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Profession:
Réalisateur, scénariste, dialoguiste, et acteur français.
Date et lieu de naissance:
13-05-1928, à Bordeaux, Gironde, France.
Date et lieu du décès:
07-12-2013, à l'hôpital Tenon à Paris, France.
Cause du décès:
D'une insuffisance pulmonaire à l'âge de 85 ans.
Nom de naissance:
Édouard Camille Molinaro - Surnom : Doudou.
État civil:
Fut marié avec l'actrice : MARIE-HÉLÈNE BREILLAT.
Taille:
?
Il se forme en signant très tôt des courts métrages amateurs puis se fait la main en tant qu'assistant réalisateur (de Robert Vernay, Maurice de Canonge) pendant une dizaine d'années. Contemporain de la nouvelle vague, mais navigant à la marge, Molinaro débute avec deux polars. L’étrange La Mort de Belle d’après un roman de Simenon, un film lent, poétique quasi documentaire (forcément un bide) et Les Ennemis, film d’espionnage avec Roger Hanin (autre insuccès).
Lucide, modeste et cultivé, Edouard Molinaro disait d'ailleurs n'aimer qu'un de ses films sur trois. In fine, c'est pour la télévision qu'il parvint à réaliser quelques bonnes adaptations de grands auteurs qu'il aimait (Stefan Zweig, Henry James, Emile Zola).
Depuis 2010, Édouard Molinaro est le parrain du Ciné Rex, le cinéma de La Réole, ville dans laquelle il a passé son enfance.
Ajout de la vidéo le 08 décembre 2013 par Philippe de CinéMémorial.
Ajout de la vidéo le 08 décembre 2013 par Philippe de CinéMémorial.
Quinze jours après Georges Lautner, le cinéma français grand public a perdu un autre de ses réalisateurs emblématiques, Edouard Molinaro, décédé samedi à l'âge de 85 ans, après avoir signé des succès comme "Oscar", "L'Emmerdeur" et surtout "La cage aux folles".
La critique l’ignorait. Les acteurs l’adoraient. Le public l’aimait sans doute, mais sans le savoir. Il y a un mystère Molinaro dont la mort suscite aujourd’hui plus d’hommages qu’aucun de ses films ne lui en a jamais valu.
Ce mystère, c’est probablement le fruit de sa propre discrétion. En matière de cinéma, cet art buissonnier, qui, dans le domaine de la comédie s’apparente de près à un chahut, l’enfance est une clé essentielle. Or, "Doudou", comme l’appelaient ses intimes, resta toujours l’enfant sage que lui avaient appris à être ses parents bordelais. Même sa passion du cinéma, qui le dévora très tôt fut canalisée – sur les conseils de sa famille - par la pratique du cinéma d’amateur. Un genre très civilisé, qui était alors aux possesseurs de caméras, engins coûteux, ce que l’Automobile Club de France fut aux propriétaires de grosses conduites intérieures. Il réalise ses courts métrages à 20 ans, bien plus jeune que le feront un peu plus tard ses confrères de la Nouvelle vague, mais il les tourne sur des sujets convenus, d’après une grammaire bien apprise, sans aucun désir de révolution. Il devient assistant de réalisateurs plus que classiques, comme Robert Vernay, sans jamais avoir envie de s’aventurer chez les débutants plus sauvages. Quand on aime infiniment son père, on ne dézingue pas le cinéma de papa.
Or, cet apprentissage académique porta ses fruits. Au moment où surgit le cinéma de Chabrol, Godard, Truffaut il était déjà titulaire d’un énorme bagage technique, qui lui assura une suprématie marquée sur tous les réalisateurs de son âge : c’était le moment où les films français étaient presque tous des films de genre. "Le Dos au mur", coup d’essai qu’il tourne à 30 ans, en 1958, demeure un excellent polar, comme "Un témoin dans la ville", deux ans plus tard, qui contribue solidement à l’ascension de Lino Ventura. Mais derrière son impeccable sûreté artisanale, Doudou cache une vertu cinématographique essentielle : la finesse, le sens des personnages, qui vient justement de sa discrétion, de son attention aux autres. Maurice Clavel, écrivain fascinant, humaniste douloureux aux goûts (parfois) de playboy le choisit pour mettre en scène "Une fille pour l’été", d’après son roman qui donne une sorte de mysticisme aux noceurs de Saint Tropez. Et c’est ainsi que Molinaro tourne, dans la foulée, "La Mort de Belle", qui est peut-être le meilleur Simenon jamais tourné. Le réalisateur, auquel les cinéphiles s’intéressent depuis ses débuts, en raison justement de ce mélange de technique et de pénétration des âmes parait à l’aube d’une très grande carrière – celle que fera, par exemple, Claude Sautet dont il n’est pas éloigné.
Le problème, c’est que Doudou ne peut oublier sa bonne éducation, son milieu qui a horreur des éclats. Son talent, auquel les comédiens ne résistent pas, tient dans la manière délicate avec laquelle il les amène à mettre dans leurs rôles une part insoupçonnée d’eux-mêmes. Ce qui n’échappe pas aux producteurs de comédies, qui se retrouvent souvent avec des scripts artificiels qu’ils ont payé très cher. Molinaro est trop poli pour leur dire non, et accepte de mettre son talent au service d’histoires à dormir debout, peuplées de dérisoires pantins auxquels il arrive à donner une certaine épaisseur humaine. Et c’est ainsi que, parfait médecin il sauvera des dizaines de cas désespérés, s’endormant un peu dans le confort, et oubliant peu à peu ses ambitions personnelles.
Sa chance est d’être parfois tombé, pas très souvent hélas, sur de vrais bons scénaristes : Francis Veber (pour "L’Emmerdeur"), Jean-Claude Brisville ("Le Souper"), Sacha Guitry (son "Beaumarchais", que transcende Fabrice Luchini a été cruellement sous-estimé). Et d’avoir su transcender de grands acteurs réputés difficiles. Il a tourné des De Funès triomphants, des Poiret et Serrault extravagants, des Auteuil, des Jugnot, et même deux Jacques Brel qui révèlent chez le sombre chanteur de "Ne me quitte pas" une dimension comique furieuse ("L’emmerdeur"), et une sorte de philosophie du bonheur fragile, "Mon Oncle Benjamin", d’après Claude Tillier, auteur libertin du 18ième siècle, film qui déborde d’ardeur et où la grande sagesse du réalisateur trouve exceptionnellement à s’employer. Il faut revoir ce film. Le seul où Edouard Molinaro s’est lâché.
SES LONGS MÉTRAGES EN TANT QUE RÉALISATEUR DÉTAILLÉS
1996 - BEAUMARCHAIS, L'INSOLENT
1992 - SOUPER .LE
1988 - À GAUCHE EN SORTANT DE L'ASCENSEUR
1984 - PALACE
1984 - AMOUR EN DOUCE .L'
1983 - JUST THE WAY YOU ARE
1982 - POUR CENT BRIQUES T'AS PLUS RIEN...
1980 - SÉDUCTEURS .LES
1980 - CAGE AUX FOLLES 2 .LA
1978 - CAUSE TOUJOURS, TU M'INTÉRESSES !
1978 - CAGE AUX FOLLES .LA
1977 - HOMME PRESSÉ .L'
1976 - DRACULA PÈRE ET FILS
1975 - TÉLÉPHONE ROSE .LE
1973 - IRONIE DU SORT .L'
1973 - EMMERDEUR .L'
1972 - GANG DES OTAGES .LE
1971 - MANDARINE .LA
1971 - AVEUX LES PLUS DOUX .LES
1970 - LIBERTÉ EN CROUPE .LA
1969 - MON ONCLE BENJAMIN
1969 - HIBERNATUS
1967 - PEAU D'ESPION
1967 - OSCAR
1965 - QUAND PASSENT LES FAISANS
1964 - CHASSE À L'HOMME .LA
1963 - RAVISSANTE IDIOTE .UNE
1962 - ARSÈNE LUPIN CONTRE ARSÈNE LUPIN
1962 - SEPT PÉCHÉS CAPITAUX .LES
1962 - ENNEMIS .LES
1960 - MORT DE BELLE .LA
1959 - TÉMOIN DANS LA VILLE .UN
1959 - FILLE POUR L'ÉTÉ .UNE
1958 - DES FEMMES DISPARAISSENT
1957 - DOS AU MUR .LE
SES AUTRES PARTICIPATIONS CINÉMATOGRAPHIQUES
1991 - MÉCHANT GARÇON
Réal : Charles Gassot - Uniquement l'interprétation
1984 - TÊTE DANS LE SAC .LA
1957 - TOMBEUR .LE
1954 - VOTRE DÉVOUÉ BLAKE
1953 - COMTE DE MONTE-CRISTO .LE
1948 - DU GUESCLIN
1948 - COEUR SUR LA MAIN .LE
1947 - FLIC .UN
COURTS MÉTRAGES ET DOCUMENTAIRES
1964 - PETIT JOUR
Court métrage de Jacques Pierre - Uniquement l'interprétation
1958 - PHILIPPE
1958 - ALCHIMISTES .LES
1957 - APPELEZ LE 17
1957 - MER REMONTE À ROUEN .LA
1957 - BIENS DE CE MONDE .LES
1955 - QUATRIÈME VOEU
1954 - QUAI J.4
1954 - ACCUMULATEUR AU PLOMB .L'
1954 - ENERGIE, À VOS ORDRES
1954 - CHEMINS D'AVRIL
1953 - PENICILLINE .LA
1953 - MEILLEURE PART .LA
1953 - MAISONS À LA CHAÎNE
1953 - DEMAIN NOUS PARTIRONS
1953 - CHEVAL D'ACIER
1950 - HONNEUR EST SAUF .L'
1950 - MIRACLE DE SAINTE ANNE .LE
1949 - EAUX PRISONNIÈRES .LES
1949 - ÂME D'UN VIN .L'
1948 - VERBE EN CHAIR .LE
1948 - MONSIEUR TRÈS CHIC .UN
1948 - CERCLE .LE
1946 - EVASION
SA PARTICIPATION POUR LA TÉLÉVISION
2007 - SCÉNARIOS CONTRE LES DISCRIMINATIONS
2005 - TUTEUR .LE
2005 - HOMMES DE COEUR .LES
2005 - COUP DE FOUDRE
2004 - FAMILLE PAS COMME LES AUTRES .UNE
2003 - LOUIS DE FUNÈS, LA COMÉDIE HUMAINE
2002 - HOMME PAR HASARD .UN
2001 - NANA
2001 - MAL DE MÈRE .LE
2001 - MADAME SANS-GÊNE
1999 - TOMBÉ DU NID
1998 - NORA
1998 - H
1989 - MANON ROLAND
1989 - GRANDES FAMILLES .LES
1989 - GORILLE .LE
1989 - FEMME ABANDONNÉE .LA
1989 - COUP DE FOUDRE
1989 - CE QUE SAVAIT MAISIE
1988 - RUELLE AU CLAIR DE LUNE .LA
1988 - IVRESSE DE LA MÉTAMORPHOSE .L'
1986 - TIROIR SECRET
1986 - MÉTIER DE SEIGNEUR .UN
1982 - VEUVE ROUGE .LA
1980 - AU BON BEURRE
1978 - CLAUDINE S'EN VA
1978 - CLAUDINE EN MÉNAGE
1978 - CLAUDINE À PARIS
1978 - CLAUDINE À L'ÉCOLE
1978 - CLAUDINE
1977 - PITIÉ DANGEREUSE .LA
1977 - MADAME LE JUGE
1977 - IL ÉTAIT UN MUSICIEN
1974 - HISTOIRES INSOLITES
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