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Profession:
Acteur français.
Date et lieu de naissance:
10-09-1942, à Paris, France.
Date et lieu du décès:
18-10-2001, à Caluire-et-Cuire dans le Rhône en France.
Cause du décès:
D'une longue maladie.Âgé de 59 ans.
Nom de naissance:
Philippe Jean Aimé Clévenot.
État civil:
Marié à l'actrice : BÉRANGÈRE BONVOISIN.
Taille:
(180 cm)
Entré à la Comédie-Française en 1985 - Départ en 1987.
L’acteur Philippe Clévenot s’est éteint à l’âge de cinquante-neuf ans. Il avait dû s’éclipser il y a deux saisons, au cours des représentations du Marchand de Venise, mis en scène par Stéphane Braunschweig aux Bouffes-du-Nord. On le savait malade depuis des années. On s’inquiétait, puis on le retrouvait, de loin en loin, dans des représentations où il faisait merveille, sans éclat superflu, avec une gravité un peu lasse, le cuivre mélodieux de sa voix et son sens aigu du dire, qu’on pouvait croire inné.
Élégant en tout, soit toujours à légère distance, des autres, de lui-même, il ne consentit jamais à quelque médiocrité que ce soit. C’est sans doute pourquoi il ne put être chéri que des amants du théâtre le plus exigeant, et l’on ne se rappelle pas qu’il se soit un jour livré à quelque fracassante déclaration publique sur tel ou tel sujet. En homme ayant depuis beau temps fait le tour des choses, grand liseur et penseur, avec un fond de métaphysique, il avait trouvé dans l’alcool un ami dévorant. Il avait choisi de vivre dans un trou normand, à Villerville, au côté de sa compagne, la comédienne Bérangère Bonvoisin, partageant aussi avec elle des aventures de scène.
Dans son art, encore un métier, Philippe Clévenot fit flèche de toutes ses blessures, sans ostentation. Chaque rôle, il l’épousait le plus naturellement du monde, le comble pour quelqu’un d’aussi raffiné dans le registre de l’éthique et de l’esthétique. Cela signifie simplement qu’il imposait sa nature - sans violence apparente - à tout personnage qu’il touchait. Dans Elvire-Jouvet 40, par exemple, mise en scène de Brigitte Jaques que restitue par bonheur un film, Philippe Clévenot prononce les mots de Jouvet sans pour autant le singer, tout comme lorsqu’il réitéra la fameuse conférence d’Antonin Artaud au Vieux-Colombier, il ne s’astreignit pas à une mimésis de pacotille, mais mit en jeu sa propre qualité de douleur d’être au monde.
Ce sont là pour nous des souvenirs indélébiles, des représentations d’humanité qui abandonnent une trace de feu dans la conscience. Il en est tant d’autres que nous lui devons : la Vie de l’égoïste Fätzer, cette étrange météorite tombée de la constellation Brecht, sous la direction de Bernard Sobel ; ou encore son Alceste, dans le Misanthrope conçu et réalisé par Jean-Pierre Vincent, un Alceste protéiforme, en proie aux contradictions d’une espèce de paranoïa critique. C’est dans cette pépinière du Théâtre national de Strasbourg, sous le règne de Jean-Pierre Vincent, justement, que Philippe Clévenot - après l’école du TNS alors pilotée par Hubert Gignoux - conquit d’emblée ses galons de jeune maître, au fil de plusieurs saisons vouées à la plus intense créativité. Il fut plus tard, chez Matthias Langhoff, un insolite Prince de Hombourg au milieu de gueules cassées. Avec Jean Jourdheuil, c’est la parole coupante de Heiner Müller qu’il avait dû affronter...
Le cinéma l’avait d’abord requis pour les Camisards (1971), de René Allio. Il y eut également Rivette, Patrice Lecomte, Bruno Nuytten, Jean-Jacques Beinex, Nicole Garcia, Gilles Bourdos pour élire cet acteur secret dont la longue silhouette semblait porter, accrochée sur l’épaule, une sombre chimère dont il avait l’exquise politesse de faire mystère.
Il est des acteurs de toutes sortes. Certains sont comme des ingénieurs construisant leur carrière comme un pont, d’autres, moins prosaïques, ne tirent que des plans sur la comète ou brûlent la chandelle par les deux bouts. Clévenot fut de la race tellement rare des acteurs poètes, au sens fort. Cela suppose pas mal de gouffres côtoyés dans l’implication de tout l’être, au sein du périlleux exercice de se donner en spectacle. Le chic, pour cet artiste admirable, a consisté à donner l’impression qu’il n’y a là rien de tragique.
34 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
2001 - MALRAUX, TU M'ÉTONNES !
1998 - PLACE VENDÔME
1998 - DISPARUS
1997 - MORDBÜRO
1993 - PLACE D'UN AUTRE .LA
1991 - ROMAN .LE
1991 - COUP SUPRÊME .LE
1991 - MERCI LA VIE
1990 - MARI DE LA COIFFEUSE .LE
1990 - JE T'AI DANS LA PEAU
1989 - DEUX FRAGONARD .LES
1989 - SWING TROUBADOUR
1988 - EMBRASSE-MOI
1988 - ROSELYNE ET LES LIONS
1988 - CAMILLE CLAUDEL
1988 - EDEN MISERIA
1987 - DE GUERRE LASSE
1986 - TROTTOIRS DE SATURNE .LES
1985 - MYSTÈRE ALEXINA
1985 - DIESEL
1984 - BLANCHE ET MARIE
1983 - YEUX DES OISEAUX .LES
1981 - CHANSON DU MAL AIMÉ .LA
1981 - EAUX PROFONDES
1979 - COCKTAIL MOLOTOV
1979 - WEST INDIES
1976 - CONQUISTADORES .LES
1975 - PARLEZ-MOI D'AMOUR
1975 - HISTOIRE DE PAUL
1974 - CÉLINE ET JULIE VONT EN BATEAU
1973 - ESCAPADE .L'
1973 - FRANCE SOCIÉTÉ ANONYME
1973 - MARIAGE À LA MODE .LE
1972 - MOINE .LE
1971 - CAMISARDS .LES
12 PARTICIPATIONS POUR LA TÉLÉVISION
1996 - COMÈTE .LA
1993 - RHÉSUS ROMÉO
1993 - POUR DEMAIN
1992 - URGENCE D'AIMER
1988 - ELVIRE-JOUVET 40
1983 - RICHELIEU OU LA JOURNÉE DES DUPES
1982 - DEUIL EN VINGT-QUATRE HEURES
1982 - EDWARD II
1982 - SORCIÈRE .LA
1981 - VILLE NOIRE .LA
1980 - MARIE
1980 - DOSSIERS ÉCLATÉS: DEUX MORTS À LA TOUSSAINT .LES
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28-04-2010 13:03:55