À 16 ans, il quitte le toit familial pour échapper aux brimades, il vit de menus larcins et de vols de voitures, ses méfaits à répétition lui valent de nombreux démêlés avec la justice, jugé antisocial et incorrigible, il paye ces fautes de 3 ans de réclusion dans la maison de correction d’El Reno en Oklahoma, cela jusqu’à sa libération sur parole à l’aube de ses 21 ans. À sa sortie, Francis exerce différents petits boulots, notamment bûcheron, boxeur, chauffeur de poids lourd, palefrenier, cow-boy …Son existence va changer radicalement le jour où, chevauchant dans les collines de San Fernando, il rencontre l’acteur Alan Ladd qui, lui trouvant une carrure d’aventurier, l’encourage vivement à devenir comédien. Liant la parole aux gestes, Alan le présente à son épouse, un agent artistique, qui lui arrange une audition auprès du studio 20th Century Fox.

Ce grand gaillard d’1m90, la silhouette virile et son regard bleu-vert, Francis n’a aucun mal à être retenu et débute d’abord comme figurant sous son vrai nom Frank McCown dans des comédies musicales notamment avec Carmen Miranda ou Linda Darnell. Lors d’une soirée organisée par les époux Ladd, Henry Wilson, employé de David O. Selznick le rencontre et lui propose le rôle saisissant d’un tueur dans «La maison rouge» en 1946 avec comme partenaires Edward G. Robinson , Judith Anderson et Julie London… Sous le pseudonyme de Rory Calhoun, il s’impose avec «Le gaucho» (1952) de Jacques Tourneur, il campe un hors-la-loi qui prend la tête d'une bande d'insurges contre la colonisation de la pampa par le chemin de fer américain, seul l’amour d’une aristocrate Gene Tierney le fera rentrer dans le droit chemin. George Sherman l’invite dans sa révolution Mexicaine avec «Le trésor de Pancho Villa» (1955); trois mercenaires: Tom, Juan et Pablo, respectivement interprétés par Rory Calhoun, Gilbert Roland et Joseph Calleia, vont attaquer un train, pour s’emparer d’un fabuleux magot en or pour aider Pancho Villa à mener la révolution.

Vers la fin des années 50, lorsque le genre western amorce son déclin, Rory Calhoun glisse dans des productions diverses. On peut citer le péplum «Le colosse de Rhodes» (1960) de Sergio Leone où sur fond de complot entre Phéniciens et Grecs, il est le général grec Dario, qui s’éprend de la jolie Diala, Lea Massari, la fille de l’architecte de la statue d’Apollon. En 1961, Hugo Fregonese lui offre le rôle de l’aventurier «Marco Polo» qui quitte l’Italie pour la Chine, mais dans cette Chine médiévale, il découvre un peuple opprimé, affamé, au bord de la révolte, avec les rebelles il va libérer le Grand Khan et la princesse Amurroy, incarnée par Yoko Tani.

Il est également à l’aise dans les films d’action comme «Evasion en Corée» (1963) un film de guerre de Francis D. Lyon, avec William Bendix et Richard Jaeckel, ils s’évadent d’un camp de prisonniers ; dans « Sur la piste des Apaches» (1965) de R.G. Springsteen voyageurs et hors-la-loi s'unissent pour faire faces aux apaches hostiles aux colons qui s'accaparent de leurs terres. Il retrouve le terrain militaire dans le drame de guerre palpitant «Operation cross eagles» (1967) de et avec Richard Conte, le sergent Sean, Rory Calhoun, mène un commando en Yougoslavie pour kidnapper un général allemand en échange d’un général américain détenu dans une forteresse allemande.

Les années suivantes, Rory Calhoun est plus ou moins relégué au grand écran dans des rôles secondaires, mais la télévision lui offre l’opportunité de rester dans le top avec de nombreux westerns, un terrain qu’il apprécie particulièrement comme entre autres : The Texan de 1958/60 ; Bonanza en 1964 ; Le virginien en 1964 ; La grande caravane en 1961/65 ou encore Gusmoke en 1965 et Les aventuriers du Far-West de 1963/66 …

Grâce à une gestion saine de son patrimoine immobilier construit tout au long de sa carrière, que Rory continue après son retrait du show bis son train de vie royal. Rory Calhoun avait quatre enfants trois filles avec sa première épouse Lita Baron épousé en 1948 et divorcé 1970) et une fille avec sa seconde épouse la journaliste Susan Kathleen Langely ils resterons unis jusqu’ au décès de l’acteur d’emphysème et de diabète le 29 avril 1999, au centre médical de Burbank ou il avait été admis quelques jours auparavant..