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Profession:
Acteur français.
Date et lieu de naissance:
11-12-1913, à Cherbourg, Manche, France.
Date et lieu du décès:
08-11-1998, à Cannes, Alpes-Maritimes, France.
Cause du décès:
Crise cardiaque des suites d’une maladie des poumons à l'âge de 85 ans.
Nom de naissance:
Jean Villain-Marais.
État civil:
Liaison : Jean Cocteau (1937 - 11.10.1963 - jusqu'à la mort de Jean Cocteau)
Taille:
(185 cm)
Troisième enfant d'Henriette Bezon et d'Alfred Villain-Marais, vétérinaire. Sa mère, espérant une fille, refusa de le voir.
Avant de devenir acteur, Jean Marais traverse des temps difficiles avant de décider de ce qu'il voulait faire de sa vie. Tandis que toujours dans son Cherbourg natal, il travaille à des emplois divers, notamment photographe, l'impression de cartes postales, ou vendre des journaux, il commence à peindre très tôt.
Il rencontre en 1937 le poète Jean Cocteau, auquel un amour sincère l'unira.
Il faillit épouser Mila Parély à la demande de son conjoint, et eut un fils adoptif, Serge.
Participa à la Guerre à partir de la libération de Paris par les Alliés, puisqu'il rejoint la Seconde Division Blindée française en tant que conducteur de camion pour le ravitaillement des troupes au front.
En 1945 il reçoit la Croix de Guerre, à Strasbourg.
Écrit ses mémoires,"Mes Quatre Vérités" et "Histoires de ma Vie".
Officier de la Légion d'Honneur.
Dernière mise à jour : 31 janvier 2007.
Cette mère pratiquait aussi l'amour âpre : «Enfant, elle me disait toujours que j'étais laid. Moi, je ne me trouvais quand même pas si moche que ça, mais, depuis, sans doute à cause d'elle, je ne me suis jamais trouvé beau non plus», avouait, à 80 ans passés, celui qui était né sous le nom de Jean Alfred Villain-Marais.
Figurant dans «Œdipe Roi»
Avant de se décider pour l'art dramatique, Jean Marais fut aide photographe, copiste de cartes postales, et se rêvait peintre, passion qu'il allait retrouver sur le tard. Le réalisateur Marcel L'Herbier lui acheta par gentillesse une de ses premières toiles. Il lui proposa aussi ses premiers rôles : des apparitions dans l'Épervier et l'Aventurier (1933). Jean Marais suivit ensuite, à titre gracieux, les cours de théâtre de Charles Dullin. Son baptême des planches est une figuration muette dans Œdipe Roi, mis en scène par Jean Cocteau : «J'étais là à peu près par hasard. Les représentations étaient très houleuses, le public sifflait et moi je le fusillais du regard. Je lui tenais tête. Cocteau a remarqué mon courage et m'en sut gré. C'était en 1937 et cette rencontre a été pour moi une véritable seconde naissance.»
Sa notoriété explose pendant la guerre, avec l'incoulable Eternel Retour de Jean Delannoy (1943) qui allait faire son lit dans la mémoire collective française et s'épanouir jusque dans les soirées télé des années 60. Mais c'est avec la Belle et la Bête, d'une modernité poétique toujours ahurissante, que Cocteau et Marais inaugurent, en 1945, cette collaboration artistique et amoureuse qui, de l'Aigle à deux têtes (1947) aux Parents terribles (1948), puis d'Orphée (1949) en Testament d'Orphée (1960), constitue une aventure créatrice exemplaire et, pour l'époque, tout à fait unique.
Très habilement, mais peut-être sans calcul, Marais refuse néanmoins de se laisser enfermer dans une quelconque chapelle. Il passe des bras de Christian-Jacque (Carmen et Voyage sans espoir, tous deux en 1943) à ceux de Pierre Billon (Ruy Blas, 1947), puis d'Henri Calef (les Chouans, 1946) à René Clément (le Château de verre, 1950), sans jamais abandonner le théâtre.
Il rosse un collabo
Pendant la guerre, une mésaventure a beaucoup contribué à la notoriété de Jean Marais dans les rangs résistants. Il jouait Néron dans la Machine à écrire de Cocteau, pièce qui déplut à un critique influent de la presse collaborationniste, Alain Laubreaux, qui l'écrivit. Ce même Laubreaux attaqua violemment Marais au moment de son admission (à l'unanimité) à la Comédie-Française. Un soir, au restaurant, on dit à Marais qu'il venait de serrer la main de Laubreaux. Aussitôt, il lui cracha au visage, l'attendit dans la rue et le rossa. Cocteau lui conseilla de disparaître quelques temps. Un peu plus tard, Philippe Henriot, dans son éditorial politique de Radio Paris, accusa Jean Marais d'être «plus dangereux pour la France que les bombes anglaises», ce qui est un vrai compliment. Cette affaire fut plus tard reconstituée par François Truffaut dans le Dernier Métro.
On a souvent dit qu'après sa fraternité avec Cocteau, les rôles de Jean Marais déclinèrent, n'ayant été alors sollicité que par des réalisateurs qui, comparés à la grande pointure de Cocteau, paraissaient de toute petite taille. Certes, il n'est pas forcément nécessaire de mémoriser Typhon sur Nagasaki, de Yves Ciampi (1957), ni Goubbiah, de Robert Darene (1954). Mais ces légères erreurs n'effaceront pas que, tout au long des années 50, Marais va faire bonne figure aussi bien chez Renoir (Elena et les hommes, 1956) que chez Visconti (Nuits blanches, 1957) ou Guitry (Si Versailles m'était conté, 1953, où il campait un Louis XV tout en mollets).
Le bretteur jovial
Pourtant, c'est dans le registre du cinéma franchement populaire que Jean Marais va prendre son essor, tous ces films dits à performances sportives entrepris à un âge (40 ans) où, disait-il, les autres s'arrêtent. Tout commença en effet avec Ruy Blas (1947), officiellement sous la responsabilité de Pierre Billon mais toujours sous la haute surveillance de Cocteau, qui encourageait son Jeannot à exploiter sa nature sportive. «Je n'arrivais pas à faire certaines choses en répétitions que je réussissais au moment de la prise. Par exemple, je devais monter sur un cheval sans toucher les étriers. Au "moteur, partez", je me suis envolé et me suis retrouvé sur le cheval.» Jean Marais, en effet, après un tel bond, n'en finira plus de voler de cape en épée : du Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay (version de 1953 qu'il faudrait projeter aux générations télé pour leur prouver qu'il y a une vie avant Depardieu), au Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit (1958), en passant obligatoirement par les patrimoniaux le Bossu (1959) et le Capitan (1960), tous deux d'André Hunebelle, ou le Masque de fer de Henri Decoin (1962). Tous ces films font des triomphes colossaux, Marais y exultant dans la silhouette du bretteur jovial au sourire élégamment distancié. Autre filon populaire : la série des Fantomas, là encore vivement encouragée par Cocteau, incollable sur les romans d'Allain et de Souvestre. Autre titanesque succès qui doit aussi aux performances de Louis de Funès.
Mais le temps passe et Jean Marais a largement dépassé l'âge de traverser un salon Renaissance suspendu à un lustre et même celui de s'envoler au volant d'une DS. Commence alors, à partir de 1966, une période d'absences de plus en plus répétées. Mais Marais n'en concevait aucune amertume : «On ne me proposait plus que des films d'aventures. Le piège que j'avais voulu éviter toute ma carrière se refermait. J'ai commencé par refuser. Et puis on ne m'a plus rien proposé du tout.» Son seul regret? Ne pas avoir joué dans Mort à Venise de Visconti le rôle du professeur Aschenbach, finalement dévolu à Dirk Bogarde. «Je laissais agir le destin agir pour moi», commentait Marais.
En mémoire de Cocteau
En 1970, ce destin fut royal : Jacques Demy, en hommage à Cocteau, tourne Peau d'âne et c'est très naturellement qu'il confie à Jean Marais le rôle du roi, papa de Peau d'âne-Catherine Deneuve. Il y est somptueux dans la citation vivante et un rien inquiétant dans la gravité qu'il met à son personnage de père incestueux. Il retrouvera Demy en 1985 pour le très inégal Parking. Et c'est dans le même esprit d'hommage-citation que Bernardo Bertolucci lui offre en 1995 son dernier rôle dans Beauté volée, où il incarne un vieux critique d'art excentrique qui dit son fait à la compagnie des humains.
Entre-temps, il y eut quelques bricoles : Lien de parenté, de Willy Rameau (1985), ou les Misérables, de Lelouch (1994). La toute fin de carrière de Jean Marais fut exclusivement consacrée au théâtre et surtout à la conservation fidèle de la mémoire de Jean Cocteau, dont il restait l'infatigable ange protecteur. On le connut aussi tour à tour peintre, céramiste, sculpteur et finalement écrivain pour ses mémoires. S'il incarna au théâtre quelques figures de vieux sage, Jean Marais n'en avait pas moins gardé le tempérament juvénile. En 1986, il nous déclarait : «Ce qui compte pour moi, c'est de m'amuser. ça me plaît, je le fais. ça ne me plaît pas, je ne le fais pas. On dit que l'âge donne de la sagesse, mais la sagesse n'a rien à voir avec le sérieux. Et j'ai pas envie de l'être».
Jean Marais par Jean Cocteau, Calmann-Lévy, 1951 (réédité en 1975).
Source : Gérard Lefort et Olivier Séguret De La Libération.
RÉCOMPENSES :
1993 : César d'Honneur.
Jean Marais : Son fils Serge a mis fin à ses jours
C'est une bien triste nouvelle que nous venons d'apprendre. Selon des informations publiées par France Dimanche, le fils de Jean Marais, Serge, s'est suicidé fin février, avec un fusil de chasse. L'acteur qui allait fêter ses 70 ans souffrait de solitude.
Le monde du septième art est en deuil. Serge Villain-Marais, fils adoptif de l'acteur Jean Marais, a mis fin à ses jours en février dernier, à l'aide d'un fusil de chasse. Selon des informations publiées par le magazine France Dimanche, l'acteur luttait depuis plusieurs années dans une bataille juridique autour d'un héritage et souffrait également de solitude et d'épuisement.
Avec beaucoup de sincérité, son meilleur ami, Guy Balensi, s'est laissé aller à quelques confidences sur la descente aux enfers de son ami. Tout d'abord, il évoque son enfance sans père jusqu'en 1963, puis la décision de Jean Marais de le reconnaître. "Il était très heureux d'être devenu son fils, mais ne s'en vantait pas. Serge était pudique", confie Guy Balensi.
A la fin des années 60, Serge tente d'embrasser une carrière de chanteur et d'acteur, principalement dans les films de son père. Il devient ensuite restaurateur, mais multiplie les problèmes financiers. Quelques années plus tard, ses relations avec Jean Marais se détériorent, notamment lorsque l'acteur s'installe dans le sud à Vallauris. "Serge avait un caractère entier, il était très fier. On a volontairement éloigné le fils du père", a ajouté Guy. Jean Marais se lie d'amitié avec un couple, Joseph et Nicole Pasquali, une période difficile à vivre pour Serge. "Serge a très mal vécu cette période. Il voyait son père s'éloigner petit à petit. Lui qui avait besoin d'être aimé et entouré. Le coup de grâce a été son décès".
Jean Marais décède en 1998 après avoir désigné Nicole Pasquali comme légataire universelle. Un coup dur pour Serge qui ne touche rien. Il se lance alors dans une longue et pénible bataille judiciaire qui prendra fin il y a six mois. Une victoire difficile à digérer. "Depuis qu'il avait touché l'argent qui lui revenait, je pensais qu'il était sauvé (...) Mais il souffrait énormément de la solitude, malgré notre présence. Il vivait seul avec ses quatre chiens dans un pavillon isolé, alors que son seul souhait aurait été de rencontrer une femme et de recréer une famille", a expliqué son meilleur ami.
82 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1996 - BEAUTÉ VOLÉE
1995 - MISÉRABLES .LES
1991 - ENFANTS DU NAUFRAGEUR .LES
1986 - LIEN DE PARENTÉ
1985 - PARKING
1979 - MON ONCLE D'AMÉRIQUE
1970 - PEAU D'ÂNE
1969 - JOUET CRIMINEL .LE
1969 - PROVOCATION .LA
1968 - DÉMONIAQUE .LE
1968 - PARIA .LE
1966 - FANTÔMAS CONTRE SCOTLAND YARD
1966 - SEPT HOMMES ET UNE GARCE
1966 - SAINT PREND L'AFFÛT .LE
1965 - FANTÔMAS SE DÉCHAÎNE
1965 - TRAIN D'ENFER
1965 - PLEINS FEUX SUR STANISLAS
1964 - THOMAS L'IMPOSTEUR
1964 - PATATE
1964 - GENTLEMAN DE COCODY .LE
1964 - FANTÔMAS
1963 - HONORABLE STANISLAS, AGENT SECRET .L'
1962 - MASQUE DE FER .LE
1962 - MYSTÈRES DE PARIS .LES
1961 - ENLÈVEMENT DES SABINES .L'
1961 - PONCE PILATE
1961 - NAPOLÉON II, L'AIGLON
1960 - MIRACLE DES LOUPS .LE
1960 - CAPITAINE FRACASSE .LE
1960 - PRINCESSE DE CLÈVES .LA
1960 - CAPITAN .LE
1959 - AUSTERLITZ
1959 - TESTAMENT D'ORPHÉE .LE
1959 - BOSSU .LE
1958 - CHAQUE JOUR A SON SECRET
1957 - TOUR, PRENDS GARDE ! .LA
1957 - VIE À DEUX .LA
1957 - AMOUR DE POCHE .UN
1957 - NUITS BLANCHES
1956 - S.O.S. NORONHA
1956 - TYPHON SUR NAGASAKI
1956 - ELENA ET LES HOMMES
1955 - SI PARIS NOUS ÉTAIT CONTÉ
1955 - TOUTE LA VILLE ACCUSE
1955 - FUTURES VEDETTES
1955 - GOUBBIAH, MON AMOUR
1954 - NAPOLÉON
1953 - COMTE DE MONTE-CRISTO .LE
1953 - SI VERSAILLES M'ÉTAIT CONTÉ
1953 - GUÉRISSEUR .LE
1953 - JULIETTA
1953 - DORTOIR DES GRANDES
1953 - AMANTS DE MINUIT .LES
1952 - APPEL DU DESTIN .L'
1952 - MAISON DU SILENCE .LA
1951 - AMOUR, MADAME .L'
1951 - NEZ DE CUIR, GENTILHOMME D'AMOUR
1950 - MIRACLES N'ONT LIEU QU'UNE FOIS .LES
1950 - CHÂTEAU DE VERRE .LE
1949 - ORPHÉE
1948 - SECRET DE MAYERLING .LE
1948 - PARENTS TERRIBLES .LES
1948 - AUX YEUX DU SOUVENIR
1948 - AIGLE À DEUX TÊTES .L'
1947 - RUY BLAS
1947 - CHOUANS .LES
1945 - BELLE ET LA BÊTE .LA
1943 - VOYAGE SANS ESPOIR
1943 - ÉTERNEL RETOUR .L'
1943 - CARMEN
1942 - LIT À COLONNES .LE
1941 - PAVILLON BRÛLE .LE
1937 - DRÔLE DE DRAME
1937 - ABUS DE CONFIANCE
1937 - NUITS DE FEU
1936 - HOMMES NOUVEAUX .LES
1935 - BONHEUR .LE
1934 - AVENTURIER .L'
1933 - ÉTIENNE
1933 - SCANDALE .LE
1933 - DANS LES RUES
1933 - ÉPERVIER .L'
6 DOCUMENTAIRES et 1 COURT MÉTRAGE
2003 - LOUIS DE FUNÈS, LA COMÉDIE HUMAINE
1999 - LUCHINO VISCONTI
1997 - MILICE, FILM NOIR
1996 - BELMONDO, LE MAGNIFIQUE
1995 - UNIVERS DE JACQUES DEMY .L'
1976 - CHANTONS SOUS L'OCCUPATION
1975 - JEAN MARAIS, ARTISAN DU RÊVE
Court métrage - Documentaire de Gérard Devillers
4 PARTICIPATIONS POUR LA TÉLÉVISION
1980 - PARENTS TERRIBLES .LES
1977 - VAINCRE À OLYMPIE
1973 - JOSEPH BALSAMO
1973 - KARATEKAS AND CO
_______________________FIN_____________________
25-03-2019 18:11:49