Sidney Bechet est né à la Nouvelle-Orléans en mai 1897, trois ans avant son compatriote Louis Armstrong; mais alors que le jeune Louis connaît la pauvreté, l'éclatement familial et le centre de réadaptation, le jeune Sidney appartient à la classe moyenne. Chez lui, la musique est importante. Son père, cordonnier, joue de la flûte et ses quatre frères pratiquent tous un instrument. C'est d'ailleurs un de ses frères qui lui fournira sa première clarinette, à l'âge de 8 ans.

Sidney Bechet commencera par jouer dans les soirées familiales des valses, des quadrilles, avant d'être attiré, à l'adolescence, par les rythmes syncopés des salles de danse et des maisons closes de Storyville.

Bechet quitte la Nouvelle-Orléans à 19 ans pour suivre, à Chicago, le pianiste Clarence Williams et son spectacle de variétés. Mais c'est en 1919 qu'il fera le grand saut en partant pour Londres, après la proposition du compositeur-chef d'orchestre Will Marion Cook de se joindre à sa formation, le Southern Syncopated Orchestra. Bechet, qui avait aussi appris à jouer du saxophone soprano, devait finalement devenir plus célèbre au sax qu'à la clarinette.

Une grande partie de sa carrière s'est déroulée outre-mer. En 1925, il fait partie de l'orchestre de Claude Hopkin pour une revue dont Joséphine Baker est la vedette, puis, il suit Noble Sissie à Londres, Paris, ainsi qu'aux États-Unis. En 1932, Bechet et son ami Tommy Ladnier (un trompettiste) fondent leur orchestre, le New Orleans Feetwarmers. En 1945, Sidney Bechet emménage à Brooklyn, et commence à donner des cours de clarinette et de sax. Parmi ses élèves, il y a Bob Wiber qui viendra habiter avec lui pour bénéficier de leçons plus longues et plus fréquentes. Bechet finira ses jours en France. Les pièces Petite fleur ou Rue des Champs Élysées témoignent de l'amour qu'il portait à ce pays, sans oublier pour autant ses attaches américaines exprimées, entre autres, par Chant in the Night, Blues in the Air, Bechet's Fantasy ou Quincy Street Stomp.

Sidney Bechet est mort à Paris le 14 mai 1959. Les rues d'Antibes qui l'avaient inspiré ont vu passer un cortège funèbre inusité, dans le plus pur style des enterrements à la Nouvelle-Orléans.

 

Fait le 22 décembre 2009 par Philippe de CinéMémorial.