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Profession:
Acteur, réalisateur et scénariste français.
Date et lieu de naissance:
23-10-1930, à 11e arrond. de Paris, France.
Date et lieu du décès:
17-12-2000, à Paris, France.
Inhumé au cimetière de Saint-Cloud, Hauts-de-Seine.
Cause du décès:
D'un cancer à l'âge de 70 ans.
Nom de naissance:
Gérard Ernest Zéphirin Blain.
État civil:
Marié avec l'actrice : ESTELLA BLAIN (1953 à 1956)
Marié avec l'actrice : BERNADETTE LAFONT (1957 - 1959)
Marié avec : MONIQUE SOBIESKI (1960 - pas de date)
Ilsa eurent un fils : Paul (Né en 1960)
Marié jusqu'à son décès avec : MARIE-HÉLÈNE BAURET (1985 - 2000)
Ils eurent deux fils : Régis et Pierre.
Taille:
?
Gérard Blain est né dans une famille modeste. Il est très jeune, quand son père quitte le foyer familial et ses relations avec sa mère et sa sœur deviennent conflictuelles. Il quitte l'école à 13 ans sans même avoir le certificat d'études primaires et commence une vie mouvementée d'enfant de la rue, livré à toute sortes de difficultés dans le Paris de l'occupation. Il dira lui même « Depuis mon enfance, je me considère avec la société en état de légitime défense ». Cette enfance malheureuse sera un des sujets récurrents de ses films, notamment le très autobiographique Un Enfant dans la foule.
Gérard Blain est, à l'âge de treize ans, figurant dans Les enfants du paradis de Marcel Carné, dans Le carrefour des enfants perdus de Léo Joannon et dans le Bal des passants de Guillaume Radot.
Dernière mise à jour le 24 mars 2007.
Star, Blain en était-il une lui-même? Enfant de Montrouge abandonné par son père, ancien lad d'écurie, figurant occasionnel («J'avais un physique gentil»), celui qui fut repéré accoudé au zinc d'un bistrot des Champs-Elysées par la paire Duvivier-Gabin qui l'imposèrent aux producteurs en 1955 pour Voici le temps des assassins, restera pour toujours aux yeux de toute une génération de l'après-guerre le «Beau Serge». Soit un alter ego chat sauvage à cuir râpé, élève en 1959 le premier Chabrol en un inaltérable manifeste Nouvelle Vague.
Son statut grandit, sa popularité s'accompagne d'un côté glamour propice aux ragots (le couple qu'il forme avec Bernadette Laffont, leur séparation orageuse). Blain s'exporte jusqu'aux Etats-Unis (il tourne Hatari! pour Howard Hawks en 1962), via la carrière italienne inévitable pour tout acteur adulé des sixties (le Bossu de Rome, de Carlo Lizzani). Puis, l'abandon. Devenu metteur en scène en 1970, il n'apparaîtra plus qu'occasionnellement, «pour de l'alimentaire», se réservant pour Wenders, Vecchialli, Assayas, Niermans, Biette...
Il disait ne s'aimer que dans ses propres films, et s'être a fortiori mis à la réalisation par insatisfaction envers les cinéastes. Aucun n'échappait à son jugement: ni le Truffaut des Mistons («humainement un peu sec»), ni Chabrol («La nouvelle vague n'a jamais pris en compte les acteurs...»), ni Hawks («Je n'aimais pas son idéologie.»). Seul Godard, qui l'avait enrôlé en compagnie de Rohmer pour un film de jeunesse, Charlotte et son Jules (1960), avait son assentiment: «le seul à avoir trouvé quelque chose sur la mise en scène». Autant dire qu'acteur, il rêvait déjà d'Ozu, Dreyer, Buñuel, Bresson. «Bressonien».
L'acteur Blain était homme, sur le plateau, à regarder le «directeur» avec les yeux d'un cinéaste. Il aura mis quinze ans à passer de l'autre côté de la caméra: ce sera en 1970, pour les Amis. Le film va à Cannes. Il y rencontre Bresson, au plus mal de la marge, et le soutien d'une critique qui voit là un cinéaste au regard implacable et limpide. Le Pélican, Un enfant dans la foule, confirmeront le caractère unique de sa recherche. Chacun avait qualifié son cinéma de «bressonien». Un qualificatif qui finira par le «faire chier». La coïncidence entre la disparition du premier et la sienne, un an jour pour jour, ne devrait pas contribuer à dissiper une filiation de toute façon évidente.
Esthétiquement, la paire BlaiNoir et Blancresson se soudait autour de quelques traits homogènes de ce que devait être idéalement le «cinématographe»: trouées de silence, jeu atonal des modèles, composition des plans aérée et ciselante, d'une force tranquille, amour des beiges, des couleurs pâles, nécessité d'une durée attentive à capter le mystère de personnages jetés au monde, en quête d'origines. Les huit films qu'il réalisa auront modelé le matériau de l'enfance irréconciliée, avec la famille nucléaire pour idéal et la société des adultes pour ennemie. Cette quête, biographique, aura jeté de la confusion, voire de l'huile sur le feu : on confondit parfois ce cri d'orphelin blessé avec une idéologie réactionnaire, un côté «Bleu, Blanc, Blain».
Réflexes anars.
L'auteur, compulsif, avouait être «politiquement con», donnant le bâton pour se faire battre en s'avouant chaotiquement partagé entre ses réflexes anars («ni Dieu ni maître, fais chier quoi!»), son vote communiste, son amour pour Chevènement, son admiration et pour Mesrine et pour Jean Cau et son amitié contestée avec son voisin-scénariste Michel Marmin (connu aussi comme théoricien de la Nouvelle droite au sein du groupe Grece), qui lui valut une polémique en 1987 pour Pierre et Djemila accusé de servir inconsciemment les thèses du FN, alors que le scénario était cosigné avec Mohamed Bouchibi, ancien du FLN.
Emporté et excessif.
Dans la «profession», son nom suscitait respect et silence gêné. Quelque chose de l'homme se confondait avec ses rôles épileptiques, qui manifestement faisaient écran. Si chacun marquait une déférence pour l'icône, il n'était pas rare, chez les producteurs, les distributeurs, les critiques, d'avoir eu à essuyer quelques différends, du fait d'un caractère colérique, d'une honnêteté sans travers teintée d'emportements excessifs envers le milieu du cinéma qu'il jugeait superficiel et, parfois, injuste.
En contrepoint, mais aussi en complément, apparaissait, pour ceux qui savaient y voir l'emphase d'un timide brûlé, la discrète silhouette au manteau courbé d'un acteur devenu cinéaste exigeant, maudit, méticuleux, d'une belle austérité, presque d'un autre temps.
Plus qu'une gueule, c'est un regard qui se ferme.
Source : Philippe Azoury de la Libération.
56 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLLÉS
2001 - BANDITS D'AMOUR
2000 - AINSI SOIT-IL
1995 - JUSQU'AU BOUT DE LA NUIT
1990 - CHASSE GARDÉE
1988 - JOUR APRÈS JOUR
1988 - ENFANT DE L'HIVER .L'
1988 - NATALIA
1986 - PIERRE ET DJEMILA
1986 - POUSSIÈRE D'ANGE
1986 - PRESQU'ÎLE .LA
1982 - DERELITTA .LA
1982 - DIMANCHE DE FLIC .UN
1980 - REBELLE .LE
1980 - FLAMBEUSE .LA
1977 - SECOND SOUFFLE .UN
1977 - AMI AMÉRICAIN .L'
1977 - UTOPIA
1977 - MACHINE .LA
1976 - ENFANT DANS LA FOULE .UN
1973 - PÉLICAN .LE
1970 - AMIS .LES
1970 - CAÏN DE NULLE PART
1969 - PAUL ET FRANÇOISE
1967 - JOE CALIGULA
1967 - NEGRESCO
1966 - GARCE INCONSCIENTE .UNE
1966 - HOMME DE TROP .UN
1965 - OBJECTIF HAMBOURG MISSION 83
1964 - AMORI PERICOLOSI
1963 - VIA VENETTO
1963 - SOUPE AUX POULETS .LA
1963 - VIOL À L'ITALIENNE
1962 - VIERGES .LES
1963 - BONNE SOUPE .LA
1962 - HATARI !
1961 - QUAND LA COLÈRE ÉCLATE
1961 - TRAQUÉS PAR LA GESTAPO
1960 - PEAU ET LES OS .LA
1960 - RUE DES AMOURS FACILES .LA
1960 - BOSSU DE ROME .LE
1960 - DAUPHINS .LES
1959 - MATCH CONTRE LA MORT
1958 - CHARLOTTE ET SON JULES
1958 - COUSINS .LES
1958 - BEAU SERGE .LE
1958 - JEUNES MARIS .LES
1956 - DÉSIR MÈNE LES HOMMES .LE
1956 - CRIME ET CHÂTIMENT
1955 - VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS
1954 - ESCALIER DE SERVICE
1954 - TOUCHEZ PAS AU GRISBI
1953 - AVANT LE DÉLUGE
1945 - FILS DE FRANCE
1943 - ENFANTS DU PARADIS .LES
1943 - CARREFOUR DES ENFANTS PERDUS .LE
1943 - BAL DES PASSANTS .LE
2 COURTS MÉTRAGES et 1 DOCUMENTAIRE
1982 - SI JE RÉPONDS PAS, C'EST QUE JE SUIS MORT
1978 - CINÉMATON
1957 - MISTONS .LES
5 PARTICIPATIONS POUR LA TÉLÉVISION
1993 - HOMME DANS LA NUIT .L'
1986 - MOMENT D'INATTENTION .UN
1985 - AVENTURIER NOMMÉ GODIN .UN
1984 - SORTIE INTERDITE
1965 - GUÊPE .LA
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