MARCELLE CHANTAL

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Profession:
Actrice et dame de théâtre française.

Date et lieu de naissance:
09-02-1901, à Paris, France.

Date et lieu du décès:
11-03-1960, à Paris, France.
Elle repose au cimetière Montmartre.

Cause du décès:
D'un cancer à l'âge de 59 ans.

Nom de naissance:
Marcelle Jenny Chantal-Pannier - À ses débuts : Marcelle Jefferson-Cohn.

État civil:
Mariée le 05 avril 1921 avec : DAVID JEFFERSON-COHN - Divorcée en 1930.

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Anecdotes


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Biographie

Hommage à MARCELLE CHANTAL
Extrait du film "L'Ordonnance", sorti le 25 août 1933. Marcelle Chantal au piano.

Source : Ajout de la vidéo le 18 février 2022 par Philippe de CinéMémorial


De son vrai nom Marcelle Jenny Pascal-Panier, Marcelle Chantal voit le jour dans une famille de banquiers, le 9 février 1901 dans le 9e arrondissement de Paris. (Selon certaine source, son acte de naissance fait mention du nom de sa mère Louise Marguerite Pascal et d’un père non mentionné, sa mère étant décédée la petite fille aurait été adoptée tardivement par Jeanne Thérèse Pascal-Panier.

A 16 ans ayant le gout pour la musique et de la danse, elle est reçu au conservatoire de musique de Paris où pendant trois ans elle est l'élève d'Amédée Louis Hettich où elle obtient un second prix de musique.

La jeune fille rencontre le réalisateur Marcel L’Herbier qui lui fait tourner un bout d’essai qui se verra concluant. Mais suite au refus familial elle renonce à ce projet d’actrice.


Marcelle Chantal - Dans un film de 1936 : LA PORTE DU LARGE


A 19 ans, elle épouse Jefferson-Cohn un richissime Anglais, négociant et éleveur de chevaux de courses. Emancipée de sa famille, elle accepte finalement de jouer pour Marcel L’Herbier dans le film muet « Le Carnaval des vérités » sorti en 1920, sous le nom de Marcelle Favrel. Mais ne reviendra au cinéma qu’en 1929.

Ayant étudiée la danse et le chant au Conservatoire, elle se produit Salle Gaveau, en 1927 sous la direction du chef d'orchestre Albert Wolff. Puis elle est engagée chez les Frères Isola comme cantatrice à l'Opéra-Comique dans « La Vie de bohème » d’Henry Murger et dans « Manon » de Jules Massenet. Puis rencontre le succès à l'Opéra Garnier dans « Thaïs » un opéra en trois actes du même compositeur Jules Massenet. Marcelle Chantal prend par la suite les fonctions de directrice du Théâtre des Champs-Élysées, où elle fera découvrir aux Parisiens, la célèbre danseuse Anna Pavlova.

Sans délaisser le théâtre, sous le nom de Marcelle Jefferson-Cohn, elle revient au cinéma, sous la direction de Gaston Ravel, qui suite au refus de Pola Negri, lui offre le rôle de la Comtesse de la Motte dans « L’affaire du collier de la reine » (1929), elle croise les fils d’un complot crapuleux qui éclabousse la Reine Marie-Antoinette interprétée par Diana Karenne, avec Jean Weber, Fernand Fabre et Georges Lannes. Un film muet avec de brillants effets sonores où l’actrice avive sa beauté avec ses tenues d’époque et ses cheveux bouclés à l’anglaise.

Elle enchaine avec un drame sentimental « La tendresse » (1930) d’André Hugon, elle est l'épouse d'un académicien célèbre (Jean Toulout), dont une grande différence d'âge les sépare, un jour il apprend qu'il est trompé et tombe gravement malade, sa femme le soigne sans relâche et comprend qu'elle lui a toujours donné le meilleur d'elle-même.

Divorcée de son mari Jefferson-Cohn en 1930 elle officialise son nom de scène en Marcelle Chantal.

Charles De Rochefort l’engage dans le drame familial « Le secret du docteur » (1930) épouse d’un mari rustre (Léon Bary) Liliane (Marcelle Chantal) lui écrit une lettre de rupture et part retrouver son amant (Jean Bradin) avec lequel elle décide de vivre en Egypte, mais ce dernier meurt, écrasé par une voiture, sur les conseilles de son médecin elle rentre au foyer récupère la lettre et la vie continue avec son mari.

Autre drame sentimental d’Alberto Cavalcanti « Toute sa vie / L’appel du cœur » (1930), elle campe une actrice de music-hall qui vit de façon misérable avec un homme qu'elle a épousé sans amour, après une violente dispute, ce dernier la quitte en enlevant le bébé qu'il abandonne à de riches Anglais, devenue une grande cantatrice, elle retrouve son fils grâce à l'aide d’un l'avocat qu'elle aime.

Elle campe une belle et mystérieuse trafiquante de stupéfiants dans le policier « Au nom de la loi » (1931) de Maurice Tourneur, soupçonnée du meurtre d’un policier, un des inspecteurs (Jean Marchat) chargés de la suivre en tombe amoureux et la protège, mais elle est quand même arrêtée, elle se suicide.

Victor Tourjansky signe un drame de l'adultère assez poignant « L' ordonnance » (1933) elle joue une superbe pécheresse, l'épouse du vieux colonel Limousin (Jean Worms), elle ne peut résister aux avances d'un fringant lieutenant et devient sa maîtresses surprise, par l'ordonnance (Alexandre Rignault) de son vieil époux, sous sa pression elle se donne à lui pour acheter son silence, après avoir tout avoué dans une lettre destinée à son mari elle se suicide, furieux, le colonel tue l'ordonnance.

Elle compose encore un personnage d'une femme adultère dans « Amok » (1934) une œuvre forte de Fédor Ozep, en Malaisie, Helen, une femme de la haute société, consulte le docteur Holk (Jean Yonnel) pour se faire avorter d’un enfant adultérin avant le retour de son mari (Jean Servais), mais celui refuse, la jeune femme accepte alors d'être opérée clandestinement par un praticien chinois, l'intervention plus que douteuse est funeste, son mari apprendra sa mort, avec dans les rôles principaux, Pierre Magnier, Madeleine Guity et Jean Galland.

Abonnée aux mélodrames, à la fois forte et vulnérable, dans « La gondole aux chimères » (1935) d' Augusto Genina, une aristocrate britannique tombe amoureux d'un comte vénitien (Henri Rollan), sans se rendre compte que c’est un espion contre les Turcs, lorsqu'elle découvre qu'il est capturé par le général Sélim Pacha, (Roger Karl) elle est contrainte d'accepter ses avances pour sauver son amant, mais le général meurt d'une morsure de serpent, son amant est exécuté avant qu'elle n'ai pu le rejoindre, accablée de douleur elle prend le voile.


Marcelle Chantal - Dans un film de 1935 : BACCARA


Dans une comédie de mœurs « Baccara » (1935) d’Yves Mirande, Elsa (Marcelle Chantal) une étrangère fixée à Paris depuis plusieurs années est menacée d'expulsion, un avocat (Marcel André) qui courtise Elsa, lui trouve un stratagème, pour obtenir la nationalité française, elle doit impérativement faire un mariage blanc, il lui déniche un beau parleur André Leclerc (Jules Berry), un rentier désargenté, personnage dévoyé et cynique, mais après maintes difficultés, Elsa et André trouveront finalement l'amour.

Dans un drame maritime « Nitchevo » (1936) de Jacques De Baroncelli, Thérèse (Marcelle Chantal), l’ancienne petite amie du marchand d'armes Sarak (Jean-Max), est aujourd'hui mariée à Cartier (Harry Baur) le commandant du sous-marin Nitchevo, un jour, Sarak réapparaît et tente de la faire chanter en menaçant de révéler son passé trouble, Thérèse se confie à son officier en second Kergoët (Georges Rigaud), Cartier soupçonne sa femme d'infidélité, Kergoët s'explique sévèrement avec Cartier qui comprend que sa femme lui est fidèle.

Elle traîne son désarroi d'amoureuse meurtrie dans les ruines de la Grande Guerre dans « L'île des veuves » (1936) de Claude Heymann, deux soldats Berry et Trent (Pierre Renoir et Aimé Clariond) sont tout deux amoureux d’Yvonne (Marcelle Chantal), un jour, Trent est blessé au combat, Berry l'abandonne lâchement et comme Trent est porté disparu, Yvonne accepte Berry comme époux, dix huit ans après la guerre, Yvonne reconnait son ancien fiancé Trent le guide touristique qui fait visiter les anciens champs de bataille de la région, elle songe a quitter son mari mais sa fille la dissuade.

Radieuse, puis troublée, elle devient dans « La Porte du large » (1936) de Marcel L'Herbier, l'enjeu d’une rivalité amoureuse entre un père (Victor Francen) commandant de navire, et son fils Pierre (Jean-Pierre Aumont) un fougueux aspirant.

Tiré d'une histoire vraie « L' affaire Lafarge » (1937) de Pierre Chenal, elle est accusée de meurtre pour avoir empoisonné son époux, un homme brutal et grossier, le visage impassible, elle entend sa condamnation aux travaux forcés et à l'exposition sur la place publique de Tulle, une enquête aurait démontré que Charles Lafarge serait en réalité mort de la fièvre typhoïde dont le bacille était à l'époque mal identifié, finalement graciée, elle meurt peu après, jurant toujours de son innocence à l’âge de 36 ans,

Marcel L'Herbier évoque dans « La tragédie impériale » (1937), la vie romancée et la fin tragique de Raspoutine incarné par Harry Baur, et du couronnement au massacre de toute la famille impériale, l’impératrice de Russie, Alexandra Fedorona, interprétée par (Marcelle Chantal), ses trois filles et son époux le tsar Nicolas II (Jean Worms).

Dans la comédie familiale « Jeunes filles en détresse » (1939) de Georg-Wilhelm Pabst, les parents de Jacqueline (Micheline Presle), (Marcelle Chantal et André Luguet) sont très occupés, aussi ils mettent en pension leur fille dans une école privée où la plupart des pensionnaires sont des filles de parents divorcés, lorsque Jacqueline découvre que son père à une liaison avec la mère (Jacqueline Delubac) d'une de ses copines Margot (Louise Carletti), tout vole en éclats rien ne va plus, Margot tente de se suicider. Toutes les pensionnaires décident alors de fonder une ligue contre le divorce des parents, la Licodipa. Grâce à ses efforts, Jacqueline parvient finalement à ramener son père dans les bras de sa mère.

Marcelle Chantal est littéralement outrée lorsque l’Allemagne entre en guerre avec la France, exilée en Suisse, elle y fait des tournées théâtrales.

Marcelle Chantal avec Pierre Brasseur - Dans un film de 1949 : JULIE DE CARNEILHAN


La paix revenue, Marcelle Chantal revient en France, mais retrouve un Paris bien changé, elle comprend vite que le cinéma d’avant guerre parait démodé, et que de divines créatures ont prit le relai. Elle ne trouve plus de rôles à la mesure de son talent, si ce n’est que deux rôles dans des adaptations des romans de Colette dont : « Julie de Carneilhan » (1949) de Jacques Manue, Julie (Edwige Feuillère) est divorcé du comte Herbert d'Espivant, qu'elle aime encore (Pierre Brasseur), le comte s'est remarié à une femme riche Marianne (Marcelle Chantal) le comte propose à Julie de l'aider à soutirer de l'argent à sa nouvelle épouse pour pouvoir à nouveau vivre ensemble. L'entreprise ne se terminera que dans la déception. Et joue Léa de Lonval, une courtisane dont la beauté se fane, la maîtresse affectueuse de Fred (Jean Desailly) dit « Chéri » (1950) de Pierre Billon avec Jane Marken la mère de Chéri, une ancienne demi-mondaine.

Après ce film l’actrice quitte Paris et se retire dans une propriété au Pyla sur le bassin d’Arcachon, et ne revint dans la capitale que pour se faire soigner d’un cancer qui finira par l’emporter le 11 mars 1960 à l’âge de 59 ans. Elle repose au cimetière Montmartre avec son cousin Jacques Rigaut. On ne lui connaît pas d’enfant.

Source : Gary Richardson - Fait le 18 février 2022 par Philippe de CinéMémorial.