DANIELLE DARRIEUX

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Profession:
Actrice et dame de théâtre française.

Date et lieu de naissance:
01-05-1917, à Bordeaux, Gironde, France.

Date et lieu du décès:
17-10-2017, à Bois-le-Roi, Eure, France.

Cause du décès:
De mort naturelle à l'âge de 100 ans.

Nom de naissance:
Danielle Yvonne Marie Antoinette Darrieux.

État civil:
Mariée le 19 août 1935 avec le réalisateur : HENRI DECOIN - Divorcé le 06 octobre 1941.

Mariée en 1942 avec l'ambassadeur de la République dominicaine : PORFIRIO RUBIROSA - Divorcé en 1947.

Mariée en 1948 avec : GEORGES MITSINKIDÈS - Jusqu'au décès de Georges en 1991.
Ils adoptent un garçon, Mathieu.

Vers 1994, elle rencontre : JACQUES JENVRIN, Elle vit avec lui entre une villa de Larmor-Baden et une maison de Bois-le-Roi (Eure).

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Anecdotes


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Biographie

Hommage à D. D.

Ajout de la vidéo le 20 octobre 2017 par Philippe de CinéMémorial.

 

Le cinéma français perd sa doyenne, D. D..

La comédienne D. D. s’est illustrée notamment dans «Madame de...», «Le rouge et le noir» et «Huit femmes»

Elle fit ses premiers pas devant la caméra à 14 ans avant de s’éclipser à 93 ans. Dans l’intervalle, elle fut surnommée « la fiancée de Paris », puis simplement désignée par ses initiales : DD. Décédée mardi à l’âge vénérable de 100 ans, D. D. joua dans autant de films. Elle restera à jamais l’un des visages emblématiques du cinéma français, notamment grâce à ses collaborations avec Max Ophüls dans La ronde, Le plaisir, et surtout Madame de...


A plus de 100 ans aujourd’hui, D. D. complète avec talent une carrière entamée dans les années trente. Mutine ou grave, elle continue de charmer plusieurs générations de spectateurs ; les jeunes cinéastes, relais de ceux d’autrefois, font fidèlement appel à l’énergie de cette comédienne terriblement contemporaine, dont le jeu, que ce soit au cinéma ou ailleurs, lui permet de nourrir chaque rôle d’une sensibilité cachée, d’intensité véritable et de profondeur. Car dans le cinéma français, il n’existe qu’une seule Darrieux : chantonnante, émouvante, souriante à vous faire battre la chamade, en Madame de… comme en Marie-Octobre. Elle hypnotise le spectateur par un jeu et un talent qui s’ils semblent évidents, n’ont été acquis véritablement que grâce au travail, à l’expérience.


Quand elle tourne son premier film, DD a treize ans et demi ; elle n’est un personnage que dans la vie, pas encore au cinéma où elle entre d’ailleurs par hasard. C’est Le Bal de Wilhem Thiele, qui la fait débuter. Nous sommes en 1931 : la machine Danielle est lancée ; elle ne s’est plus jamais arrêtée. Photogénique, docile et attachante, Danielle inspire les réalisateurs et possède un atout de choc : elle chante ! Effectivement, le cinéma, si fier d’être désormais « parlant », veut prouver aux familiers des salles obscures combien il fait des progrès… Après « Garbo talks », « Darrieux sings » et correspond à son époque. Grâce aux intermèdes musicaux qui rythment désormais chaque nouveau film, DD envoûte les « thirties » d’une voix douce et maîtrisée, suscitant l’intérêt des producteurs à son égard. Du haut de ses dix-sept ans elle participe donc aux comédies légères du moment, films-chansons à l’eau de rose. Mon cœur t’appelle, J’aime toutes les femmes, Quelle drôle de gosse sont des succès et propulsent la jeune actrice vers un public apparemment mélomane et qui en redemande.


Pendant des années, je n'ai pas réalisé exactement ce qui se passait. Je ne songeais pas à prendre des cours de comédie. Il n'y avait qu'un jeu merveilleux et la satisfaction, pour la très jeune fille que j'étais, de gagner de l'argent."

Insouciante et légère dans la vie, Darrieux est de même à l’écran. A elle les rôles de jeune fille embarquées malgré elles dans des flirts comiques, des escroqueries de quatre sous. De la « fiancée de Paris », on veut alors faire sa meilleure amie ou son amour de jeunesse : le spectateur s’attache à elle et c’est définitif. DD sourit, DD fait la moue, DD est comme tout le monde. Elle expliquera modestement, bien plus tard, combien ce registre a joué pour elle : « Le succès, c’est un mystère, j’ai réussi peut-être parce que mon personnage n’était pas courant sur les écrans : je veux dire par là que je n’étais simplement qu’une jeune fille, alors que les autres gamines de quatorze ans jouaient déjà à la vamp ». Consciemment ou pas, Danielle se laisse le temps d’évoluer avec ses rôles, espérant peut-être un film qui s’appellerait Mayerling ou Katia...


Respectivement tournés en 1935 et 1938, Mayerling d’Anatole Litvak et Katia de Maurice Tourneur, marquent une étape sur le chemin professionnel de Darrieux. Drames politiques et passions amoureuses tout à la fois, ces deux productions font d’elle une aristocrate au bord du ravin, mais une jeune comédienne dont on découvre - surtout - le potentiel dramatique. En incarnant Marie Vetsera éprise de l’archiduc Rodolphe (Charles Boyer) comme en étant Catherine Dolgorouki, DD révèle une recherche dans un jeu de plus en plus affinée et maîtrise parfaitement l’évolution de ses rôles. Ces œuvres, romanesques, vont désormais lui permettre de contribuer à des projets aussi axés vers le mélodrame (Abus de confiance ou Battement de cœur d’Henri Decoin, son mentor et mari).


Après une brève escapade hollywoodienne et la fin de la guerre, Darrieux rencontre toutefois une période de travail plus calme. Les projets intéressants se font alors rares, et même si Cocteau-scénariste fait appel à Danielle pour le Ruy Blas réalisé par Pierre Billon en 1947, le film n’est pas à la hauteur de ses auteurs ou interprètes. Quoi qu’il en soit il restera pour les cinéphiles le prétexte à la rencontre de trois artistes uniques : Cocteau, Darrieux et Marais.

Fort heureusement les années 50 sont là, avec leur lot de rencontres et de bons projets. Le rouge et le noir de Claude Autant-Lara sonne en quelque sorte une « renaissance » de DD, et sa rencontre avec Gérard Philippe « preuve de l’éternelle jeunesse du monde » comme disait Aragon, marque pour longtemps les esprits. Les grands rôles sont là, ils sont faits pour Darrieux … Ophuls, Max de son prénom, va ainsi faire d’elle sa favorite. D’abord avec La ronde (1950), puis avec Le Plaisir (1951), et surtout grâce à Madame de…(1953), Ophuls est à Darrieux ce que Tarzan fut à Jane : « Max Ophuls m’a permis de découvrir le cinéma ou, plutôt, un autre cinéma. Avant lui, j’avais beaucoup tourné. De bons et mauvais films. Avec Max Ophuls, je suis entrée dans un univers délicat et magique, où la mort rôde dans des décors insensés, mais plus vrais que nature. Après Madame de – qui restera mon film, celui grâce auquel on ne m’oubliera pas tout à fait - Max Ophuls ne voulait tourner qu’avec moi et me proposait un nouveau sujet presque tous les jours. » Le cinéaste donne à son interprète l’un de ses plus beaux rôles ; grâce à lui, elle retrouve l’envie de tourner et la passion de son métier. Aussi Danielle continue sur sa lancée : La Vérité sur Bébé Donge de Decoin, toujours, et Marie-Octobre de Julien Duvivier en 1958, transforment l’ingénue d’autrefois en épouse bafouée, en résistante bien décidée à venger son amant sacrifié. Des rôles majeurs dans des films qui, en partie grâce à elle, n’ont pas vieilli...


Car là est tout le talent de Danielle : dans sa présence à l’écran quasi intemporelle, parce que son jeu n’est pas alourdi par le style d’une époque. Le style Darrieux vieillit bien ou plutôt il ne vieillit pas ; comme quoi DD est une actrice à part entière, identifiable entre mille, moderne dès le départ. Lorsqu’elle incarne un personnage, c’est comme si Danielle jurait de dire toute la vérité, rien que la vérité. Elle est authentique à travers ses rôles. Elle travaille avec instinct et sublime tout dans l’instant. Ce n’est plus elle et pourtant c’est du grand Darrieux. On appelle cela le talent.

Pendant toutes les années qui suivent, Darrieux se tourne souvent vers de nouveaux réalisateurs : pharmacienne un peu glauque chez Gilles Grangier (Le désordre et la nuit, 1958), victime chez Chabrol (Landru, 1962), ou mère des Dorléac-Deneuve chez Demy (1966), DD vit avec son époque et continue de chanter (Les Demoiselles de Rochefort) : « Jacques Demy me « voulait » depuis longtemps, ce qui était d’ailleurs réciproque. Il vint me chercher pour Les Demoiselles de Rochefort. J’y ai d’adorables partenaires, mes deux « filles » et Piccoli, que j’estime et admire. Le bonheur ne se raconte pas. Je dirai simplement que j’ai vécu un tournage de rêve. » Dix-sept ans plus tard, Darrieux retrouvera Demy dans une Chambre en ville… Ainsi Danielle n’a pas seulement envie de beaux projets, elle a aussi besoin de rencontres. Or celles-ci sont souvent très belles. Manckievicz la dirige en 1951 dans L’Affaire Cicéron, Téchiné l’appelle quelques années plus tard sur Le lieu du crime (1986), année pendant laquelle elle tourne également Corps et Biens de Benoît Jacquot. En 1987 enfin elle incarne très finement la mère de Daniel Auteuil dans Quelques jours avec moi de Claude Sautet.


Artiste complète, D. D. communique son savoir-faire à l’écran comme sur les planches. Son professionnalisme et sa tchatche naturelle, elle les met au service du travail et des beaux textes : DD, qu’on se le dise, peut tout jouer ! Bernstein, Musset, Noël Coward, Guitry, et même la pièce made in Broadway sur la vie de Coco Chanel. Plus près de nous, Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt lui permet l’an passé de rencontrer Molière, puisqu’elle reçoit celui de la meilleure actrice devant une salle qui l’acclamait debout. Après Jalna en 1994, elle tourne également pour la télévision dans les Liaisons dangereuses de Josée Dayan (2003). Enfin, toute revigorée par le succès du viril Huit Femmes, fraise tagada au cyanure signée Ozon, elle continue pour nous de jouer (et pour elle, de s’amuser…) au cinéma. Tout simplement.

Ingénue, fatale, femme meurtrie, grand-mère alcoolique, DD a tout fait parce qu’elle peut tout faire. Elle possède la jeunesse d’esprit qui fait qu’aujourd’hui, toujours, elle reste ce qu’elle est devenue. Darrieux est de ces actrices qui savent incarner des rôles justes, sans trahir les différents âges de leur vie de femme. Actrice et femme, Danielle a avancé, fait des choix, souvent les bons. Ophuls, Mankiewicz, Demy, Téchiné… voilà dans le jargon de cinéphile, ce qu’on appelle des bons choix. Un talent peut en cacher un autre. Darrieux, sur un tournage, aime être dirigée, car un film est une histoire de confiance entre un metteur en scène et son interprète. Si elle n’est pas dans l’action, surtout le lui dire. Surtout pas la langue de bois. Surtout ne pas être impressionné par elle ou elle vous balancera une blague dont elle a le secret. C’est du Darrieux tout craché, elle ne veut pas savoir ce que star veut dire, surtout si la star, c’est elle.

Hommage à D. D.
Source : Objectif-cinema - Fait le 20 octobre 2017 par Philippe de CinéMémorial.


SES RÉCOMPENSES :

2002 - Pour le film : HUIT FEMMES - Meilleure interprétation féminine, Internationale Filmfestspiele (Berlin), Allemagne.

2002 - Prix du Cinéma Européen - Meilleure interprétation féminine - Prix du cinéma Européen, Europe.

1985 - César d'honneur, au Césars du Cinéma Français.

1955 - Pour le film : LE ROUGE ET LE NOIR - Étoile de Cristal de la meilleure actrice - Prix de l’Académie du cinéma Français, France.

Filmographie


 

113 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
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2009 - PIÈCE MONTÉE

 

2007 - HEURE ZÉRO .L'

 

2006 - PERSÉPOLIS

 

2005 - NOUVELLE CHANCE

 

2003 - VIE À T'ATTENDRE .UNE

 

2003 - LOUIS DE FUNÈS, LA COMÉDIE HUMAINE

 

2001 - 8 FEMMES

 

2000 - ÇA IRA MIEUX DEMAIN

 

1992 - MAMIES .LES

 

1990 - JOUR DES ROIS .LE

 

1989 - BILLE EN TÊTE

 

1988 - QUELQUES JOURS AVEC MOI

 

1988 - ADORABLE JULIA

 

1986 - LIEU DU CRIME .LE

 

1985 - CORPS ET BIENS

 

1983 - EN HAUT DES MARCHES

 

1982 - CHAMBRE EN VILLE .UNE

 

1979 - ON PURGE BÉBÉ

 

1979 - MON ONCLE D'AMÉRIQUE

 

1979 - CAVALEUR .LE

 

1976 - CHANTONS SOUS L'OCCUPATION

 

1976 - ANNÉE SAINTE .L'

 

1974 - DIVINE

 

1972 - ROSES ROUGES ET PIMENTS VERTS

 

1969 - MAISON DE CAMPAGNE .LA

 

1968 - VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME

 

1967 - OISEAUX VONT MOURIR AU PÉROU .LES

 

1966 - HOMME À LA BUICK .L'

 

1966 - DEMOISELLES DE ROCHEFORT .LES

 

1965 - OR DU DUC .L'

 

1965 - DIMANCHE DE LA VIE .LE

 

1964 - PATATE

 

1964 - COUP DE GRÂCE .LE

 

1963 - MÉFIEZ-VOUS MESDAMES

 

1963 - DU GRABUGE CHEZ LES VEUVES

 

1962 - POURQUOI PARIS ?

 

1962 - PARADIS DES FEMMES

 

1962 - LANDRU

 

1962 - DIABLE ET LES DIX COMMANDEMENTS .LE

 

1961 - SI BEL ÉTÉ .UN

 

1961 - LIONS SONT LÂCHÉS .LES

 

1961 - CRIME NE PAIE PAS .LE

 

1961 - BRAS DE LA NUIT .LES

 

1960 - VIVE HENRI IV, VIVE L'AMOUR

 

1960 - PETITS DRAMES .LES

 

1960 - HOMME À FEMMES .L'

 

1959 - YEUX DE L'AMOUR .LES

 

1959 - MEURTRE EN 45 TOURS

 

1959 - MARIE-OCTOBRE

 

1958 - DRÔLE DE DIMANCHE .UN

 

1957 - VIE À DEUX .LA

 

1957 - SEPTIÈME CIEL .LE

 

1957 - POT-BOUILLE

 

1957 - DÉSORDRE ET LA NUIT .LE

 

1956 - TYPHON SUR NAGASAKI

 

1956 - SALAIRE DU PÉCHÉ .LE

 

1956 - ALEXANDRE LE GRAND

 

1955 - SI PARIS NOUS ÉTAIT CONTÉ

 

1955 - AMANT DE LADY CHATTERLEY .L'

 

1955 - AFFAIRE DES POISONS .L'

 

1954 - ROUGE ET LE NOIR .LE

 

1954 - NAPOLÉON

 

1954 - ESCALIER DE SERVICE

 

1954 - BONNES À TUER

 

1953 - MADAME DE...

 

1953 - CHÂTEAUX EN ESPAGNE

 

1953 - BON DIEU SANS CONFESSION .LE

 

1952 - RICHE, JEUNE ET JOLIE

 

1952 - AFFAIRE CICÉRON .L'

 

1952 - ADORABLES CRÉATURES

 

1951 - VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE .LA

 

1951 - PLAISIR .LE

 

1951 - MAISON BONNADIEU .LA

 

1950 - TOSELLI

 

1950 - RONDE .LA

 

1949 - OCCUPE-TOI D'AMÉLIE

 

1949 - JEAN DE LA LUNE

 

1947 - RUY BLAS

 

1947 - BETHSABÉE

 

1945 - AU PETIT BONHEUR

 

1945 - ADIEU CHÉRIE

 

1942 - FAUSSE MAÎTRESSE .LA

 

1941 - PREMIER RENDEZ-VOUS

 

1941 - CAPRICES

 

1939 - BATTEMENT DE COEUR

 

1938 - RETOUR À L'AUBE

 

1938 - KATIA

 

1938 - COQUELUCHE DE PARIS

 

1937 - MADEMOISELLE MA MÈRE

 

1937 - ABUS DE CONFIANCE

 

1936 - TARASS BOULBA

 

1936 - PORT ARTHUR

 

1936 - MAYERLING

 

1936 - MAUVAIS GARÇON .UN

 

1936 - CLUB DE FEMMES

 

1935 - MADEMOISELLE MOZART

 

1935 - J'AIME TOUTES LES FEMMES

 

1935 - DOMINO VERT .LE

 

1935 - CONTRÔLEUR DES WAGONS-LITS .LE

 

1934 - SECRET D'UNE NUIT .LE

 

1934 - QUELLE DRÔLE DE GOSSE

 

1934 - MON COEUR T'APPELLE

 

1934 - MAUVAISE GRAINE

 

1934 - DÉDÉ

 

1934 - OR DANS LA RUE .L'

 

1934 - CRISE EST FINIE .LA

 

1933 - VOLGA EN FLAMMES

 

1933 - CHÂTEAU DE RÊVE

 

1932 - VOYAGE DE NOCES

 

1932 - PANURGE

 

1932 - COFFRET DE LAQUE .LE

 

1931 - COQUECIGROLE

 

1931 - BAL .LE

 

_______________________FIN_____________________

 

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