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Profession:
Réalisateur et scénariste français.
Date et lieu de naissance:
05-05-1901, à Luzarches, Seine-et-Oise, France.
Date et lieu du décès:
05-02-2000, à Antibes, Alpes Maritimes, France.
Cause du décès:
De mort naturelle à l'âge de 98 ans.
Inhumé au cimetière de Montmartre, dans la 26è Division.
Nom de naissance:
Claude Autant.
État civil:
Marié avec l'assistante réalisatrice et scénariste : GHISLAINE AUBOIN.
Taille:
?
Il disait : Un film qui n'est pas méchant est ennuyeux. Si un film n'a pas de venin, il ne vaut rien.
Il travailla toujours avec les mêmes personnes tels que les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, le compositeur René Cloërec, le décorateur Max Bouy ainsi que sa femme Ghislaine Auboin qui était assistante, scénariste et collaboratrice de tous les instants ou encore le directeur de la photographie Philippe Agostini.
Il écrit en 1984 des Mémoires "La rage dans le cœur".
Il était également intéressé par le projet de la réalisation de (La vache et le prisonnier) et comptait confier le rôle principal à Bourvil.
Difficile donc aujourd'hui de considérer calmement la filmo d'un cinéaste à ce point dégringolé aux derniers échelons de l'indignité, même si on ne peut réduire son importance historique. Tout le monde connaît, au vu et revu à longueur de redif' télé mornes avec papa-maman le dimanche soir, la Traversée de Paris, l'Auberge rouge, le Diable au corps ou la Jument verte. Le goût du glauque, la rage torve, l'outrance sinistre et glapissante qui habitent ses plus célèbres films en ont fait un champion du brûlot désormais désuet, capable dans un même mouvement de scandaliser le bourgeois en enfonçant des portes déjà à moitié ouvertes et d'être immédiatement récupéré par l'establishment (critique, festival, succès public).
39-45, son âge d'or. Autant-Lara, qui commence à travailler au cinéma sous la houlette de Marcel L'Herbier, se met véritablement à prospérer en tant qu'auteur reconnu et admiré sous l'occupation avec deux films, le Mariage de chiffon et Douce, quand d'autres, tels Renoir, Duvivier ou Chenal, ont préféré l'exil. Même s'il est en butte à la censure vichyste, la fortune artistique d'Autant-Lara - dont le producteur rescapé de Drancy, Pierre Braunberger, écrivit plus tard que "son antisémitisme" s'était "calmé quinze jours avant la fin de la guerre" - est intimement liée à la période 39-45, période royale pour le cinéma français comme il le déclarait encore, sans scrupule excessif, en 1979: "Qu'on puisse justifier ce cinéma en y voyant le seul qu'on pouvait faire à l'époque, ou qu'on voit dans l'occupation des studios (et le décoratisme du style) une métaphore de l'Occupation du pays est une chose, mais qu'on décide que le cinéma français n'a jamais été aussi grand que quand le pays était petit, il y a là un malaise", écrivait Serge Daney en 1989 dans un article justement intitulé "Autant-Lara n'est (vraiment) pas une merveille".
Né en 1901 à Luzarches (Val-d'Oise) d'un père architecte ami de Rodin, Edouard Autant, et d'une sociétaire de la Comédie-Française, Louise Lara, Claude Autant-Lara étudie aux Beaux-Arts la peinture et la décoration. En 1919, il intègre le groupe d'artistes (Fernand Léger, Alberto Calvacanti...) dont L'Herbier s'est entouré pour travailler. Il part pour Hollywood où il passe deux ans, réalisant notamment les versions françaises des films de Buster Keaton, mais il ne perce pas et rentre en France. En 1933, il signe son premier long métrage, Ciboulette, d'après une opérette populaire. Mais l'auteur du livret renie le film qui est mutilé. Autant-Lara est alors tricard auprès des studios et connaît un passage à vide, dirigeant les films de Maurice Lehmann (le Ruisseau, Fric-Frac) sans apparaître au générique.
Subversif? La France pétainiste fait un triomphe à trois films qu'Autant-Lara parvient enfin à réaliser sous son nom avec l'actrice Odette Joyeux. Son succès ne se démentira plus. Avec le duo de scénaristes-dialoguistes Jean Aurenche et Pierre Bost, il se spécialise dans l'adaptation littéraire grand genre et passe à la ciné moulinette Radiguet (le Diable au corps), Colette (le Blé en herbe), Dostoïevski (le Joueur), Simenon (En cas de malheur), Dumas (Vive Henry IV, vive l'amour), Marcel Aimé (la Traversée de Paris, la Jument verte). Le choix de ses sujets, à caractère presque systématiquement sulfureux ou polémiques, l'expose continuellement aux ligues catholiques, à la censure et aux remous sociétaux de toutes sortes. Le Diable au corps est amputé de deux scènes, le Rouge et le Noir tronqué de trente minutes, des députés s'excitent contre le Blé en herbe, Tu ne tueras point, sur l'objection de conscience en pleine guerre d'Algérie, est interdit pendant deux ans et sort censuré... Chaque film entend ainsi porter le fer de la subversion dans une société française qui continue de vivre sur un mode soft l'antienne du maréchal Travail-Famille-Patrie. Autant-Lara en est le héros et le martyr, grande gueule malcommode macérant dans la haine de soi et vouant son académisme stylistique à un projet de destruction idéologique qu'il ne pouvait réellement assumer. La violence était ailleurs.
Mais la pertinence et la sincérité de ses combats furibards laissent de plus en plus dubitative la nouvelle frange cinéphile qui se développe au sein des Cahiers du cinéma qui n'admire en France que la raideur altière d'un Bresson et se méfie des effets de manche à message d'un cinéma intégralement fondé sur ce que Truffaut nommera avec une moue de dédain le "réalisme psychologique". En 1954, Truffaut dégaine son fameux article, "Une certaine tendance du cinéma français", dans lequel il dénonce un cinéma de scénaristes, c'est-à-dire de "littérateurs", à qui il reproche avec virulence de "mépriser le cinéma en le sous-estimant". Occupant la place au fond confortable de l'anticonformiste de service, Autant-Lara accuse le coup, rétorque avec sa verve propre, mais le rapport de force s'inversera inexorablement, les cinéastes dit de la "qualité française" (Autant-Lara, Jean Delanoy, Yves Allégret, René Clément...) ont mangé leur pain blanc.
En 1956, avec la Traversée de Paris, portrait incendiaire de la France des petits profiteurs du marché noir porté par un casting en béton (Gabin, Bourvil et de Funès), puis En cas de malheur (1958) avec Gabin-Bardot, Autant-Lara brûle ses dernières cartouches. Le déclin, de Joueur mort-né en Patates pourries (avec Pierre Perret!), s'amorce, le venin vire vinaigre, le scrogneugneu "rad-soc" prépare sa tirade finale. En surdose de négatif et d'incrédulité cynique, il sort de sa réserve avec un franc-parler renouvelé, négationniste: "Auschwitz... Le génocide, on n'en sait trop rien." Rideau.
1958 - Pour : LA TRAVERSÉE DE PARIS - Prix du meilleur film du syndicat français de la critique du cinéma, France.
1955 - Pour : LE ROUGE ET LE NOIR - Prix du meilleur film du syndicat français de la critique du cinéma, France.
1949 - Pour : LE DIABLE AU CORPS - Ruban d'Argent du meilleur film étranger du syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.
50 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1976 - GLORIA
1969 - PATATES .LES
1968 - FRANCISCAIN DE BOURGES .LE
1966 - PLUS VIEUX MÉTIER DU MONDE .LE
1966 - FEMME EN BLANC SE RÉVOLTE .UNE
1965 - JOURNAL D'UNE FEMME EN BLANC .LE
1963 - HUMOUR NOIR
1963 - MAGOT DE JOSEFA .LE
1962 - MEURTRIER .LE
1960 - VIVE HENRI IV, VIVE L'AMOUR
1960 - TU NE TUERAS POINT
1961 - COMTE DE MONTE CRISTO .LE
1960 - BOIS DES AMANTS .LE
1959 - JUMENT VERTE .LA
1959 - RÉGATES DE SAN FRANCISCO .LES
1958 - JOUEUR .LE
1958 - EN CAS DE MALHEUR
1956 - TRAVERSÉE DE PARIS .LA
1955 - MARGUERITE DE LA NUIT
1954 - BLÉ EN HERBE .LE
1953 - BON DIEU SANS CONFESSION .LE
1951 - AUBERGE ROUGE .L'
1951 - SEPT PÉCHÉS CAPITAUX .LES
1949 - OCCUPE-TOI D'AMÉLIE
1947 - DIABLE AU CORPS .LE
1944 - SYLVIE ET LE FANTÔME
1943 - DOUCE
1942 - LETTRES D'AMOUR
1941 - MARIAGE DE CHIFFON .LE
1939 - FRIC-FRAC
1938 - RUISSEAU .LE
1937 - AFFAIRE DU COURRIER DE LYON .L'
1933 - CIBOULETTE
1932 - ATHLÈTE INCOMPLET .L'
1932 - PLOMBIER AMOUREUX .LE
1931 - FILS DU RADJAH .LE
1931 - PENTE .LA
1931 - PUR SANG
1931 - BUSTER SE MARIE
1927 - PANAME... N'EST PAS PARIS
1926 - NANA
1926 - DIABLE AU COEUR .LE
1925 - PARIS QUI DORT
1925 - VOYAGE IMAGINAIRE .LE
1923 - INHUMAINE .L'
1922 - DON JUAN ET FAUST
1920 - HOMME DU LARGE .L'
1920 - CARNAVAL DES VÉRITÉS .LE
5 documentaires, 4 Courts métrages, 3 moyen métrages et 1 participations pour la TV.
1987 - BUSTER KEATON : A HARD ACT TO FOLLOW
Seulement dans son propre rôle - Documentaire biographique en 3 épisodes pour la télévision.
Réal : Kevin Brownlow et David Gill
1979 - ANNA MAGNANI, UN FILM D'AMOUR
1974 - HISTOIRE DU CINÉMA FRANÇAIS PAR CEUX QUI L'ONT FAIT
1973 - LUCIEN LEUWEN
1968 - FLASH 29
1936 - MY PARTNER, MR DAVIS
1932 - INVITE MONSIEUR À DÎNER
1932 - PEUR DES COUPS .LA
1932 - CLIENT SÉRIEUX .UN
1932 - GENDARME EST SANS PITIÉ .LE
1929 - CONSTRUIRE UN FEU
1926 - VITTEL
1923 - FAITS DIVERS
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