Fils de Edward de Corsia un vaudevillien originaire du Texas et de Helen (née Le Sage), une artiste de variétés. Ted de Corsia de son vrai patronyme Edward Gildea de Corsia est né à Brooklyn dans l'arrondissement de NewYork, le 29 septembre 1903. De par la profession de ses parents, son enfance et sa scolarité se fait d'école en école, au gré des engagements de la famille dont New York, Philadelphie, Chicago. A 6 ans, il monte pour la première fois sur scène dans une pièce « Red Ike » écrite par son père.

Kirk Douglas et Ted De Corsia. Dans le film de 1954 : 20 000 lieues sous les mers

Pour payer ses études il fait plusieurs jobs, plombier, électricien, vendeur. Pendant la Grande Dépression, doté d'une belle voix, il entre à la radio où ses shows sont des succès. Le succès aidant, il se retrouver sur scène à Broadway en 1929, dans le drame asiatique « The Father returns », adaptation de Conrad V. Norman et en 1935 dans « Symphony » de Charles March.

C'est son ami Orson Welles qui lui met le pied à l'étrier avec son film noir étrange et sombre « La dame de Shanghai » (1947) dans le rôle d'un tueur et maître chanteur nommé Sidney Broome avec la flamboyante Rita Hayworth et Everett Sloane. Avec sa trogne menaçante, l’œil fourbe et sa voix profonde, il n'est pas voué pour les comédies légères mais pour une impressionnante brochette de salauds, de roublards ou de sadique, un excellent second couteau très convaincant dans les westerns, ou les films noirs.

On le découvre ensuite dans « La cité sans voile » (1948) de Jules Dassin il est mémorable en joueur d'harmonica et ancien lutteur, accusé de plusieurs meurtres dont celui d'une jeune mannequin, pris en chasse par la police il y perdra la vie avec Barry Fitzgerald et Howard Duff.

Il confirme sa personnalité cinématographique de sale type avec « Les révoltés de Folsom Prison » (1951) de Crane Wilbur, il est le directeur Ben Rickey de la prison de Folsom aux méthodes violentes et tortueuses destinées à battre les prisonniers à la soumission avec David Brian, Steve Cochran et Philip Carey. La même année avec « La femme à abattre » de Bretaigne Windust, sous la lourde protection policière, il est le gangster Joe Rico qui doit témoigner contre le seigneur du crime Albert Mendoza (Everett Sloane) ; puis il campe un indien Sioux nommé Poitrine de fer dans le western « Le fils de Geronimo » (1952) de George Marshall, avec Charlton Heston dans le rôle titre appelé Cœur Vaillant.

Hal Baylor, Scotty Beckett, et Ted de Corsia. Dans le film de 1953 : Hot News.

Il est Doc' Penny le chef d'un gang de voleurs de banque dans « La chasse au gang » (1954) le gang tombera en embuscade avec Sterling Hayden et Charles Bronson ; un homme de main sadique dans le film noir de Joseph H. Lewis « Association criminelle » (1955) de Joseph H. Lewis, avec Cornel Wilde, Richard Conte et Lee Van Cleef ; un flic corrompu dans « L’ultime razzia » (1956) de Stanley Kubrick ; un rôle de crapule dans « Deux rouquines dans la bagarre » (1956) de Allan Dwan, il est Solly Caspar, un puissant chef de la criminalité métropolitaine, qui veut contrôler une ville où deux soeurs (Arlene Dahl et Rhonda Fleming) sont impliquées dans des affaires de corruption . On le retrouve le crâne rasé en chef indien Kowanen dans « L’attaque du Fort Douglas » (1956) de Kurt Neumann avec Scott Brady, Neville Brand et Rita Gam la squaw Onida.

Il est tout particulièrement à sa place dans les rôles de mafiosi, gominés en costume rayé comme ; Rocca, le chef de la mafia de Chicago face à ses rivaux dans « L’ennemi public » (1957) de Don Siegel, avec entre autres Mickey Rooney, Carolyn Jones et Anthony Caruso ; le même rôle dans « Les secrets de la mafia » (1959) de Edward L. Cahn, il est Augie Martello, chef de la Mafia dans l'est du pays, il est abattu par des hommes armés d'une mafia rivale avec Cameron Mitchell et James Brown ; il est encore pour la énième fois le chef d’un gang dans « Feu sans sommation » (1963) de Sidney Salkow où Audie Murphy de retour dans sa ville natale va lutter contre son ancien gang, dirigé par Spangler (Ted de Corsia ), qui a l'intention de pilier la ville . Il excelle aussi dans des films d’aventure tels ; « Les boucaniers » (1958) d'Anthony Quinn , il tient le rôle du capitaine Rumboaux aux cotés du flibustier français Jean Laffite (Yul Brynner) avec Charlton Heston et Claire Bloom ; un légionnaire dans « Spartacus » (1960) de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas dans le rôle titre avec en appui, Laurence Olivier, Jean Simmons et Peter Ustinov ; le Chef tribal Cherokee Buffalo Horn dans le western de Edward L. Cahn « Oklahoma territory » (1960) avec Bill Williams et Gloria Talbott…

Rare sont les rôles qui le mettent du bon coté de la loi, dans « Piège au grisbi » (1965) de Burt Kennedy, il campe un capitaine de police qui enquête sur un cambriolage avec Ricardo Montalban, Glenn Ford, Elke Somme et Rita Hayworth. Et l’année suivante il campe un barman aux cotés de Steve McQueen qui est sur les traces des meurtriers de ses parents dans le western « Nevada Smith » de Henry Hathaway.

Dans les années 70 il tourne que deux films dont un film étrange « Un homme est mort » (1972) de Jacques Deray un tueur professionnel français (Jean-Louis Trintignant) se rend à Los Angeles pour éliminer un milliardaire nommé Victor (Ted de Corsia), la scène du funérarium qui montre son cadavre assis dans un fauteuil un cigare à la main, est assez terrifiante, une image qui symbolise parfaitement les personnages joués par ce pilier du film noir.

On trouve peu d'élément sur sa vie privée, on sait qu'il fut marié une première fois avec Mary Robertson en janvier 1934 qui lui donna un enfant Deidre Corsia et un an plus tard il divorce, remarié en 1939 avec Rachel Thurber avec deux enfants sans plus de renseignements.

Ted de Corsia est décédé le 11 avril 1973 d'une crise cardiaque à Encino à Los Angeles en Californie, incinéré et ses cendres ont été dispersées en mer.