ARTHUR PENN

Vue 9968 fois

Profession:
Réalisateur, producteur, acteur et scénariste américain.

Date et lieu de naissance:
27-09-1922, à Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis.

Date et lieu du décès:
28-09-2010, à Manhattan, New York, États-Unis.

Cause du décès:
D’une insuffisance cardiaque à l'âge de 88 ans.

Nom de naissance:
Arthur Penn.

État civil:
Marié le 27 janvier 1955 avec : PEGGY MAURER - jusqu'au décès d'Arthur Penn en 2010.
Ils eurent deux enfants : leur fille Molly et leur fils Matthew Penn.

Taille:
?

Commentaires: 2

Anecdotes

Fils d'Harry Penn (horloger) et de Sonia Greenberg (infirmière), il avait aussi un frère : Irving Penn (photographe, né en 1917 et décédé en 2009.

Arthur Penn effectue des études de littérature avant d'entamer sa carrière à la télévision dans les années 1950 en assurant la réalisation en direct de pièces de théâtre.

Il fit son service militaire de 1943 jusqu'en 1946.

Outre Warren Beatty et Faye Dunaway dans "Bonnie and Clyde", il a aussi dirigé Gene Hackman dans "La Fugue" en 1975 ou encore Marlon Brando et Jack Nicholson dans "Missouri Breaks" en 1976.

photos

(Glissez vers la gauche pour découvrir toutes les photos)

Biographie

Avec la disparition d’Arthur Penn, c’est une génération qui perd l’un de ses membres les plus éminents, dont plusieurs sont encore en vie. Né en 1922, Penn appartient en effet à cette tranche de réalisateurs trop jeunes pour avoir connu le Hollywood triomphant sans partage de l’entre-deux-guerres mais assez âgés pour avoir vécu sa mise en péril avec la concurrence de la télévision, l’effondrement des productions lourdes, l’arrivée des premières techniques légères, le déclin des codes moraux permettant le passage au discours direct, une sorte d’écho amoindri de tout ce qui en Europe va permettre aux nouvelles vagues d’émerger.

Le rock et les polars sont passés par là.

Moins avant-gardiste qu’un John Cassavetes mais davantage que nombre de ses contemporains, disons à égalité avec un Sam Peckinpah ou des Sydney Pollack ou Bob Rafelson (ces derniers plus jeunes), il va contribuer à donner un sacré coup de sang neuf à un cinéma qui va désormais séduire davantage les copains intellos qui se font une toile en bande que le public familial traditionnel. Le rock et les polars sont passés par là.

Né à Philadelphie d’une mère infirmière et d’un père horloger, il étudie d’abord ce métier, mais sa passion est le théâtre. Il en profite pour monter des spectacles durant son service militaire, en pleine guerre. La paix revenue, il est acteur de Joshua Logan, qui lui aussi passera au cinéma, tout en reprenant des études littéraires en Caroline du Nord et en Italie. Il suit les cours de l’Actor’s Studio à Los Angeles et, en 1951, entre à la télévision. S’ensuivent des années comme régisseur, puis comme réalisateur, auteur de pièces dramatiques pour le petit écran, mises en scène à Broadway. Enfin, en 1958, l’année des débuts de toutes les nouvelles vagues, l’heure du premier film a sonné, même s’il devra pendant des années encore, jusqu’en 1977, travailler parallèlement dans la mise en scène de théâtre, ce qu’il fait au demeurant avec le plus grand intérêt et un talent pour la direction d’acteurs rapporté par tous ceux qui l’ont connu alors.

En 1958 donc, le Gaucher arrive comme une gifle. En un noir et blanc agressif, le film réunit déjà la plupart des thèmes de l’œuvre à venir, l’immaturité, le recours à la violence comme dépit face au rejet du solitaire par la communauté, la marginalité, la possible impuissance sexuelle ou l’éventuelle homosexualité (cette vision très personnelle d’un Billy the Kid – Paul Newman – tirant en tenant son colt de la main gauche a été depuis longtemps analysée sur le mode œdipien). Mais le film reçoit de mauvaises critiques, la Warner n’y croit pas et le sort en loucedé dans des salles de quartier. Penn prend sa revanche quatre ans plus tard avec les couleurs flamboyantes de Miracle en Alabama, pièce qu’il avait montée avec succès à Broadway (719 représentations) et qui avait frappé par le jeu scénique extrêmement physique d’une distribution tirée par Ann Bancroft et une inconnue de treize ans, Patty Duke, qui toutes deux vont être oscarisées dans la transposition filmée. Ce jeu nerveux, nous allons le retrouver encore davantage souligné dans Mickey One, histoire d’un comédien de night-club en bisbille avec la mafia où, dans un noir et blanc encore implacable, Warren Beatty donne une de ses compositions à l’emporte-pièce les plus inoubliables. Avec le film suivant, Penn aurait pu donner son chef-d’œuvre mais le résultat déplaît au producteur, qui fait entièrement remonter la chose à sa façon. C’est la Poursuite impitoyable, qu’il faut voir néanmoins tant les face-à-face entre Marlon Brando en shérif et Robert Redford en jeune évadé y sont époustouflants.

« le Front populaire de la libération individuelle »

Le chef-d’œuvre, ce sera donc le film suivant, Bonnie and Clyde, que tout le monde connaît encore pour sa ballade, le contenu social qui ne se limite pas à l’anecdote, l’histoire de ces deux trentenaires braqueurs de banques, le portrait tiré de l’Amérique des années de la dépression et, bien sûr, la présence de Faye Dunaway portant son bibi et Warren Beatty son bitos : « C’est le Front populaire de la libération individuelle », en disait Penn en 1968 dans les Lettres françaises. Rappelons pour l’anecdote que le film avait été écrit pour Truffaut qui, n’ayant pas le temps, avait tenté de le refiler à Godard.

J’aime personnellement beaucoup les films qui suivent mais force est de constater qu’Arthur Penn ne retrouvera pas un tel succès. L’argument d’Alice’s restaurant, qui permet de revoir à l’image Arlo Guthrie, est un peu mince. Little Big Man donne un rôle épatant à Dustin Hoffman mais l’œuvre s’est un peu ridée. Gene Hackman dans Night Moves m’avait époustouflé mais je n’ai pas eu l’occasion de le revoir. Même remarque concernant Brando dans Missouri Breaks. Quant aux quatre titres des années 1980, ils témoignent d’épuisement. La modernité est passée ailleurs. Il n’empêche que Penn est un des plus passionnants auteurs de sa génération.

 

Sources : Jean Roy pour L'Humanité.fr - Fait le 03 octobre 2010 par Philippe de CinéMémorial.

 

 

SES RÉCOMPENSES :

 

2007 - Pour l'ensemble de sa carrière - L'Ours d'or d'honneur - Festival du film de Berlin en Allemagne.

1971 - Pour : LITLLE BIG MAN - Prix mention spécial FIPRESCI - Festival du film de Moscou, Russie.

1969 - Pour : BONNIE AND CLYDE - Prix Kinema Junpo - Meilleur réalisateur de film en langue étrangère, Kinema Junpo Awards, Tokyo, Japon.

1968 - Pour : BONNIE AND CLYDE - Prix Bodil - Meilleur film non Européens - Copenhague, Danemark.

1968 - Pour : BONNIE AND CLYDE - Prix du meilleur film, Mar del Plata Film Festival, Argentine.

1962 - Pour : MIRACLE EN ALABAMA - Prix OCIC : Festival du film de San Sebastián, Espagne.

 

commentaires (2)

hugongerard

04-11-2010 08:56:24

Arthur Penn, aurait-il participé à la réalisation du film : Le train ( 1964) avec Burt Lancaster , je n ' ai souvenir que d ' un seul cinéaste ayant dirigé ce film John Frankenheimer , quelles scènes , Arthur Penn aurait-il dirigé dans ce film ? .

hugongerard

24-01-2012 17:51:00

Sean Penn et Léo Penn auraient-ils un lien de parenté avec Arthur ? .