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Profession:
Actrice australienne
Date et lieu de naissance:
15-01-1905, à Sydney, Australie.
Date et lieu du décès:
27-01-1966, à Comté de Surrey, Royaume-Uni.
Cause du décès:
D'une leucémie à l'âge de 61 ans.
Nom de naissance:
Elizabeth Stockfield.
État civil:
Mariée avec : AUBREY ST. JOHN EDWARDS - jusqu'au décès de Betty en 1966.
Taille:
?
Si les journalistes l’aimaient, les critiques, eux, soupiraient. Ravissante, Betty, soit, quand elle secouait ses cheveux d’or ou plissait les paupières de ses prunelles d’aigues-marines. Mais pourquoi s’embarquer, avec son chic exemplaire, dédaigneuse du qu’en dira-t-on, sur de fragiles rafiots pilotés (si l’on peut dire) par un Paulin (L’Abbé Constantin, 1933), un Vaucorbeil (La Garnison amoureuse, id.), un Caron (Les Femmes collantes, 1938), un Berthomieu (Les Nouveaux Riches, id.) ? Et la critique de déplorer hypocritement de la voir se déshabiller (très joliment, d’ailleurs) comme une autre Christiane Delyne, de s’exhiber en maillot de bain dans des succédanés d’opérettes provençales (Trois de la Marine, Charles Barrois, 1934 ; Arènes joyeuses, Karl Anton, 1935 ; Les Gangsters du Château d’If, René Pujol, 1939).
Elle se riait de ces reproches, tant elle aimait jouer sur le sable de la Côte. Alors, pourquoi accepter, trop bonne fille, de camper plus souvent qu’à son tour les intrigantes (Les Nouveaux Riches, André Berthomieu, 1938), les hétaïres (La Garnison amoureuse, Max de Vaucorbeil, 1933), les demi-mondaines (Ils étaient neuf célibataires, 1939) ou les aventurières (Derrière la façade, Yves Mirande et Georges Lacombe, 1938) ? Était-ce son éclat, sa fantaisie, son art consommé d’écouter son partenaire et de lui répondre du tac au tac, qui lui faisaient accepter avec une trop grande constance ces personnages un rien répétitifs ? À dire vrai, elle irradiait pour n’importe quel rôle son intense bonheur de vivre qui lui autorisait toutes les impertinences. Avec beaucoup d’assurance, elle avait frôlé à son avantage le drame dans Club de femmes (Jacques Deval, 1936).
À la fin des années 30, elle avait trouvé un succès personnel en interprétant la sympathique aviatrice de Sur le plancher des vaches (Pierre-Jean Ducis, 1939). Pendant la « drôle de guerre », elle prouva dans un film de circonstance (Elles étaient douze femmes, Yves Mirande et Georges Lacombe, 1940) qu’elle savait piétiner les préjugés avec conviction : un modèle de tact et de bonne humeur. Peu avant, on lui avait confié le personnage d’une aimable bourgeoise s’amusant, pour aider dans ses amours le fils d’un austère magistrat, à séduire le papa. Elle apparut éblouissante, jouant à ravir de la retenue étudiée, de la modestie piquante, de l’audace calculée. Vénus à sa proie attachée, elle parvint ce faisant à faire briller les pauvres répliques de Roger Ferdinand dans ce Président Haudecœur (Jean Dréville, 1939) où l’on ne voyait et n’écoutait, plus qu’elle.
Harry Baur, lourd de tics et de procédés, ne pouvait que céder sa place à celle qui, plus tard, se souvenait de cette France inaccessible, de ce pays où elle travaillait et où elle avait passé les plus beaux jours de sa vie. Années d’Occupation obligent, il fallut que s’écoule une décennie entière avant de pouvoir célébrer son retour. Jacques Becker, le premier, lui fit signe, qui lui permit de dessiner malicieusement, dans Édouard et Caroline (1950), une Américaine élégante, richissime, jouant les égéries en parfaite reine du snobisme international. On retrouva son talent intact en évitant de constater l’alourdissement de ses traits, les traces de l’empâtement : c’était toujours l’étonnante Betty. On la revit ensuite, dans un emploi similaire, chez Verneuil (Les Amants du Tage, 1954), puis mêlée à l’intrigue policière d’une production franco-britannique d’Edmond T. Gréville (Je plaide non coupable, 1955). C’est en Angleterre qu’elle tourne, l’année suivante, son dernier film (True as a Turtle, Wendy Toye, 1956). Malgré les tentatives méritoires de Jane Birkin, elle demeure aux yeux de ceux qui ont vécu ces années cinématographiques lointaines, la figure de proue d’une période heureuse que la Seconde Guerre mondiale a pour toujours anéantie. RC
1. C’est cependant aux États-Unis que, repérée par les talent scouts d’Hollywood au cours d’une tournée théâtrale, elle décroche en 1926 son premier rôle à l’écran dans What Price Glory ? de Raoul Walsh.
Texte extrait de Ceux de chez lui ou le Cinéma de Sacha Guitry et ses interprètes – Volume 1 (De Pauline Carton à Howard Vernon), par Raymond Chirat, Armel De Lorme et Italo Manzi, L’@ide-Mémoire 2010.
50 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1957 - YACHT NOMMÉ TORTUE .UN
1955 - JE PLAIDE NON COUPABLE
1954 - AMANTS DU TAGE .LES
1951 - ÉDOUARD ET CAROLINE
1949 - GIRL WHO COULDN'T QUITE .THE
1942 - FORTERESSES VOLANTE
1941 - HARD STEEL
1940 - ELLES ÉTAIENT DOUZE FEMMES
1939 - SUR LE PLANCHER DES VACHES
1939 - PRÉSIDENT HAUDECOEUR .LE
1939 - ILS ÉTAIENT NEUF CÉLIBATAIRES
1939 - GANGSTERS DU CHÂTEAU D'IF .LES
1939 - FRÉNÉSIE
1939 - DERRIÈRE LA FAÇADE
1938 - SON ONCLE DE NORMANDIE
1938 - NOUVEAUX RICHES .LES
1938 - COMME SUR DES ROULETTES
1938 - FEMMES COLLANTES .LES
1937 - AMI DE MADAME .L'
1936 - VAGABOND BIEN-AIMÉ .LE
1936 - UNDER PROOF
1936 - GUEULE EN OR .UNE
1936 - CLUB DE FEMMES
1936 - DISHONOUR BRIGHT
1936 - ANGE DU FOYER .L'
1935 - LAD .THE
1935 - FANFARE D'AMOUR
1935 - ARÈNES JOYEUSES
1934 - VOYAGE IMPRÉVU .LE
1934 - TROIS DE LA MARINE
1934 - HOMME QUI CHANGEA DE NOM .L'
1934 - BRIDES TO BE
1933 - BATAILLE .LA
1933 - SEXE FAIBLE .LE
1933 - LORD OF THE MANOR
1933 - GARNISON AMOUREUSE .LA
1933 - ANNE ONE HUNDRED
1933 - ABBÉ CONSTANTIN .L'
1932 - ROI DES PALACES .LE
1932 - MONSIEUR ALBERT
1932 - LIFE GOES ON
1932 - IMPASSIVE FOOTMAN .THE
1932 - FILLE DES MONTAGNES .LA
1932 - NUIT À L'HÔTEL .UNE
1931 - MONEY FOR NOTHING
1931 - BLANC COMME NEIGE
1931 - 77 PARK LANE
1931 - CAPTIVATION
1930 - VILLE QUI CHANTE .LA
1926 - PRIX DE LA GLOIRE .LE
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