Acteur américain. «Dur à cuire», «grande gueule» ou encore, selon Louis B. Mayer, patron de la M.G.M., «damné rouquin de bolchevik», Charles Ambrose Bickford, grand gaillard aux traits burinés et à l'expression farouche, s'est taillé durant de longues années une réputation de comédien rétif à toute autorité.

Il a vu le jour le 1er janvier 1889 à Cambridge, Massachusetts. Après des études d'ingénieur, il embrasse le métier d'acteur, au music-hall puis au théâtre. Il débute à Broadway en 1919 après avoir suivi diverses compagnies théâtrales en tournée. C'est en 1925 qu'il devient une vedette grâce à son rôle dans «Outside Looking in», une pièce de Maxwell Anderson.

Un autre drame de ce dernier, «Gods of Lightning» créé en 1928, lui vaudra d'être sollicité par Cecil B. De Mille pour incarner dans «Dynamite», le premier film parlant du cinéaste, un mineur qui cache un cœur d'or sous son apparence rugueuse. Le tournage est mouvementé. Bickford ne mâche pas ses mots : «Ce dialogue est nul» lance-t-il à De Mille. Ces échanges en forme d'insultes ne dissuadèrent pas DeMille d'employer à nouveau cet acteur rebelle, comme hors-la-loi dans «The Squaw man», «La loi de Lynch», «Une aventure de Buffalo Bill», et comme marin dans «Les naufragés des mers du sud».

Les démêlés du comédien avec Louis B. Mayer furent encore plus orageux. Traité d'«épicier minable et venimeux» ou de «misérable ignorant», Mayer ne fit rien pour aider Bickford à trouver des rôles à sa mesure, le «prêtant» à d'autres studios pour y tourner des films médiocres mais refusant de le libérer de son contrat lorsqu'on le sollicitait pour jouer dans de grands films.

L'acteur trouva quelques bons rôles au cours de la première décennie de sa carrière cinématographique ; dans «Anna Christie», aux côtés de Greta Garbo ; dans «La jolie Batelière», où il dispute les faveurs de Janet Gaynor à un Henry Fonda débutant ; dans «À l'est de Java», où il faillit perdre la vie dans la cage d'un lion qui lui planta ses crocs dans la gorge ; dans «Gangs of New York», où il est le chef de bande ; dans «Mutiny in the big house», où il est aumônier de prison. Il meurt à Los Angeles, en Californie, le 9 novembre 1967.

 

Source : Alexandre CARLE pour Les Gens du Cinéma - Refait le 01 juillet 2011 par Philippe de CinéMémorial.

 

 

RÉCOMPENSE :

 

1955 - Pour : POUR QUE VIVENT LES HOMMES - Prix du meilleur second rôle masculin- National Board of Review, États-Unis.