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Profession:
Actrice et dame de théâtre français.
Date et lieu de naissance:
21-02-1900, à Paris, France.
Date et lieu du décès:
23-09-1994, à Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, France.
Cause du décès:
De chagrin d'amour, huit mois après la disparition de Jean-Louis.
Nom de naissance:
Lucie Madeleine Renaud.
État civil:
Mariée en 1923 avec un de ses professeurs : CHARLES GRANVAL
Ils eurent un fils : Jean-Pierre Granval.
Mariée le 13 juin 1940 avec l'acteur : JEAN-LOUIS BARRAULT
Jusqu'à la mort de Jean-Louis le 22 janvier 1994.
Taille:
(1m52)
Elle était la tante, par alliance, de Marie-Christine Barrault.
Phrases dite par Madeleine Renaud. :
"J'entends savoir mon texte sur le bout des doigts avant de songer aux places sur le plateau et aux jeux de scène. Je passe des coulisses à la scène sans problème ; je ne suis pas une cérébrale, pas une intellectuelle. Mon travail est commandé physiquement... L'angoisse, je l'éprouve quand je cherche à ressentir le personnage. Un rôle est comme un enfant qui vous pousse dans le ventre. Lorsqu'on joue, l'enfant est né. "
L'essentiel n'est pas dans la ressemblance avec le personnage mais dans une certaine manière de le sentir.
Madeleine est reçue première à l'unanimité au Conservatoire et en sort première trois ans après, pour signer son engagement à la Comédie-Française. En 1923, elle épouse un de ses professeurs, Charles Granval : il a l'esprit ouvert aux mouvements novateurs qui commencent à bousculer le théâtre. " Sans Granval, écrit Barrault, elle serait bonne comédienne. Sous son influence, elle est devenue artiste. "
Madeleine, avant d'être élue sociétaire, interprète plus de soixante rôles, des ingénues, bien sûr, mais, écrit Robert de Flers, " la voix vive, le jeu pétillant, l'oeil avisé, si elle affirme ne pas avoir vu le loup, Mademoiselle Renaud semble en avoir rêvé souvent ! " Et de conclure : " Je ne suis pas inquiet de son avenir. " Son avenir s'ouvre, au cinéma, dès 1922, avec Vent debout, de René Leprince. En 1931, la Paramount française décide de l'employer au maximum. Son premier succès est dû à la malice de Marcel Achard, dont elle tourne, aux côtés de Michel Simon et de René Lefèvre, le jean de la Lune ; sa Marceline est " coquette, un peu allumeuse, connaissant le poids de ses yeux noisette voluptueux ". Sinon, Madeleine aligne les sujets qui tirent les larmes : du Bernstein, du Bataille, Primerose, Coeur de gueux, La Maternelle, Maria Chapdelaine et en 1936, Hélène.
Ils n'habitent pas tout de suite ensemble. Chacun évolue de son côté. Madeleine est très heureuse de l'ambiance communautaire du Français. Devenue sociétaire en 1928, l'ex-ingénue est confrontée à des personnages de coquettes cruelles, comme Jacqueline du Chandelier, Adèle de Boubouroche, Angélique de George Dandin. Quant à l'ami des surréalistes, à "anarcho inoffensif" qui lit Prévert, Aragon ou Éluard dans les usines, il abandonne son atelier-dortoir à Picasso et au cinéma, devient, lui aussi, une vedette grâce au Grand Amour de Beethoven (Gance, 1936), à Drôle de drame (Carné/Prévert, 1937), Le Puritain (Jef Musso, 1937), Les Perles de la couronne (Guitry, 1937), où il se glisse dans l'uniforme de Bonaparte.
Au théâtre Antoine, il monte Numance (1937), avec Paul Claudel comme spectateur assidu, puis revient à l'Atelier, mais, cette fois, en patron, pour le Hamlet de Lafforgue (19381939), tandis que Dullin, au Français, indique Suzanne du Mariage de Figaro à Madeleine. En 1940, le 13 juin, ils se marient. Le 16 août, après quelques réticences effacées par Madeleine, Jean-Louis accepte d'être engagé au Français par Copeau qui lui dit : " Je veux que tu apportes un sang neuf. " Les voici donc ensemble dans cette maison superbe qui a, effectivement, besoin d'un profond dépoussiérage. Jean-Louis va s'y employer en tant qu'acteur et metteur en scène, tandis que Madeleine interprétera encore plus de soixante rôles, de Feydeau à Montherlant ; dans La Reine morte, elle a, pour la première fois, Jean-Louis comme partenaire (1942).
C'est pendant l'Occupation que le cinéma offre au couple ses plus beaux personnages: les films de Grémillon, pour Madeleine, dont Lumière d'été et Le ciel est à vous (1943) ; pour Jean-Louis, La Symphonie fantastique (Christian-Jaque, 1942) et, surtout, Les Enfants du Paradis (Carné/Prévert, 1944), où il est étonnant en mime Deburau, en Pierrot aux amours contrariées, avec Garance-Arletty.
Cependant, Jean-Louis joue Le Cid, puis Hamlet monté par Granval. Il met en scène Phèdre, en 1942, et surtout, en 1943, ce monument réputé injouable, Le Soulier de satin, de Claudel, " réduit" à quatre heures de représentation et où il est un autre Rodrigue et Madeleine Dona Musique.
En 1946, après un retentissant Antoine et Cléopâtre adapté par Gide, ils quittent le Français dont ils n'acceptent pas les nouveaux statuts. On leur accorde la licence d'exploitation des "forains ".
Jean-Louis choisit une maxime : "Sur l'homme, par l'homme, pour l'homme", et l'inscrit au fronton de la Compagnie créée grâce à son cachet dans le film belge Le Cocu magnifique (Émile de Meyst). Tous deux éprouvent "un grand besoin de renaître". Ils seront, sur ce point, satisfaits: la' Compagnie occupera six théâtres, un chapiteau, une salle de catch, participera à de multiples tournées internationales et se construira deux lieux personnalisés: Orsay et le Rond-point. " Notre compagnie est née au théâtre Marigny en 1946 : en 1981, elle inaugurait le théâtre du Rond-point. Pour franchir ces deux cents mètres, elle a parcouru en trente-cinq ans plus de 700 000 kilomètres ! Tout autour de la terre. " Entrés, en 1959, à l'Odéon grâce à André Malraux, ils en seront expulsés, en 1968, par le même ministre de la Culture.
Dans près de deux cents spectacles, le répertoire de la Compagnie oscille d'Eschyle à Meilhac et Halévy, de Cervantès à Rabelais, Duras et Genet, mais privilégie les auteurs contemporains les plus rares, tel Pieyre de Mandiargues. Madeleine et Jean-Louis ont beaucoup de flair lorsqu'il s'agit de capter l'air que respire et apprécie leur clientèle. Les auteurs qu'ils ont le plus interprétés au sein de la Compagnie sont : Beckett, Claudel, Shakespeare, Ionesco, Molière, Duras, Feydeau et Marivaux.
Les rôles qu'ils s'attribuent traduisent ce joyeux éclectisme de combat. Le style de Jean-Louis reste énergique, nerveux, celui d'un être habité. Il est difficile de citer particulièrement tel ou tel de ses personnages, car il s'intègre souvent dans les spectacles qu'il anime, pour des rôles de second plan. Il a la sagesse de ne plus prétendre, comme les monstres sacrés des années 1900, attirer le public avec Hamlet ou Rodrigue jusqu'à la fin de sa vie. Il préfère prendre des risques, avec une vitalité toujours effervescente. Madeleine Renaud refuse de tricher sur les rides : Avec l'âge, quand on l'a accepté, on perd toute pudeur, et une comédienne ne doit pas en avoir. On donne le meilleur quand on cesse de penser qu'on peut être laide. Alors, on cherche la puissance ... La seule chose importante est de trouver de l'amour dans ses rôles. " Elle en donne la preuve dans Harold et Maud (Colin Higgins/Carrière, 1973). Dans Oh les beaux jours (Beckett, 1969), elle est enlisée jusqu'au buste puis réduite à la tête. Dans Pas moi (Beckett, 1977), on ne voit que sa bouche dans le faisceau précis d'un projecteur.
Avec ces déménagements, ces voyages, ces créations incessantes, les Renaud-Barrault ne sont guère disponibles pour le cinéma. Depuis 1945, Jean- Louis n'a tourné qu'une douzaine de films, Madeleine sept. Mais, dit-elle, "je n'ai aimé que le théâtre". L'aventure sans cesse rebondissante de ce couple totalement amalgamé qui a choisi d'entrer "en théâtre" et d'y secouer le cercle des habitudes porte au plus haut niveau la mission du métier d'acteur.
Fin 1987, leur salle devient officiellement le Théâtre Renaud-Barrault, avec Francis Huster comme codirecteur. Madeleine et Jean- Louis y reprennent La Vie offerte, un montage de leurs textes préférés, qu'ils avaient joué ensemble, en août, au festival de Rimini.
1972 - Grand Prix national du théâtre.
1964 - Pour : Oh les beaux jours - Meilleure comédienne - Prix du Syndicat de la critique.
Pour : Maria Chapdelaine - Grand prix du cinéma français.
31 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1988 - LUMIÈRE DU LAC .LA
1976 - DES JOURNÉES ENTIÈRES DANS LES ARBRES
1971 - MANDARINE .LA
1971 - HUMEUR VAGABONDE .L'
1968 - DIABLE PAR LA QUEUE .LE
1961 - JOUR LE PLUS LONG .LE
1960 - DIALOGUE DES CARMÉLITES .LE
1951 - PLAISIR .LE
1943 - ESCALIER SANS FIN .L'
1943 - CIEL EST À VOUS .LE
1943 - LUMIÈRE D'ÉTÉ
1940 - REMORQUES
1938 - ÉTRANGE MONSIEUR VICTOR .L'
1936 - PETITES ALLIÉES .LES
1936 - DEMI-VIERGES .LES
1936 - HÉLÈNE
1936 - COEUR DE GUEUX
1934 - MARIA CHAPDELAINE
1934 - MARCHE NUPTIALE .LA
1933 - PRIMEROSE
1933 - VOLEUR .LE
1933 - TUNNEL .LE
1933 - BOUBOUROCHE
1933 - MATERNELLE .LA
1932 - BELLE MARINIÈRE .LA
1932 - COUTURIÈRE DE LUNÉVILLE .LA
1931 - SERMENTS
1931 - MISTIGRI
1931 - JEAN DE LA LUNE
1926 - TERRE QUI MEURT .LA
1922 - VENT DEBOUT
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