MILOS FORMAN

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Profession:
Professeur de cinéma, scénariste et réalisateur américain d'origine tchécoslovaque.

Date et lieu de naissance:
18-02-1932, à Cáslav en Tchécoslovaquie.

Date et lieu du décès:
14-04-2018, à Danbury au Connecticut, États-Unis.

Cause du décès:
De mort naturelle à l'âge de 86 ans.

Nom de naissance:
Jan Tomas Forman.

État civil:
Milos Forman s'est marié à trois reprises :

Marié en 1958 avec l'actrice : JANA BREJCHOVA - Divorcé en 1962.

Marié en 1964 avec la chanteuse : VERA KRESADLOVA - Divorcé en 1999.
qui lui donne des jumeaux.

Marié le 28 novembre 1999 avec : MARTINA ZBORILOVA - Jusqu'au décès de Milos en 2018.
qui lui donne également des jumeaux.

Taille:
(1m78)

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Anecdotes

Devenu citoyen américain en 1975.

Frère de Pavel Forman.

Il a été choisi par Michael Crichton pour diriger Harcèlement (1994) mais il a quitté le projet en raison de différences créatives avec Crichton.

Président du jury au festival du cinéma de Cannes en 1985.

Membre du jury au festival du cinéma de Cannes en 1972.

Un des trois seuls réalisateurs vivants à avoir réalisé deux films ayant remporté l'Oscar du meilleur film. Les autres sont Francis Ford Coppola et Clint Eastwood.

 

photos

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Biographie

MILOS FORMAN, L'AUTEUR D'«AMADEUS» ET DE «MAN ON THE MOON», EST MORT

 

Orphelin, grandi dans la Tchécoslovaquie stalinisée, il a été l'un des plus brillants représentants de la Nouvelle Vague de son pays avant de triompher à Hollywood.
Milos Forman, lors de la cérémonie des Oscars en 1985, où avait triomphé son film «Amadeus».
Le cinéaste Milos Forman, né en 1932 à Caslav, ex-Tchécoslovaquie, est mort ce vendredi 13 avril à l’âge de 86 ans à Hartford, États-Unis, ville du Connecticut où il résidait depuis plusieurs décennies. En cinquante-cinq ans, ce réalisateur perfectionniste aura réalisé seulement douze longs-métrages qui constituent une œuvre d’une cohérence sans faux pas et discrètement subversive malgré le classicisme de sa forme. Sa vie aura été marquée par l’histoire du vingtième siècle, parfois tragiquement. Son œuvre en sera imprégnée, à travers une défense constante des libertés individuelles face aux autoritarismes, puritanismes et intolérances qui les oppriment ; ainsi que par un humour sarcastique mais jamais cynique.

Alors qu’il n’avait pas encore dix ans, son père, juif et résistant, puis sa mère sont déportés et assassinés à Auschwitz. Après la guerre, dans l’établissement pour orphelins où il étudie, il rencontre Vaclav Havel, futur dramaturge, dissident et président de la République, ainsi que d’Ivan Passer, futur réalisateur d’Éclairage intime et de la Blessure, qui sera le coscénariste de ses premiers films. Forman étudie ensuite à la FAMU, la grande école de cinéma tchèque, terreau de la nouvelle vague nationale dont il sera le chef de file. Son premier court-métrage, le Concours (1963), est un documentaire sur une audition de jeunes chanteurs tentant d’intégrer la troupe d’un théâtre musical en vogue. Ce film «yé-yé» est déjà tout un programme pour celui qui deviendra, avec les magnifiques As de pique (1963) et les Amours d’une blonde (1965), le chantre de la jeunesse de son pays, avide de joie et d’amour dans une société figée et étouffante.

Par son principe même, le Concours affirme également d’emblée ce qui fera la force des films tchèques de Forman : une dimension documentaire qui passe notamment dans son attention aux visages et aux attitudes de ses acteurs non-professionnels. À travers des scénarios simples, aux allures de chroniques, ses premiers films s’imprègnent d’une réalité sociale et d’une énergie populaire qui n’avaient pas leur place dans le cinéma officiel de l’époque. Même si le ton est apparemment comique, l’As de pique et les Amours d’une blonde sont empreints d’une sourde tristesse, à l’image de leurs jeunes protagonistes, sans cesse freinés dans leurs élans.

L’exil aux Etats-Unis
Dans Au feu les pompiers (1967) – film se déroulant entièrement lors d’un bal de pompiers où rien ne se passe comme prévu, jusqu’à tourner à la catastrophe –, la satire sociale est plus évidente. Forman n’a jamais caché que ces pompiers dépassés par les évènements, méprisants sans s’en rendre compte des citoyens qui n’attendent rien d’eux, étaient une représentation métaphorique des membres du bureau politique du parti communiste tchèque. Malgré ses accents burlesques, la noirceur de cette fable politique n’échappera pas à la censure, qui interdira le film.

La répression du printemps de Prague et l’invasion du pays par les troupes soviétiques en août 1968 représenteront la fin des illusions et des espoirs de cette jeunesse que Forman avait accompagnés. Après un passage par Paris, il s’exile aux États-Unis en 1969, et deviendra citoyen américain en 1977. Le premier film qu’il réalise là-bas, Taking Off (1971) – autour des rapports entre des hippies fugueurs et leurs parents – s’ouvre comme son œuvre tchèque avait commencé : par une longue (et parfois hilarante) audition de chanteurs pops. C’est comme s’il cherchait à prolonger là-bas l’histoire de cette jeunesse qu’il avait filmée chez lui. Mais il s’intéresse ici moins aux adolescents hippies qu’aux adultes, au désarroi de la bourgeoisie américaine face aux aspirations de leurs enfants. Le ton est encore caustique mais jamais méprisant. Car si Forman peut se montrer très ironique, voire féroce, contre la société, il ne l’est jamais vis-à-vis de ses personnages.

Le film suivant sera l’un de ses plus grands succès et il lui assurera une place solide au sein d’Hollywood : Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975). L’histoire d’un homme (Jack Nicholson) se faisant interner dans une clinique psychiatrique pour échapper à la prison et qui, y découvrant la détresse des malades, fomente une rébellion. Le film touche à des sujets très importants pour Forman : l’oppression de l’individu, le rejet de l’anormalité, mais aussi la dimension théâtrale de toute révolte. On peut cependant lui reprocher son trait trop épais, inhérent à une représentation quelque peu outrée de la folie. Avec son adaptation de Hair (1979), il se connecte à nouveau avec la jeunesse et ses colères, mais avec une distance temporelle – la comédie musicale a déjà douze ans lorsqu’il l’adapte et la guerre du Vietnam est passée par là – qui prend en compte toutes les désillusions des années 1970. Il propose ainsi comme une réinterprétation de cette œuvre emblématique de la contre-culture.

Le meilleur du biopic
Moins connu, le très beau Ragtime (1981) est supérieur aux deux succès qui l’ont précédés, et il est plus profondément subversif. Adapté d’un roman de E.L. Doctorow, lui-même inspiré du Michael Kohlass de Kleist, le film raconte comme un homme noir victime d’une injustice s’obstine à obtenir réparation, jusqu’à prendre les armes. Située au début du XXe siècle, cette fresque ne montre rien moins que la naissance d’une révolte, rendu inévitable par le mépris d’une société puritaine et raciste.

Avec Amadeus (1984), son triomphal film sur Mozart (8 oscars), Forman entame une série de portraits de personnages célèbres qui représentent ce que l’on peut faire de mieux en matière de biopics. Pour une raison simple : il ne cherche jamais à rendre édifiantes les biographies des figures qu’il choisit, mais au contraire à exalter ce qu’elles peuvent avoir d’irrécupérable et de socialement inassimilable. Mozart, Larry Flint (Larry Flint, 1996) – magnat de la presse pornographique – et Andy Kaufman (Man on the Moon, 1999) – maître de la performance absurde et du comique inefficace –, ont en effet en commun d’être marginaux malgré eux, subversifs par fidélité à eux-mêmes, mais aussi par immaturité.

«Je me moque de la politique. Mais ce que je sais, c’est que si on veut dire la vérité on est toujours politique, même sans le vouloir», affirma Forman. Et c’est ainsi qu’il conçoit le rire de Mozart, l’obsession sexuelle de Flint ou le sourire idiot de Kaufman : comme les désarmantes expressions de l’enfance et de l’adolescence face à une société toujours trop rationnelle, compassée, puritaine. Dans Larry Flint et Man on the Moon, il montre aussi une sorte de retournement de la société du spectacle : le spectacle poussé au bout de son absurdité ou de son indécence jusqu’à devenir socialement intolérable.

Avec Amadeus, s’exprimait aussi la passion de Forman pour le XVIIIe siècle, celui du libertinage, des lumières et de la révolution. On retrouve ce tropisme dans Valmont (1989), sa très sensible et intelligente adaptation des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, qui connut un échec aussi retentissant qu’injuste pour être sortie juste après la version de Stephen Frears (qui nous semble aujourd’hui bien inférieure). Au regard hautin de ce dernier, il opposait une vision empathique de Valmont et Merteuil, dont il dévoilait les sentiments derrière leur apparente perversité. Forman retrouve également le XVIIe siècle dans l’inégal mais passionnant les Fantômes de Goya (2006), son dernier film. C’est moins Goya qui l’intéresse ici que le monde qui l’entoure, et en particulier la figure du frère Lorenzo, impitoyable et complexe inquisiteur. Encore une fois, une toute dernière, il s’intéressa à la confrontation d’un artiste solitaire face à l’oppression sociale et aux horreurs de l’Histoire.

Source : Par Marcos Uzal pour la Libération - Fait le 14 avril 2018 par Philippe de CinéMémorial.

SES RÉCOMPENSES :

2013 - Lifetime Achievement Award au Directors Guild of America Awards, États-Unis.

2010 - Prix Lumière du Festival Lumière pour l'ensemble de sa carrière, France.

2010 - Prix Lumière au Festival Lumière pour l'ensemble de sa carrière, France.

2000 - Pour le film : MAN ON THE MOON - Ours d'argent du meilleur réalisateur à Berlin, Allemagne.

1997 - Pour le film : LARRY FLYNT - Ours d'Or au Festival de Berlin, Allemagne.

1997 - Pour le film : LARRY FLYNT - Golden Globe du meilleur réalisateur, États-Unis.

1997 - Globe de Cristal du Festival international du film de Karlovy Vary pour l'ensemble de sa carrière, France.

1985 - Pour le film : AMADEUS - Oscar du meilleur réalisateur, États-Unis.

1985 - Pour le film : AMADEUS - Golden Globe du meilleur réalisateur, États-Unis.

1985 - Pour le film : AMADEUS - César du meilleur film étranger, France.

1976 - Pour le film : VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU - Oscar du meilleur réalisateur, États-Unis.

1976 - Pour le film : VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU - Golden Globe du meilleur réalisateur, États-Unis.

1976 - Pour le film : VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU - BAFTA du meilleur réalisateur, Royaume-Uni.

1971 - Pour le film : TAKING OFF - Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, France.

1964 - Pour le film : L'AS DE PIQUE - Voile d’Or au Festival international de Locarno, Suisse.

 

Filmographie

13 LONGS MÉTRAGES EN TANT QUE RÉALISATEUR
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2009 - DOBRE PLACENA PROCHAZKA

 

2006 - FANTÔMES DE GOYA .LES

 

1999 - MAN ON THE MOON

 

1996 - LARRY FLYNT

 

1989 - VALMONT

 

1984 - AMADEUS

 

1981 - RAGTIME

 

1979 - HAIR

 

1975 - VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU

 

1971 - TAKING OFF

 

1967 - AU FEU LES POMPIERS

 

1965 - AMOURS D'UNE BLONDE .LES

 

1964 - AS DE PIQUE .L'

 

5 LONGS MÉTRAGES EN TANT QU'ACTEUR
_________________________________

 

2011 - BIEN-AIMÉS .LES

 

2000 - AU NOM D'ANNA

 

1986 - BRÛLURE .LA

 

1974 - MÂLE DU SIÈCLE .LE

 

1957 - GRAND-PÈRE AUTOMOBILE

 

_______________________FIN_____________________

 

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