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Profession:
Acteur italien.
Date et lieu de naissance:
23-04-1935, à Rome, Italie.
Date et lieu du décès:
14-01-2016, à son domicile à Rome en Italie.
Cause du décès:
Suite d'une longue maladie, à l'âge de 80 ans.
Nom de naissance:
Franco Citti.
État civil:
?
Taille:
?
Fils de l'acteur Santino Citti et frère de l'écrivain et réalisateur Sergio Citti (1933-2005).
Janvier 2016 est décidément bien noir. L'Italie vient de perdre l'une des figures de son cinéma, Franco Citti. L'acteur, notamment connu en France pour avoir affiché sa gueule si charismatique dans Le Parrain I et III, et avoir été l'acteur favori du grand Pasolini, est mort jeudi 14 janvier, a confirmé son ami et confrère acteur Ninetto Davoli (qui était d'ailleurs aussi le compagnon de Pasolini).
Il débuta sa carrière en 1961 avec le premier rôle d'Accattone, le premier long métrage de Pier Paolo Pasolini. Un réalisateur qu'il retrouvera dans Mamma Roma, Porcherie et bien sûr Le Décaméron.
Frère de Sergio Citti, ami et collaborateur de Pasolini, Franco Citti a joué dans plusieurs films de celui-ci ainsi qu'avec des réalisateurs fameux, tel Francis Ford Coppola.
En 1972, Francis Ford Coppola le débauche pour jouer Calo dans Le Parrain. Il reprendra son rôle dans la série du même nom, et dans le troisième opus au cinéma, marquant notamment ce Parrain III de son empreinte avec cette fameuse réplique : "En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusil." Citti se battait contre une longue maladie, celle-là même qui l'avait contraint à s'éloigner du cinéma, et même à se battre contre l'administration italienne pour obtenir une retraite convenable. Pourtant, ses films passés avaient fait de lui une icône. Un physique, une gueule, un charisme et beaucoup de talents.
Ses ennuis de santé vers ses 60 ans l'ont obligé à se battre avec l'administration italienne pour obtenir des compléments financiers à une retraite d'artiste à peine suffisante.
Le visage de Franco Citti, retrouvé mort à son domicile, jeudi 14 janvier, à l’âge de 80 ans, reste l’un des plus expressifs du cinéma italien. Il portait l’éclat, la poussière et le grabuge de ces faubourgs romains dont l’acteur était issu : le front haut, le regard déviant, le teint hâlé, la mâchoire arrogante de ces jeunes et beaux voyous (les « ragazzi ») traînant dans les zones troubles des périphéries. C’est en lui que Pier Paolo Pasolini décela ce mélange de pureté et de turpitude, qui lui évoquait les figures du peintre Masaccio, et pour lequel il offrit à ce parfait inconnu, pêché dans la rue, le rôle-titre de son premier long-métrage, l’inoubliable Accatone (1961).
Franco Citti est né en 1935, dans la banlieue de Rome, d’une mère acariâtre qui fit tout pour l’éjecter du foyer, et d’un père anarchiste, qu’il assistera pour un temps dans son métier de peintre en bâtiment. Son frère, Sergio Citti, ouvrier qui allait devenir cinéaste, rencontra Pasolini dans une pizzeria au début des années 1950, et lui servit bientôt, pour l’écriture de ses premiers romans, de conseiller en dialecte romain, argot et expressions idiomatiques. C’est par son intermédiaire que Franco est présenté au poète et deviendra l’une des figures récurrentes de son cinéma, au côté du rigolard Ninetto Davoli.
GESTE ET LANGUE DU SOUS-PROLÉTARIAT ROMAIN
Citti se voit d’abord confier, coup sur coup, deux rôles de souteneur des bas quartiers : dans Accatone, où sa vivacité et son insolence houleuses crèvent l’écran, puis dans Mama Roma (1962), où il réalise l’exploit considérable de tenir tête à l’immense Anna Magnani. Avec lui, qui n’apprendra jamais à jouer la comédie, c’est la geste et la langue du sous-prolétariat romain qui marquent la fiction de leur empreinte documentaire, accueillies d’abord par Pasolini comme une sorte d’épiphanie profane. Le cinéaste lui donnera à nouveau le premier rôle d’Œdipe roi (1967), où Citti, dans ce qui reste sa plus stupéfiante prestation, laisse éclater toute sa rage, déambulant dans le désert les yeux crevés et le visage ensanglanté.
Pour son mentor, il jouera encore un cannibale dans Porcherie (1969), un blasphémateur dans le Décameron (1971), et deux démons, dans Les Contes de Canterbury (1972), puis Les Mille et une nuits (1974). A chaque fois, Citti prête à la modernité de Pasolini la force d’une éruption sauvage, à mille lieues du bien et du mal, mais jamais très loin de la grâce. Une sauvagerie primitive à laquelle Francis Ford Coppola pensera pour incarner le garde du corps de Michael Corleone (Al Pacino), dans les épisodes siciliens du Parrain (1972) et du Parrain III (1990) : Calo, le personnage campé par l’acteur, semble sorti de la rocaille même du paysage, et tue ses ennemis avec la bonhomie tranquille de celui pour qui le meurtre est un état de nature, une évidence, un atavisme serein.
SIGNE D’UNE MODERNITÉ DÉCLINANTE
Franco Citti tiendra d’autres rôles importants, dans les films que son frère Sergio tourne à partir des années 1970, en guise de queue à la comète pasolinienne : le détonnant Ostia (1970), où il partage l’affiche avec Laurent Terzieff, puis les films à sketches, Histoires scélérates (1973) et La Cabine des amoureux (1977). Par ailleurs, il n’aura cessé de sillonner le cinéma italien d’apparitions en tous genres, dans des films aussi variés que ceux de Marcel Carné (la coproduction franco-italienne Du mouron pour les petits oiseaux, 1963), Sergio Corbucci (Le Jour le plus court, 1962), Valerio Zurlini (A sa droite, 1968), Federico Fellini (Roma, 1972), Elio Petri (Todo Modo, 1976) ou Bernardo Bertolucci (La Luna, 1979), jaillissant de-ci de-là comme le signe intempestif, familier, mais toujours plus fugace, d’une modernité déclinante.
Si l’on veut bien omettre une aimable pochade qu’il cosigna avec son frère, Franco Citti n’est passé qu’une seule fois derrière la caméra. C’était en 1992, pour un court-métrage qui déplorait, sur un mode élégiaque, la dégradation de la plage d’Ostie, où Pasolini avait trouvé la mort en 1975. Dès son titre, Vergogna (la « honte »), on retrouvait, indistinctement mêlés, le cri primal d’Œdipe et les larmes d’Accatone.
52 LONGS MÉTRAGES
1999 - E INSIEME VIVREMO TUTTE LE STAGIONI
1997 - CARTONI ANIMATI
1996 - IL SINDACO
1996 - I MAGI RANDAGI
1994 - CHANCE .LA
1992 - EL INFIERNO PROMETIDO
1990 - PARRAIN 3 .LE
1990 - IL SEGRETO
1990 - APPUNTAMENTO IN NERO
1988 - ROSSO DI SERA
1988 - KAFKA LA COLONIA PENALE
1986 - MAL D'AIMER .LE
1982 - RETOUR DE L'ÉTALON NOIR .LE
1982 - PE SEMPE
1981 - IL MINESTRONE
1980 - EROINA
1980 - CIAO MARZIANO
1979 - LUNA .LA
1979 - ALBERO DELLA MALDICENZA .L'
1977 - IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA
1977 - EXÉCUTEUR VOUS SALUE BIEN .L'
1977 - CABINE DES AMOUREUX .LA
1976 - AUTRE CÔTÉ DE LA VIOLENCE .L'
1976 - TODO MODO
1976 - PUTTANA GALERA
1975 - UOMINI SI NASCE POLIZIOTTI SI MUORE
1975 - CHI DICE DONNA DICE DONNA
1975 - COLPITA DA IMPROVVISO BENESSERE
1974 - MILLE ET UNE NUITS .LES
1974 - INGRID SULLA STRADA
1974 - MACRO
1973 - HISTOIRES SCÉLÉRATES
1973 - STORIA DE FRATELLI E DE CORTELLI
1972 - PARRAIN .LE
1972 - CONTES DE CANTERBURY .LES
1971 - PRIMERA ENTREGA .LA
1971 - DÉCAMÉRON .LE
1970 - OSTIA
1969 - PORCHERIE
1969 - LOI DES GANGSTERS .LA
1969 - GLI ANGELI DEL 2000
1969 - IL MAGNACCIO
1969 - FILLE DE PRAGUE .LA
1968 - TUEZ-LES TOUS ET REVENEZ SEUL
1968 - BLACK JÉSUS
1967 - OEDIPE ROI
1966 - REQUIESCANT, TEL ÉTAIT SON NOM
1962 - DU MOURON POUR LES PETITS OISEAUX
1962 - VIE VIOLENTE .UNE
1962 - MAMMA ROMA
1962 - JOUR LE PLUS COURT .LE
1961 - ACCATTONE
_______________________FIN_____________________