GEORGES STAQUET

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Profession:
Acteur et homme de théâtre français.

Date et lieu de naissance:
15-09-1932, à Bruille, dans le Nord, France.

Date et lieu du décès:
03-01-2011, à Paris, France.

Cause du décès:
De mort naturelle à l'âge de 78 ans.

Nom de naissance:
Jules-Georges Lehingue-Staquet.

État civil:
?

Taille:
?

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Anecdotes

Le p'tit gars du Nord qui remplissait à 14 ans les wagonnets de charbon, fils d'un "m'neur quevau" (celui qui conduisait les chevaux traînant les wagonnets au fond de la mine), il suit une troupe de théâtre qui se produisait à proximité de la mine et vient à Paris. Pour gagner sa vie, il travaille en qualité de chef de chauffe (alimentation des chaudières à charbon des établissement publics dont les hôpitaux de Paris).

Il n'entame que tardivement, vers 30 ans, une carrière de chanteur et d'acteur de théâtre qui lui feront rencontrer d'une part sa muse Tania et les plus grands metteurs en scène et acteurs de sa génération (Antoine Vitez, Roger Planchon, G. Casadessus).

Profondément attaché au théâtre, il entame en parallèle une carrière cinématographique et télévisuelle avec quelques productions qui feront date, notamment la série télévisée des Rois maudits où il côtoie une distribution composée d'acteurs issus de la comédie française : Jean Piat, Louis Seigner, Henri Virlojeux.

 

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Biographie

Georges Staquet s'est éteint à Paris, dans la nuit du lundi 3 janvier, à l'âge de 78 ans. Staquet – "Jules-Georges Lehingue-Staquet", aimait-il préciser, il avait pris pour nom d'artiste celui de sa mère –, c'était une "gueule", traits affirmés, des yeux tendrement rieurs. Le p'tit gars du Nord qui remplissait à 14 ans les wagonnets de charbon, fils d'un "m'neur quevau" (celui qui conduisait les chevaux traînant les wagonnets au fond de la mine), jouant aussi de la clarinette le dimanche, commença – ça le tenaillait – à faire le comédien dans une des troupes d'amateurs autour de son village.

Puis départ à Paris, rencontre avec Pierre Prévert qui, une sacrée chance, le présente à Brassens et Mouloudji. Mais s'il aimait chanter (et il le fit toute sa vie au détour des phrases d'une conversation), c'est pourtant le théâtre et le cinéma qui l'attendaient, lui, sa voix chaude, ses intonations du Nord et sa "gueule".

"Youlek" (le petit nom – "Jules" – que lui avaient donné les Polonais à la mine) va enchaîner les rôles : figuration sur les plateaux de cinéma, puis le théâtre (le TNP de Vilar, l'Odéon, Avignon...), dans des pièces souvent marquées par l'actualité politique : Les Parachutistes, sur la guerre d'Algérie, montés par Antoine Bourseiller ; Chant public devant deux chaises électriques, d'Armand Gatti, sur le sort des anarchistes espagnols sous Franco... "Si les intellos me recherchaient, c'est que pour eux, j'étais la terre", disait-il volontiers, un cigarillo au bout des doigts, en forçant son accent ch'ti.

Second rôle il fut, mais pas chez les moindres. Il apparaîtra notamment à plusieurs reprises pour Godard, qui l'estimait, lui confiant pas moins de trois personnages dans Week-End : "Il trouvait qu'on m'avait distribué un trop petit rôle, alors petit à petit, il gonflait !"

Extrait de Pierrot le Fou, de Jean-Luc Godard, où l'acteur apparaît vers 8 min 32

Le Chevalier de Maison-Rouge, Belphégor, Les Cinq Dernières Minutes..., Staquet fut encore de toutes les grandes aventures romanesques et populaires de la télévision. "A la grande époque, racontait le comédien, je pouvais faire une télé le matin, un tournage ciné l'après-midi et un théâtre le soir." Avec un refus tenace cependant chez lui : jouer du "boulevard".

"Comme disait Salvador, je préfère mettre mes mains dans les poches et aller prendre l'air", disait-il de sa voix prenante quand, à la fin d'une conversation, il pensait avoir assez parlé de son métier de comédien.

 

Source : LeMonde.fr - Fait le 08 janvier 2011 par Philippe de CinéMémorial.

 

 

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