Hommage à VITTORIO GASSMAN

 

 

Source de la vidéo : You Tube -- Ajout de la vidéo le 30 octobre 2012 par Philippe de CinéMémorial

 

 

A l'occasion d'une émouvante cérémonie d'adieux (à la profession) à la Sinista de Rome il y a un peu plus d'un an, Vittorio Gassman s'était adressé aux journalistes, prévoyant sa propre nécrologie : "Écrivez ce que vous voulez de moi ; il suffit que vous commenciez en disant : 'C'était le meilleur'." Il avait pourtant largement attendu, malgré des avertissements sérieux (trois années de maladies et de dépressions), pour prendre sa retraite.

Né à Gênes en le 1er septembre 1922, Vittorio Gassman, poussé par sa mère, se dirige vers le théâtre. Son amour pour le théâtre ne le quittera jamais ; il donnera des cours jusqu'à la fin de sa vie. Fils d'un Autrichien et d'une championne italienne de basket (il fera lui-même partie de l'équipe universitaire italienne), Vittorio Gassman apprend son métier sur les planches où il rencontre Luchino Visconti. Il fait ses débuts au cinéma à 24 ans avec Danièle Cortis de Mario Soldati. Il joue à la fin des années 40 des rôles de jeunes séducteurs dans des mélodrames et incarne des héros dans des films d'aventures, sous la direction notamment du populaire Ricardo Freda (Le chevalier mystérieux — 1948). Insatisfait des rôles qu'il joue, Gassman retourne sur les planches pour monter sa propre compagnie de théâtre, Il Theatro d'arte italiano, où il met en scène Tennessee Williams et Shakespeare.

Photo avec sa seconde épouse, l'actrice : Shelley Winters

Après un début de carrière où il a déjà joué avec les plus grands réalisateurs italiens de l'époque (Mario Camerini, Luigi Comencini, Ricardo Freda, Mario Soldati, Giuseppe de Santis...), Vittorio Gassman tente l'aventure hollywoodienne. Il signe un contrat avec la MGM, tourne avec King Vidor, Joseph H. Lewis, Charles Vidor, Richard Fleischer, se marie avec Shelley Winters. Mais son idylle avec l'actrice est tout aussi anecdotique que sa carrière d'acteur outre-Manche. Il retourne alors en Italie où il retrouve à nouveau les planches.

 

Photo du film : Le Fanfaron de Dino Risi, avec : Jean-Louis Trintignant, Vittorio Gassman.

 

C'est Mario Monicelli qui le fait définitivement connaître à toute l'Italie avec un film qui annonce les débuts de la grande comédie italienne, Le Pigeon. C'est aussi la première apparition à l'écran de Claudia Cardinale. Gassman a changé de registre et développe son grand talent pour la comédie. C'est à la suite de ce film que va naître une des plus grandes collaborations acteur/réalisateur de l'histoire du cinéma, avec le grand Dino Risi. L'aventure débute en 1961 avec Une vie difficile. Suivent deux grands classiques de la comédie italienne : Les montres, somme de 22 sketches corrosifs et hilarants avec Ugo Tognazzi, et Le fanfaron, où Gassman joue aux côtés de Jean-Louis Trintignant. Vittorio Gassman tourne entre 3 et 4 films par an avec la nouvelle et brillante génération du cinéma italien, Nino Manfredi, Ettore Scola, Pasquale Festa Campanile, Mario Monicelli, Marco Ferreri, Sergio Corbucci.

 

Photo du film : Riz amer, avec : Silvana Mangano et Vittorio Gassman.

 

Son travail d'acteur s'affine, et il joue des personnages de plus en plus géniaux. Les années 70 sont synonymes de chefs-d'œuvre pour Vittorio Gassman. Tout d'abord avec un des plus beaux films de Dino Risi, Au nom du peuple italien (1971), mais aussi avec grand western italien, Mais qu'est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ? de Sergio Corbucci (1972). Œuvre atypique, ce western mêle brillamment politique, humour, et mélancolie. Vittorio Gassman y joue un orgueilleux et génial acteur/chef d'une troupe de théâtre italienne en tournée aux Etats-Unis, qui se retrouve pris malgré lui dans les méandres de la révolution mexicaine. Puis c'est la reconnaissance mondiale en 1974 avec Parfum de femme pour lequel il obtient le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes.

 

Photo du film : Il Sorpasso, avec : Catherine Spaak, Vittorio Gassman en 1962.

 

En 1978, il tourne deux films avec Robert Altman (Quintet et Un mariage), consomme son troisième mariage (et 4 enfants). Dans les années 80, il ralentit un peu son rythme de travail et remonte sur les planches. Il tourne en Italie, en France (avec Alain Resnais et Philippe De Broca), et aux Etats-unis. Au début des années 90, il publie Mémoires dans une soupente, à la suite d'une grande période de dépression et de maladie. Vittorio Gassman finit sa vie à Rome, où il donne des cours de théâtre. Il faisait partie de ses rares comédiens qui deviennent magnifiques en vieillissant. Il est mort à Rome le 29 juin 2000.

 

 

SES RÉCOMPENSES :

 

2000 - Ruban d'Argent Spécial - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.

1999 - Pour : LE DÎNER - Ruban d'Argent - Meilleur second rôle masculin - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.

1996 - Lion d'Or - Pour sa carrière - Festival du cinéma de Venise, Italie.

1996 - David - Pour l'ensemble de sa carrière - Prix David di Donatello, Italie.

1991 - David Spécial - Prix David di Donatello, Italie.

1989 - Prix Spécial du Jury - Pour sa contribution artistique au cinéma - Festival des films du monde - Montréal, Canada.

1988 - Prix Donostia - Pour l'ensemble de sa carrière - Festival international du film de San Sebastián, Espagne.

1988 - Pour : LO ZIO INDEGNO - Ruban d'Argent - Meilleur acteur - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.

1987 - Pour : LA FAMILLE - David - Meilleur acteur, Italie.

1984 - Assiette Spéciale - Prix David di Donatello, Italie.

1982 - Médaille d'Or du Ministère du Tourisme - Prix David di Donatello, Italie.

1979 - Pour : CHER PAPA - Prix David - Meilleur acteur - Prix David di Donatello, Italie.

1975 - Pour : PARFUM DE FEMME - Ruban d'Argent - Meilleur acteur - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.

1975 - Pour : PARFUM DE FEMME - Prix d'interprétation masculine - Festival du cinéma de Cannes, France.

1971 - Pour : BRANCALEONE AUX CROISADES - Prix du meilleur acteur - Festival international du film de San Sebastián, Espagne.

1967 - Pour : L'HOMME À LA FERRARI - Prix David - Meilleur acteur - Prix David di Donatello, Italie.

1966- Pour : CENT MILLIONS ONT DISPARU - Prix David - Meilleur acteur - Prix David di Donatello, Italie.

1964 - Pour : LES MONSTRES - Prix du jury - Meilleur acteur - Festival du cinéma de Mar del Plata, Argentine.

1962 - Pour : LE FANFARON - Ruban d'Argent - Meilleur acteur - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.

1960 - Pour : LA GRANDE GUERRE - Prix David - Meilleur acteur - Prix David di Donatello, Italie.

1958 - Pour : LE PIGEON - Ruban d'Argent - Meilleur acteur - Syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie.