Diplômé de la prestigieuse American Academy of Dramatic Arts de New York, il rejoint en 1917 une compagnie théâtrale en tournée, puis débute à Broadway a partir de 1919 dans de nombreuses pièces de théâtre. Acteur polyvalent, d’une allure distinguée, le regard direct il pouvait jouer du comiques ou du dramatiques avec cette facilité de donner du charme et du brio à ses multiples rôles. Il débute au cinéma dans deux films muets en 1918 et 1920 puis retourne sur scène pendant dix ans avant de refaire surface au cinéma pour la première version sonore de «Liliom» (1930) de Frank Borzage dans le rôle d’un menuisier. Mais encore une fois il retourne sur scène pendant quatre ans se forgeant ainsi une solide réputation théâtrale.

Retour sur les plateaux en 1935 et signe un contrat avec la RKO. Le studio décide lui confier le rôle de d’Artagnan dans «Les trois mousquetaires» (1935) de Rowland V.Lee, une version sonore du roman d'Alexandre Dumas sorti en la première fois 1922 avec Douglas Fairbanks . Il enchaîne avec «Le mystère de Mason Park» (1936) de Benjamin Stoloff, il campe un amnésique, qui a le sentiment que c'est lui qui a assassiné le producteur d’un théâtre, Marie Smith Margot Grahame une actrice du théâtre va l’aider a traquer le vrai tueur. Puis, dans «Furie» (1936) de Fritz Lang, il tient le rôle d'un procureur général qui doit juger Spencer Tracy injustement soupçonné d'un enlèvement d'une jeune femme . Il est aussi sollicité pour jouer des drames de guerre ; lors la guerre du Pacifique il tient le rôle du Capitaine de frégate Roberts dans «La sentinelle du Pacifique » (1942) de John Farrow et dans «Les anges de miséricorde» (1943) de Mark Sandrich celui d'un aumônier en poste aux Philippines pendant la Seconde Guerre mondiale, il effectuera une cérémonie de mariage entre Claudette Colbert et George Reeves dans laquelle sa prestation et sa diction sont si précises qu'elles semblent presque shakespeariennes. En 1947 il fait partis d'un groupe de miliaires parachutés en Normandie pour localiser le siège de la Gestapo au «13, rue Madeleine» de Henry Hathaway, mais un espion nazi s’est infiltré dans le groupe. Citons aussi dans un film d’aventure «Aventure dans le grand Nord» (1953) de William A.Wellman il incarne le colonel Fuller qui rassemble une équipe d'aviateurs pour secourir le capitaine Dooley John Wayne qui à fait un atterrissage forcé dans le Grand Nord canadien dans des conditions mortelles.

En 1956 dans un film dramatique de Walter Doniger «La loi des gangs» il aide à sortir de l’enfer un jeune bookmaker Perry Lopez impliqué avec des voyous , avec Beverly Garland son épouse qui attend un bébé et Ted de Corsia qu’il lui conseille de se taire . Il est le père de Montgomery Clift dans «L’arbre de vie » (1957) d’Edward Dmytryk ou Monty, un poète et professeur tombe amoureux d'une jeune Sudiste Elizabeth Taylor mais la Guerre de Sécession va chambouler leurs existences.

A partir des années 60 sa carrière s'essouffle, il ne tourne plus que quatre films on peut citer «Mirage» (1965) d’Edward Dmytryk ou il incarne un militant pour la paix mais dans son entourage des meurtres sont commis. Il termine sa carrière avec un film d'horreur «Silent Night, Bloody Night» (1974) il est le maire d'une petite ville du Massachusetts ou un tueur fou James Patterson décime tout les notables de la ville qu'il juge responsable de la mort de sa sœur, infirmière dans un asile d'aliénés. Il fait une dernière apparition en 1984 dans «Grace Quigley » d’Anthony Harvey où Katharine Hepburn engage un tueur à gages Nick Nolte pour mettre fin à ses jours et aussi d'autres vieux qui se sentent seuls et fatigués de vivre.

Walter Abel fut d’abord un grand homme de théâtre, au cinéma, bien qu’il a rarement obtenu un rôle principal, il laisse une filmographie de plusieurs rôles secondaires remarquables, il a aussi joué quelques mineurs comme un éditeur de journaux, le bon copain, un industriel, un beau père ou encore un grand père grincheux, au petit écran il participa à une trentaine de séries télévisées, Walter Abel était marié à la harpiste de concert Marietta Bitter de 1926 jusqu'au décès de l'acteur le 26 mars 1987 d'un infarctus du myocarde dans l'Essex, Connecticut, il avait deux fils, John et Michael.