BRUNO CREMER

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Profession:
Acteur et homme de théàtre français, d'origine belge.

Date et lieu de naissance:
06-10-1929, à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, France.

Date et lieu du décès:
07-08-2010, à Paris, France.

Cause du décès:
D'un cancer de la langue à l'âge de 80 ans.

Nom de naissance:
Bruno Jean-Marie Cremer

État civil:
Bruno avait un fils, Stéphane, écrivain, né d'un premier mariage

Marié en 1984 avec une psychiatre : Chantal.

Ils eurent deux filles : Constance et Marie-Clémentine.

Taille:
?

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Anecdotes

Le comédien luttait depuis plusieurs années contre un cancer.

Bruno Cremer est né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, près de Paris, d'une mère d'origine belge et d'un père qui prendra la nationalité belge parce que la France n'avait pas voulu l'accepter comme soldat durant la guerre, contrairement à la Belgique.

En 1952, les élèves de sa promotion sont Annie Girardot, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo ou Jean-Pierre Marielle.

À partir de 1991, il succède à Jean Richard pour incarner à la télévision Maigret, le flic le plus célèbre de France. "Il y a cent mille Maigret. Simenon le fait évoluer, se contredire. Je l'ai tiré vers sa part de mystère et je lui ai apporté un semblant d'humour, un regard un peu ironique", dit-il. Il a incarné le commissaire Maigret dans plus de quarante épisodes de la célèbre série télévisée, entre 1991 et 2005.

Sa cicatrice à la lèvre remonte à ses 7 ans, alors qu'il faisait la course avec son frère sur un vieux vélo. Une descente, des freins qui lâchent, un virage et un mur...

Son autobiographie publiée en 2000 retrace sa jeunesse, ses débuts de comédien et sa vie jusqu'au décès de son père et permet à l'acteur de se livrer avec sincérité dans un portrait sans complaisance. D'autant que l'homme est secret, solitaire et déteste les interviews.

Pas de plan de carrière avec lui. Il reconnaît volontiers que la chance lui a souri. S'il débute au cinéma avec Alain Delon dans "Quand la femme s'en mêle" en 1957, sa carrière s'accélère vraiment en 1964 avec la "317e section" de Pierre Schoendoerffer.

En 2000, Bruno Cremer a renoué avec le grand écran dans le film autobiographique de José Giovanni, "Mon père, il m'a sauvé la vie" et "Là-haut au-dessus des nuages", de Schoendoerffer, en 2004.

photos

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Biographie

Hommage à BRUNO CREMER, dans un extrait de "L'alpagueur" de Philippe Labro rn 1975.

 

 

Ajout de la vidéo le 08 août 2010 par Philippe de CinéMémorial

 

Le comédien a succombé samedi au cancer contre lequel il luttait depuis de longues années. Il avait 80 ans.

Il a été l'inoubliable adjudant Willsdorf de La 317e Section, de Pierre Schoendoerffer, un acteur de théâtre de premier plan et un impressionnant commissaire Maigret, œil ironique et cœur plein d'humanité, allure massive du chêne et fragilité du roseau. Bruno Crémer a un menton volontaire, un profil d'aigle, un œil bleu où brille toujours une petite flamme amusée, les dents du bonheur. Une carrure de footballeur américain qui l'impose vite, au cinéma, dans des personnages de militaire, voyou, baroudeur de tout poil. Un contre-emploi pour cet acteur à la nature nonchalante, au jeu subtil et à l'humour badin. Au parcours du combattant, Bruno Crémer préfère la rêverie dans la solitude d'un coin tranquille, les yeux perdus dans la fumée de son éternel cigare. Jouisseur, contemplatif, charmeur, il aime les femmes, la bonne chère, la sieste, un beau coucher de soleil. Le théâtre, sa véritable passion, lui offre heureusement des rôles à sa mesure, dans des ­registres variés.

Et si l'acteur s'exprime volontiers sur son métier, l'homme a, par contre, le goût du secret, du mystère, de la discrétion. De sa vie privée, rien ne filtre. On sait seulement qu'il a un fils, Stéphane, écrivain, né d'un premier mariage, et deux filles, Constance et Marie-Clémentine, avec sa seconde femme, une psychiatre qu'il a épousée en 1984.

Bruno Crémer est né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), dans une famille bourgeoise de trois enfants. Son père est un homme d'affaires, sa mère musicienne et catholique pratiquante. Il a grandi à Paris dans un bel immeuble haussmannien en pierre de taille dominant la place de la Nation.

«Je suis le dernier d'une famille déjà composée que je n'aurais pas choisie, confiait-il dans Un certain jeune homme, son recueil de souvenirs paru aux Éditions de Fallois en 2000. Ma sœur était volontaire et soumise. Mon frère, beau garçon et premier de la classe. Je me sentais seul, unique, différent des autres. J'étais comme un jouet rangé dans un coin, trop difficile à manipuler, dont on aurait perdu le mode d'emploi. Dans ma petite enfance, seul mon grand-père était capable de me consoler, de me rassurer. Personne, à part lui, n'avait autorité sur moi. Mes parents le craignaient. Alors j'en abusais. Je jouais déjà la comédie, feignant la colère, la tristesse, créant des drames. À la mort de mon grand-père, je me suis retrouvé brutalement face à la réalité. J'avais quatre ans et un besoin de rêve, de fantastique, d'extravagance pour respirer. Le quotidien trop lisse m'angoissait. Je m'en échappais donc en me réfugiant dans l'imaginaire. En ­restant dans ma bulle et en faisant de la résistance.»

Une rencontre déterminante

À 15 ans, au collège, Bruno Crémer découvre la volupté de jouer le rôle principal dans Somnium, une pièce en latin. «J'interprétais un fantôme, se souvient-il. J'étais enveloppé d'un drap blanc. Seule ma tête émergeait avec mes yeux bleu transparent noyés dans la brume. Je me sentais ineffable et découvrais la merveilleuse sensation d'un moment de grâce.» À 18 ans, il échoue au bac mais fait une rencontre déterminante qui donne enfin un sens à sa vie : Suzanne Nivette, pensionnaire de la Comédie-Française.

«Elle a décidé de mon avenir en me confortant dans l'idée de devenir comédien, précisait-il. Elle m'a tendu un miroir où j'apparaissais en vrai, tel que je me rêvais depuis longtemps. Comme par magie, elle a fait surgir le moi que je pouvais enfin aimer.»

1948, c'est l'immédiate après-guerre. Bruno Crémer prend des cours avec Denis d'Inès, doyen de la Comédie-Française, Maurice Escande et Mme Dussane au Théâtre Daunou. En 1952, au Conservatoire, ses copains de promotion s'appellent Annie Girardot, Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle… tous promis à un bel avenir. En 1959, Jean Anouilh donne à Bruno Crémer sa première chance au théâtre. Il lui offre le premier rôle dans Becket. Il joue Shakespeare, Oscar Wilde, Supervielle. On le retrouvera encore dans de nombreuses pièces, comme, plus récemment, Après la répétition, d'Ingmar Bergman, Love Letters, de Gurney, ou encore Bent, de Martin Sherman, où il a interprété avec finesse un homosexuel dans un camp nazi.

Personnages de dur à cuire

Au cinéma, il tournera avec Allégret, Clément, Costa-Gavras, Blier, Deville, Boisset, Chéreau, Lelouch, Sautet, Niermans, Brisseau… C'est La 317 e Section, de Pierre Schoendoerffer, qui a vraiment lancé sa carrière, en 1964, le propulsant en haut de l'affiche aux côtés de Jacques Perrin. Il joue avec tant de force et de persuasion l'adjudant Wills­dorf, un archétype de l'officier désabusé, qu'il devient vite abonné aux personnages de dur à cuire, bien loin de sa véritable personnalité.

«Ce rôle m'a collé à la peau très longtemps, avouait-il. J'ai aimé le jouer sur le moment. Après, je l'ai presque regretté, tant il a limité l'éventail de propositions que l'on m'a faites par la suite.» S'il a sauté sur Kolwezi avec la Légion pour Raoul Coutard, incarné le résistant Rol-Tanguy dans Paris brûle-t-il ? de René Clément ou l'anarchiste criminel de La Bande à Bonnot, de Philippe Fourastié, il s'est imposé aussi en père jésuite inflexible, recteur d'un collège, dans Anthracite, d'Édouard Niermans. En 2001, José Giovanni lui donne dans son film autobiographique, Mon père, le rôle-titre d'un taiseux qui sauve son fils de la guillotine. C'est une de ses plus belles prestations au cinéma. Il y apparaît dans la plénitude de son art et de sa maturité d'homme.

À la télévision, Bruno Crémer laisse le souvenir d'un Jules Maigret convaincant. L'image d'un homme serein, qui a fait le tour des choses et acquis une belle sagesse. Ce que Bruno Crémer a fini par devenir au prix d'un rude combat avec lui-même.

 

Source : Lefigaro.fr - Fait le 09 août 2010 par Philippe de CinéMémorial.

Filmographie

 

62 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
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2002 - LÀ-HAUT, UN ROI AU-DESSUS DES NUAGES

 

2000 - SOUS LE SABLE

 

2000 - MON PÈRE, IL M'A SAUVÉ LA VIE

 

1992 - TAXI DE NUIT

 

1991 - MONEY

 

1990 - VAMPIRE AU PARADIS .UN

 

1989 - TUMULTES

 

1989 - NOCE BLANCHE

 

1989 - ACTE D'AMOUR

 

1988 - UNION SACRÉE .L'

 

1988 - ADIEU JE T'AIME

 

1987 - DE BRUIT ET DE FUREUR

 

1986 - TENUE DE SOIRÉE

 

1986 - FALSCH

 

1985 - TRANSFUGE .LE

 

1985 - DERBORENCE

 

1984 - MATELOT 512 .LE

 

1984 - LIVRE DE MARIE .LE

 

1984 - À COUPS DE CROSSE

 

1983 - EFFRACTION

 

1982 - JEU BRUTAL .UN

 

1982 - PRIX DU DANGER .LE

 

1982 - ESPION LÈVE-TOI

 

1982 - JOSÉPHA

 

1980 - ROBE NOIRE POUR UN TUEUR .UNE

 

1980 - PUCE ET LE PRIVÉ .LA

 

1980 - ANTHRACITE

 

1979 - LÉGION SAUTE SUR KOLWEZI .LA

 

1979 - AIMÉE

 

1979 - MÊME LES MÔMES ONT DU VAGUE À L'ÂME

 

1978 - HISTOIRE SIMPLE .UNE

 

1978 - ON EFFACE TOUT

 

1977 - ORDRE ET LA SÉCURITÉ DU MONDE .L'

 

1977 - CRABE TAMBOUR .LE

 

1977 - CONVOI DE LA PEUR .LE

 

1975 - BON ET LES MÉCHANTS .LE

 

1975 - ALPAGUEUR .L'

 

1975 - SECTION SPÉCIALE

 

1974 - SUSPECTS .LES

 

1974 - CHAIR DE L'ORCHIDÉE .LA

 

1974 - PROTECTEUR .LE

 

1972 - SANS SOMMATION

 

1972 - ATTENTAT .L'

 

1971 - LIGNE DE FEU .LA

 

1970 - BIRIBI

 

1969 - POUR UN SOURIRE

 

1969 - TEMPS DE MOURIR .LE

 

1969 - CRAN D'ARRÊT

 

1968 - TUEUR AIME LES BONBONS .LE

 

1968 - BANDE À BONNOT .LA

 

1968 - BYE-BYE, BARBARA

 

1967 - GAULOISES BLEUES .LES

 

1967 - VIOL .LE

 

1967 - ÉTRANGER .L'

 

1966 - HOMME DE TROP .UN

 

1966 - SI J'ÉTAIS UN ESPION

 

1966 - OBJECTIF CINQ-CENTS MILLIONS

 

1965 - PARIS BRÛLE-T-IL

 

1964 - 317ÈME SECTION .LA

 

1964 - FABULEUSE AVENTURE DE MARCO POLO .LA

 

1960 - MORT A LES YEUX BLEUS .LA

 

1960 - TOUT POUR LE TOUT .LE

 

1957 - QUAND LA FEMME S'EN MÊLE

 

_______________________FIN_____________________

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