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Profession:
Réalisateur français.
Date et lieu de naissance:
30-11-1938, à Pessac, Gironde, France.
Date et lieu du décès:
05-11-1981, à Paris, France.
Cause du décès:
Se donne la mort en se tirant une balle dans le coeur, à l'âge de 42 ans.
Nom de naissance:
Jean André Eustache.
État civil:
Compagnon dans les années cinquante avec : JEANNE DELOS.
Taille:
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Cinéphile précoce avant de devenir un cinéaste autodidacte qui suit en cadet l’exemple des cinéastes de la Nouvelle Vague par une fréquentation assidue de la Cinémathèque française, une participation aux débats des Cahiers du cinéma et la rédaction de textes critiques. En 1963, il réalise les Mauvaises fréquentations, un moyen métrage qui impressionne Éric Rohmer et Jean Douchet par une singularité qui n’est pas réductible au ton et au style « Nouvelle Vague ». Cette singularité ne tarde pas à s’accroître, compte tenu des attaches provinciales et des origines modestes de Jean Eustache, atavisme qu’il revendique, la Nouvelle Vague ne constituant de ce fait à ses yeux qu’un phénomène bourgeois, tout à la gloire de la capitale. Et de fait, dès son deuxième film, Le Père-Noël a les yeux bleus (1966), il revient tourner à Narbonne.
Dans cette œuvre en grande partie autobiographique, Jean-Pierre Léaud joue le rôle de Daniel, un adolescent qui s’essaie au jeu de la séduction. Daniel devient bientôt Alexandre, toujours interprété par Jean-Pierre Léaud, le dandy de la Maman et la Putain (1973), film de 3 h 40 min qui conte, après Mai 68, les frasques et les désillusions d’une certaine jeunesse désœuvrée. Le film fait scandale au festival de Cannes, mais reçoit, contre toute attente, le Prix spécial du Jury et remporte un franc succès lors de sa sortie à Paris. La Maman et la putain concentre toutes les qualités du cinéma de Jean Eustache : un respect presque sacro-saint du son et de la parole (laquelle prend la forme d’un monologue à l’exceptionnelle qualité littéraire), un art du montage (qui s’affûtera de film en film) et une mise en scène extrêmement fine qui doit beaucoup à l’admiration du cinéaste tant pour Jean Renoir que pour Carl Dreyer.
Avec la Maman et la Putain commence véritablement à prendre forme l’œuvre d’Eustache, dans laquelle figurent en premier lieu les films d’émancipation comme les Mauvaises fréquentations et Le Père Noël a les yeux bleus : le premier film pose les bases de la langue eustachienne et anticipe ainsi la Maman et la Putain ; le second écrit le premier chapitre des « amours de province » auxquelles Mes Petites Amoureuses (1974) donnera une forme plus aboutie. À partir d’Une sale histoire (1977) commence la période des films-essais, qui enferme la totalité du film dans un huis clos, l’espace d’une chambre ou d’un salon. Récit d’une perversion, Une sale histoire est prolongé par une version ouverte, le Jardin des délices (1979), et une version concentrée, les Photos d’Alix (1980). Viennent enfin les documentaires tournés dans la Gironde natale de Jean Eustache : le Cochon (1970), les deux Rosière de Pessac (1968 puis 1979), Numéro zéro (1971), hommage en deux heures rendu par le cinéaste à sa grand-mère et visible seulement dans sa version courte de 54 minutes, sous le titre d’Odette Robert.
Le film autobiographique chez Eustache ne tient ni du documentaire ni de la fiction, mais plutôt du procès par lequel s’effectue le passage de l’un à l’autre. Pour le cinéaste, documentaire et fiction ne sont que les deux pôles d’un même aimant, la vie ; deux pôles qu’il faut échanger, inverser, bouleverser jusqu’au moment où leur disjonction cesse d’être opérante. C’est alors seulement que le cinéma, pour parler avec les mots d’Eustache, « peut se faire ». Il est l’un des derniers, le dernier peut-être, à avoir fait du cinéma l’unique objet digne de toute son attention : le cinéma mais aussi tout le cinéma, dans sa totalité et dans la plénitude de ses moyens. Il se rattache par là à cette lignée d’artistes dont il avait grand plaisir à parler : Jean Renoir, Sacha Guitry, Marcel Pagnol ou Kenji Mizoguchi. Jean Eustache s’est suicidé le 5 novembre 1981.
1982 - César du meilleur court-métrage de fiction pour Les Photos d'Alix.
1973 - Grand prix spécial du Jury au festival de Cannes pour La Maman et la Putain.
1973 - Prix de la Fédération de la presse cinématographique internationale pour La Maman et la Putain.
SES 8 LONGS MÉTRAGES / Complet
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1978 - TORTUE SUR LE DOS .LA
1977 - AMI AMÉRICAIN .L'
1976 - VINCENT MIT L'ÂNE DANS UN PRÉ
1974 - MES PETITES AMOUREUSES
1974 - CÉLINE ET JULIE VONT EN BATEAU
1973 - MAMAN ET LA PUTAIN .LA
1970 - AVENTURE DE BILLY LE KID .UNE
1967 - IDOLES .LES
SES COURTS MÉTRAGES ET DOCUMENTAIRES
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1987 - MINISTÈRES DE L'ART .LES
1980 - PHOTOS D'ALIX .LES
1980 - OFFRE D'EMPLOI
1979 - ROSIÈRE DE PESSAC .LA
1979 - JARDIN DES DÉLICES .LE
1978 - SALE HISTOIRE .UNE
1971 - NUMÉRO ZÉRO
1971 - COCHON .LE
1971 - AUSSI LOIN QUE MON ENFANCE
1968 - ROSIÈRE DE PESSAC .LA
1967 - ACCOMPAGNEMENT .L'
1966 - PERE NOËL A LES YEUX BLEUS .LE
1963 - MAUVAISES FRÉQUENTATIONS .LES
1963 - DU CÔTÉ DE CHEZ ROBINSON
1962 - ROSES DE LA VIE .LES