JOHN BERRY

Vue 23238 fois

Profession:
Réalisateur, Scénariste, Acteur, Producteur et Assistant réalisateur américain.

Date et lieu de naissance:
09-06-1917, à New York, dans l'État de New York, aux États-Unis.

Date et lieu du décès:
29-11-1999, à Paris, en France.

Cause du décès:
D'une pleurésie à l'âge de 82 ans.

Nom de naissance:
Jack Szold. - Surnom : Jack.

État civil:
Mariée en 1940 avec : GLADYS COLE - Divorcé, pas de dates
Ils eurent 2 enfants.

Marié en 1975 avec l'actrice française : MYRIAM BOYER - jusqu'au décès de John en 1999.
Ils eurent un fils : Arny Berry.

Père également du réalisateur : Dennis Berry (1944-2021)

Taille:
?

Commentaires: 0

Anecdotes


photos

(Glissez vers la gauche pour découvrir toutes les photos)

Biographie

Hommage à JOHN BERRY.
Dans un extrait du film : Â TOUT CASSER

Ajout de la vidéo le 16 mai 2022 par Philippe de CinéMémorial

 


Le réalisateur américain John Berry est mort lundi après-midi à Paris, où il vivait depuis presque cinquante ans. Celui qui aimait les femmes, la politique, le théâtre et, évidemment le cinéma venait de finir à 82 ans Bosman et Lena, un film adapté d'Athol Fugard, grand dramaturge sud-africain, avec les stars américaines Angela Bassett et Danny Glover. Une façon de montrer sa fidélité à la lutte des Noirs pour l'égalité et la liberté, qu'il a toujours soutenue.

De son vrai nom Jack Szold, John Berry est né dans une famille juive du Bronx à New York, le 9 juin 1917. Devenu acteur très jeune, il côtoie sur scène Paul Muni et John Barrymore">John Barrymore, dont le nom inspire son pseudonyme. Il a à peine vingt ans quand il devient un des compagnons d'Orson Welles au Mercury Theater. «C'était des années merveilleuses», aimait-il dire avec son accent new-yorkais très prononcé. «On venait très tôt au théâtre. Orson nous rejoignait vers une heure de l'après- midi, demandait à manger, passait ensuite encore une heure ou deux à nous raconter sa vie. Il disait par exemple qu'il avait été élevé dans un bordel chinois, entre autres fadaises qu'il inventait. On l'écoutait. Ensuite, on travaillait jusqu'à la nuit et on sortait. On draguait beaucoup. On était souvent fauché. Mais on se marrait.»

Sur scène. Toujours à cette époque (en 1938 exactement), Berry est assistant réalisateur pour le premier film dirigé (et perdu) de Welles, Too Much Johnson. Il est aussi de tous ses spectacles sur scène, participant ainsi à la création en 1939 de Native Son, la pièce qui fit scandale de l'auteur noir Richard Wright. Il l'emmènera en tournée l'année suivante, celle de la sortie de Citizen Kane.

La carrière de Berry au théâtre est de plus en plus brillante. En 1945, le scénariste et futur réalisateur Abraham Polonsky voit la mise en scène de All you need is a good break par le jeune New Yorkais. Il avouera quelques décennies plus tard qu'il y a ressenti sa plus grande émotion de spectateur. Et ajoutera que Berry aurait pu devenir le meilleur de tous s'il n'avait pas tant couru les femmes. Toujours en 1945, à Chicago, John Berry monte Cry Havoc, une pièce pas terrible qu'Elia Kazan avait d'ailleurs refusée. Nouveau succès.


Sylvie Vartan et Johnny - Dans le film de 1968 : À tout casser


La Warner remarque son travail. «Ils m'ont demandé: "Que voulez-vous faire?" J'ai répondu: "Ecrire, réaliser un film et peut-être le jouer aussi." Ils ont eu peur et m'ont dit qu'ils n'avaient pas besoin de petits génies. Buddy de Silva de la Paramount m'a alors proposé de faire six mois d'essai dans sa compagnie et je me suis retrouvé en apprentissage aux côtés de Billy Wilder sur le tournage d'Assurances sur la mort. Je pensais encore que le cinéma c'était de la frime. On dit deux phrases et coupez! J'espérais en fait retourner à New York et reprendre ma carrière à Broadway. Mais en 1946, j'ai dirigé mon premier long métrage, Susie Slagle's, avec Veronika Lake, Lilian Gish. Il a eu du succès. Je suis resté à Los Angeles.» Lilian Gish, l'actrice fétiche de Griffith, devait garder un souvenir ému de ce tournage et du talent aigu de John Berry, sans doute un des meilleurs directeurs d'acteurs que le cinéma américain ait connu.

Dans la ligne de mire. Berry enchaîne quelques films, Cross my heart, From this day forward, avec Joan Fontaine (dont le critique et historien David Thomson dit que c'est une comédie intéressante), Casbah, Tension. Il commence la réalisation de Caught avec Robert Ryan, mais est renvoyé au bout de trois semaines et remplacé par le réalisateur qu'il suppléait, Max Ophuls. En 1951, il dirige l'excellent Menaces dans la nuit, le dernier film avec John Garfield. Fort de ce succès, il doit retrouver Garfield pour mettre en scène l'Homme au bras d'or de Nelson Algreen (qui sera réalisé par Otto Preminger). Mais Hollywood est alors en proie au maccarthysme et Berry, communiste stalinien, se retrouve dans la ligne de mire pour avoir tourné un documentaire en faveur des Dix de Hollywood, ces cinéastes, producteurs et scénaristes accusés en 1948 d'être communistes et condamnés à la prison pour offense au tribunal.

A la veille de devoir témoigner devant la commission des activités antiaméricaines, son ami John Garfield meurt, terrassé par une crise cardiaque. Berry, lui, ne veut pas affronter une justice complètement hystérique. «Avant de devenir un grand restaurateur, mon père a été très pauvre. Il disait à ma mère: "Si des gens viennent à la maison pour prendre l'argent qu'on leur doit, ne les laisse pas entrer. Tant qu'ils restent dehors, ils ne peuvent rien faire." Un jour ma mère a laissé entrer ces gens et mon père a fui par la fenêtre. J'ai connu la même histoire vingt ans plus tard à Los Angeles. Quand les flics sont venus ­ des vraies caricatures, en chapeau mou et trench-coat ­ et que ma femme leur a ouvert, je suis passé par la fenêtre et j'ai couru, couru.» La carrière américaine de John Berry, qui aurait dû être très brillante, est brisée. Il en voudra toujours à Edward Dmytryck et à Elia Kazan, deux de ceux qui ont donné le plus de noms.

«Kolkhoze» à Montparnasse.

Le jeune cinéaste s'établit en France, le pays des droits de l'homme, de Michel Simon et de Jean Gabin, dans ce Paris qu'ont décrit Ernest Hemingway et Gertrude Stein. «Je ne parlais pas français mais j'avais des copains du PC américain, proscrits comme moi. Nous travaillions en kolkhoze de scénaristes dans un appartement de la rue Vavin, à Montparnasse. Nous avons écrit 27 scripts en six mois pour la télévision américaine.» Il tourne Aventures in Paris avec Suzanne Flon, puis, en 1954, C'est arrivé à Paris. Il doit adapter un roman de Maurice Dekobra, la Rue des bouches peintes. Qui, après quelques libertés prises avec le texte, deviendra Ça va barder!, le meilleur film jamais réalisé avec Eddie Constantine. L'année suivante, il retrouve Eddie l'émigré de Los Angeles pour Je suis un sentimental.



Eddie Constantine et Bella Darvi dans le film de 1959: Je suis un sentimental


Pierre Rissient, qui a beaucoup soutenu John Berry sur son projet ultime, Bosman et Lena, raconte que juste après la réalisation d'Oh! Que Mambo! en 1959, avec Dario Moreno, Berry montait les Séquestrés d'Altona de Sartre au théâtre. «L'éventail de John était très large.» En 1962 à Londres, Berry rencontre une première fois l'oeuvre de Athol Fugard: il monte Bloodknot. Pour la télé américaine, il réalise aussi quelques épisodes de East and West End, une série avec George C. Scott, tourne en France quelques films comme Maya et À tout casser ­ qui ne sont pas à tout casser. Revient au théâtre aux Etats-Unis, où il dirige un Othello avec James Earl Jones, un vrai acteur noir, dans le rôle. En 1974, ce sera Claudine, un film sur la vie des noirs pauvres de Harlem. Dans la suite de la filmographie du New Yorkais du vingtième arrondissement de Paris, on remarquera avant tout le Voyage à Paimpol, en 1985 et Maldonne, un petit polar, en 1987.

Entre les cours de comédie qu'il donnait et les films qu'il préparait, Berry n'était jamais en manque d'un projet. Mais il pensait souvent à son destin: «Je n'aime pas parler de mon exil avec une mine compassée. Dans les années 50, Paris était une ville où tout le monde aurait voulu vivre. Les filles y étaient bien plus jolies qu'aux Etats-Unis et la cuisine je n'en parle même pas. Il m'est même arrivé de dîner avec Jean-Paul Sartre. Comme cauchemar on repassera.».

 

Source : Edouard Waintrop pour la Libération - Mise â jour le 16 mai 2022 par Philippe de CinéMémorial.

 

 

Filmographie


Film de John berry de 1949 : TENSION.

31 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
_________________________________

 

1999 - ELLE ET LUI AU 14ÈME ÉTAGE

 

1999 - BOESMAN ET LENA

 

1997 - HANTISES

 

1990 - PRISONNIER DE LA TERRE .UN

 

1987 - IL Y A MALDONNE

 

1987 - HOMME AMOUREUX .UN

 

1986 - GOLDEN EIGHTIES

 

1986 - AUTOUR DE MINUIT

 

1985 - VOYAGE À PAIMPOL .LE

 

1978 - BAD NEWS BEARS GO TO JAPAN .THE

 

1977 - THIEVES

 

1976 - F COMME FAIRBANKS

 

1967 - À TOUT CASSER

 

1965 - MAYA

 

1958 - OH ! QUÉ MAMBO !

 

1957 - TAMANGO

 

1956 - MUCHACHO .LE

 

1955 - JE SUIS UN SENTIMENTAL

 

1955 - DON JUAN

 

1955 - ÇA VA BARDER

 

1952 - C'EST ARRIVÉ À PARIS

 

1951 - MENACE DANS LA NUIT

 

1950 - ATOLL K

 

1949 - TENSION

 

1948 - CASBAH

 

1946 - MARIAGE MODERNE

 

1946 - EXPLOITS DE PEARL WHITE .LES

 

1946 - CROSS MY HEART

 

1945 - BEL ESPOIR .LE

 

1944 - ASSURANCE SUR LA MORT

 

1943 - SEEDS OF FREEDOM

 

7 PARTICIPATIONS POUR LA TÉLÉVISION
____________________________________

 

1989 - CADAVRES EXQUIS
Titre Orig. : Chillers
Série TV - Réal : John Berry

 

1982 - SISTER, SISTER
Téléfilm - Réal+Prod : John Berry

 

1981 - HONEYBOY
Téléfilm - Réal+Scén+Prod : John Berry

 

1980 - ANGEL ON MY SHOULDER
Téléfilm - Réal : John Berry

 

1977 - SPARROW
Téléfilm - Réal : John Berry

 

1974 - CLAUDINE

 

1964 - SEAWAY
Série TV - Réal : John Berry

 

3 COURTS MÉTRAGES
__________________________________________

 

1951 - HOLLYWOOD TEN .THE
Court métrage - Réal+Scén+Interprétation : John Berry

 

1944 - TUESDAY IN NOVEMBER
Court métrage - Réal : John Berry

 

1938 - TOO MUCH JOHNSON

 

_______________________ FIN _____________________

 

commentaires (0)