le conservateur. A la fin de la visite, Jacqueline Delubac lui a simplement dit : « Ils sont très bien vos tableaux. Les miens iront bien dans votre collection. »

Elle pensait à l'époque à la partie impressionniste de sa collection, réservant les modernes au Centre Pompidou. Un jour de 1992, dans son appartement parisien, où étaient exposés ses tableaux, elle annonce à Philippe Durey qu'elle a changé d'avis et qu'elle donnera la totalité de sa collection à Lyon, modernes compris. « En sortant dans la rue, j'étais sur un petit nuage. Une histoire pareille, ça n'arrive qu'une fois dans la vie d'un conservateur », avoue Philippe Durey...

Dernier clin d'oeil du destin : le musée lyonnais s'apprêtait à inaugurer, le 2 avril prochain, le quatrième et dernier acte de sa rénovation, consacré aux... impressionnistes. Juste le temps à la collection Delubac d'arriver à Lyon et de prendre place dans les deux salles qui lui sont déjà réservées. Catherine Delagrange (à Lyon)